Selon le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, la « diabolisation des minorités » est devenue une « tactique commode de division » utilisée par les dirigeants pour régner, « en cherchant à polariser, à semer la confusion et à détourner l’attention de leurs propres échecs ».

Mais même dans les pays démocratiques, les minorités doivent se battre pour défendre leurs droits. « Certains gouvernements réduisent les protections juridiques à leur égard, diminuent les quotas de participation et d’embauche, et autorisent même les descentes et la surveillance (à leur encontre) », a déclaré M. Türk.

Discours de haine sur les réseaux sociaux

D’une manière générale, les schémas de pouvoir, d’asservissement, d’exclusion et de déshumanisation engendrent de fausses associations entre les groupes non dominants et l’hostilité, le désordre et la criminalité qui en découlent, instillent ainsi la peur et la haine. « Ces liens ne sont ni naturels ni accidentels », a rappelé M. Türk.

Pour le Chef des droits de l’homme de l’ONU, l’une des principales batailles contre les minorités se déroule quotidiennement sur les écrans de nos téléphones et de nos ordinateurs. « Les données disponibles montrent qu’environ 70 % des personnes visées par les discours de haine sur les réseaux sociaux appartiennent généralement à des groupes minoritaires ».

Les systèmes de modération des contenus destinés à les protéger pénalisent souvent les victimes à la place. Une façon de rappeler que l’agressivité en ligne reflète le monde réel : dans de nombreux endroits, les crimes haineux à caractère ethnique sont en augmentation.

« Ces défis sont encore plus importants pour les personnes les plus vulnérables au sein des groupes minoritaires : les personnes LGBTIQ+, les personnes handicapées, les jeunes et surtout les femmes ».

Les derniers à être embauchés et les premiers à être licenciés

Partout dans le monde, les minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques restent touchées de manière disproportionnée par la pauvreté, le chômage et le sans-abrisme. Selon le Chef des droits de l’homme de l’ONU, les membres des communautés minoritaires sont souvent les derniers à être embauchés et les premiers à être licenciés sur les lieux de travail.

« Nous assistons à des accaparements de terres et à des déplacements de population, à la suppression de cultures, voire à des expulsions forcées de maisons et de terres ancestrales pour faire place au tourisme ou au commerce », a affirmé le Haut-Commissaire.

Il a également dénoncé la violence policière à l’encontre des minorités, qui est devenue malheureusement courante. « Rejetées dans leur propre pays, les minorités représentent la majorité des apatrides dans le monde, ce qui rend leurs droits fondamentaux encore plus inaccessibles ».

Pour des lois anti-discrimination exhaustives

Pour briser ce cercle vicieux de la discrimination et la haine, M. Türk plaide pour des lois anti-discrimination exhaustives. « Aujourd’hui, moins d’un quart des pays du monde disposent d’une telle législation, et aucune nouvelle loi n’a été adoptée au cours des trois dernières années. Les parlements doivent se réveiller et agir ».

Il défend aussi la participation des groupes minoritaires à la gouvernance.  Les minorités doivent ainsi être autorisées à enrichir toutes les économies.

Outre l’éducation aux droits humains, il s’agit de mieux protéger les défenseurs des droits de l’homme qui sont « les sentinelles des droits et de la justice ». D’autant que les menaces, la criminalisation et les assassinats de défenseurs des droits des minorités montrent que les Etats n’en font pas assez.

« Alors que les vents de la division se renforcent, le leadership des États individuels peut nous aider à traverser la tempête », a fait valoir M. Türk, qui a félicité les pays qui défendent de nouvelles lois et stratégies en matière de non-discrimination, élargissent la liste des minorités reconnues et prennent des mesures pour reconnaître les injustices passées.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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