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Les élèves ont repris le chemin des classes le 5 octobre dernier au Sénégal. Mais le déficit de plus 8.000 enseignants risque de compromettre le bon déroulement de l’année scolaire.

Ouestafnews – La rentrée de l’année scolaire 2023-2024 s’est effectuée le 5 octobre 2023. Le démarrage des cours n’est toutefois pas effectif dans toutes les localités du Sénégal, en raison de plusieurs facteurs, dont le déficit d’enseignants.

« Il y a un déficit criard d’enseignants dans le milieu scolaire », selon la présidente de la Convention des femmes du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saems), Rocky Daba Mbodj. Un phénomène aggravé par l’emprisonnement de « plus d’une centaine d’enseignants » depuis plusieurs mois, ajoute Elisabeth Massaly, responsable programme de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep).

Mme Mbodj et Massaly intervenaient à la 3ème édition de la Foire des innovations en éducation et formation (Fief) tenue le 6 octobre 2023 à Dakar.

Pour rappel, des enseignants avaient été arrêtés en mars 2023 accusés d’être impliqués aux violentes manifestations à Dakar et dans d’autres localités suite à la condamnation de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison avec sursis pour diffamation.  

Lors du conseil interministériel consacré à la rentrée scolaire tenu le 22 septembre 2023, le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne, avait dénombré 8.883 enseignants manquants du préscolaire au lycée, en plus d’un manque de 110 inspecteurs de l’enseignement à travers le pays. Une situation que le Saems impute à l’Etat.

Ce déficit est lié au taux de recrutement d’enseignants qui ne suit pas « l’augmentation de la population en termes de besoin en éducation et formation », accuse El Hadji Malick Youm, secrétaire général du Saems.

Par ailleurs, le nombre d’enseignants qui vont à la retraite est supérieur à celui qui est recruté, selon Ndongo Sarr, secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement du moyen secondaire (Cusems).

Ce déséquilibre persiste malgré l’organisation annuelle de concours de recrutement.

« Cette année, le concours a subi un retard très important dans la publication des résultats. Ce qui fait qu’on n’aura pas de sortie de promotion d’élèves-maîtres et d’élèves professeurs », admet dans le journal L’Observateur le directeur de la communication et de la formation au ministère de l’Education nationale, Mouhamed Moustapha Diagne.

« Le déficit est réel cette année, à la limite inquiétant. Si nous n’y faisons pas face, il y a risque de fermer des classe », ajoute-t-il. Non sans préciser que l’intérieur du pays est plus menacé que Dakar.

Dans la région de Matam (nord), le déficit est de 564 enseignants, note Mamadou Demba Sy, du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) dans un entretien avec l’Agence de presse sénégalaise.

La région de Ziguinchor (sud) quant à elle a besoin de 258 nouveaux enseignants pour cette année, selon l’inspecteur d’académie Cheikh Faye, cité par la même source.

A Kédougou (est), plus de 250 enseignants ont été affectés dans d’autres localités du pays mais il n’y a eu que 10 nouvelles recrues pour la région, révèle le secrétaire général du Syndicat des enseignants libre du Sénégal (Sels), Amidou Diedhiou.

Pour faire face au déficit d’enseignants, l’Etat envisage un « recrutement spécial » qui se ferait sans concours, mais suivant « un certain nombre de critères liés aux diplômes professionnels et académiques », fait savoir Mouhamed Moustapha Diagne.

Au total, 91.967 enseignants seront mobilisés pour le fonctionnement de 17.000 écoles et établissements, avait annoncé le premier ministre Amadou Ba au conseil interministériel du 22 septembre dernier.

Cette solution du gouvernement pour régler le casse-tête du déficit  d’enseignants ne plait pas á tous les syndicats, plus en accord avec un recrutement « conséquent » sur la base d’une « planification rigoureuse » étalée sur deux à cinq ans.

El Malick Youm du Saems note que les autorités gouvernementales devraient « relever considérablement le quotas » pour le recrutement des enseignants dans les écoles de formation.

Au-delà du manque généralisé d’enseignants, l’élection présidentielle de février 2024 et le sort des accords signés entre l’Etat et les syndicats pourraient peser sur un déroulement normal de l’année scolaire

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