Rédigé par les ambassadeurs du Sri Lanka, de la Malaisie et du Sénégal auprès de l’ONU, le rapport, publié mardi, met en lumière une dégradation continue de la situation au Moyen-Orient : intensification des opérations militaires au Liban, durcissement de l’occupation en Cisjordanie, expansion de la colonisation dans le Golan syrien, et une impunité persistante malgré les décisions récentes de la Cour internationale de Justice (CIJ) et les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Le triumvirat à l’origine de l’étude forme un comité spécial créé en 1968 par l’Assemblée générale de l’ONU pour enquêter sur les pratiques israéliennes dans les territoires arabes occupés. Dans son précédent rapport, en septembre 2024, le comité évoquait la « possible commission d’un génocide » à Gaza. Il affirme désormais, preuves et témoignages à l’appui, que des pratiques génocidaires ont bien été employées par Israël à Gaza, où 86,3 % du territoire est classé zone interdite ou en évacuation, où 60 138 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023, et où les morts indirectes – famine, maladies, effondrement du système de soins – devraient encore augmenter.

Consacré à la période allant d’août 2024 à juillet 2025, le rapport détaille le blocus quasi total de l’aide humanitaire imposé pendant plusieurs mois à l’enclave palestinienne, un mécanisme délibéré, selon le comité, ayant entraîné la famine. Il relève aussi des frappes menées dans des lieux préalablement qualifiés par Israël de « zones de sécurité » et la mort de centaines de civils sous les tirs de l’armée israélienne, alors qu’ils tentaient d’atteindre des convois alimentaires.

Le bilan humain parmi les travailleurs humanitaires est décrit comme sans précédent : 212 humanitaires morts, dont 130 membres du personnel de l’ONU.

A Gaza, de nombreuses personnes continuent de vivre dans des tentes.

Cisjordanie : un durcissement simultané

Si Gaza concentre l’attention internationale, le comité avertit que la Cisjordanie – l’autre territoire censé constituer, avec Gaza, la base d’un futur État palestinien indépendant – bascule elle aussi dans une spirale de violence.

Raids militaires à Jénine, Tulkarem ou Naplouse, recours à des chars dans des zones densément peuplées, plus de 40 000 déplacés, 399 Palestiniens tués par les forces israéliennes : le rapport décrit un rythme d’opérations inédit depuis des années.

Il dénonce aussi la montée des violences de colons, parfois commises avec l’appui direct ou indirect des autorités, et la multiplication des avant-postes israéliens en territoire palestinien, dont certains ont été ensuite légalisés. Le transfert de responsabilités administratives à des responsables civils favorables à l’annexion de la Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est fait partie, est selon le Comité « de nature à saper toute possibilité de souveraineté palestinienne ».

Le chapitre consacré aux détentions souligne un recours accru à des pratiques « systématiques » de mauvais traitements. Depuis octobre 2023, date du début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, 18 000 Palestiniens ont été arrêtés, dont 1 450 enfants et 560 femmes.

Expansion régionale : du Golan syrien au sud du Liban

Le rapport met également en cause un agenda expansionniste dépassant les frontières de la Cisjordanie et de Gaza.

« Les revendications incessantes d’Israël en faveur d’une Terre d’Israël sans frontières sont incompatibles avec une paix juste et durable et ne feront qu’apporter davantage de souffrance et de dépossession au Moyen-OrientLes revendications incessantes d’Israël en faveur d’une “Terre d’Israël” sans frontières sont incompatibles avec une paix juste et durable et ne feront qu’apporter davantage de souffrance et de dépossession au Moyen-Orient », ont souligné mardi les membres du comité, dans un communiqué de presse accompagnant la publication du rapport.

Dans le Golan syrien occupé, Israël cherche selon eux à doubler la population des colons et affirme vouloir rester « indéfiniment » dans de nouvelles zones occupées, plus profondément à l’intérieur du territoire syrien.

Au Liban, les opérations militaires israéliennes contre le Hezbollah l’an dernier ont fait des milliers de morts et de blessés, notamment « le plus grand nombre de personnels médicaux tués dans un conflit armé en 2024 ».

Ces éléments dessinent, selon le comité, une trajectoire géopolitique cohérente : un mouvement d’expansion territoriale qui complique encore toute perspective de règlement politique.

Impunité : un diagnostic central

« Malgré les ordonnances contraignantes de la CIJ et les mandats d’arrêt de la CPI, Israël agit dans une impunité totale, soutenue par l’appui diplomatique, financier et militaire de puissants États tiers et par l’absence de sanctions internationales », note le rapport.

Le Comité recommande des sanctions internationales contre Israël et un embargo total sur les armes. Il appelle les États membres de l’ONU à coopérer pleinement avec la CPI et à mener des enquêtes sur les entreprises et personnes ayant participé aux violations graves documentées dans le rapport.

« Il ne peut pas être acceptable que quelqu’un d’un autre pays se rende en Israël, s’engage dans l’armée, commette des crimes de guerre et réintègre ensuite simplement la société sans aucune responsabilité », écrit-il.

D’autres foyers d’inquiétude

Le rapport aborde également la campagne de délégitimation contre l’UNRWA, l’agence onusienne chargée de soutenir les réfugiés palestiniens, alors que 330 de ses employés ont été tués. Il décrie également les restrictions visant les ONG étrangères en Israël et l’usage accru de l’intelligence artificielle dans les opérations militaires du pays à Gaza, véritable « terrain d’essai » pour l’industrie israélienne de la défense.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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