Vendredi, à la veille du prochain sommet du G20 en Afrique du Sud, António Guterres a tenté une dernière fois de pousser les négociateurs de la trentième COP – la première à être boycottée par les États-Unis – à un accord ambitieux. « Nous avons besoin d’une action climatique », a-t-il lancé aux journalistes, avant de rappeler l’immensité de la tâche à accomplir. 

Les scientifiques sont unanimes : la limite des 1,5 °C sera franchie d’ici au début des années 2030, si ce n’est avant. Reste à savoir comment et pour combien de temps. « Nous devons faire en sorte que ce dépassement soit aussi faible, bref et maîtrisé que possible », a-t-il exhorté.

Des tractations serrées

À Belém, en bordure d’Amazonie, les pourparlers, brièvement interrompus jeudi à la suite d’un incendie dans les locaux de la conférence, ont repris de plus belle. 

À quelques heures de la fin du temps réglementaire, plus de 190 délégations ferraillent encore sur le financement de l’adaptation au changement climatique et la sortie des énergies fossiles, deux des thèmes les plus controversés du sommet, entamé le 10 novembre dernier. 

L’adaptation, talon d’Achille du financement climatique

Depuis Johannesburg, le Secrétaire général de l’ONU a résumé l’enjeu en une phrase : « Éviter davantage de chaos climatique implique de combler d’urgence le déficit d’adaptation ». Une ambition impossible sans argent – beaucoup d’argent. 

Il a rappelé les engagements déjà pris, trop rarement tenus : doubler cette année le financement annuel de l’adaptation pour atteindre au moins 40 milliards de dollars ; mobiliser 300 milliards par an d’ici à 2035 pour les pays en développement ; faire vivre le plan de la COP29, organisée à Bakou, censé conduire à un total de 1 300 milliards de dollars annuels de financements climatiques.

M. Guterres a également pressé les États de doter des ressources nécessaires le Fonds pour les pertes et dommages, un mécanisme créé pour aider les pays les plus vulnérables à se remettre des catastrophes climatiques, notamment en « explorant des voies de financement innovantes ». Car le fossé se creuse : les impacts des cyclones, de la montée des eaux, des sécheresses extrêmes et des inondations s’intensifient plus vite que la solidarité internationale.

L’Afrique, grande oubliée de la transition énergétique

Mais le cœur de son intervention a porté sur une fracture plus profonde encore : la transition énergétique mondiale, dont l’Afrique reste largement exclue. « Seule une part infime » des 2 000 milliards de dollars investis l’an dernier dans les énergies propres est allée au continent, a-t-il déploré. Pourtant, l’Afrique concentre un potentiel solaire et éolien colossal. Une contradiction qu’il a résumée ainsi : « Personne ne doit être laissé dans l’ombre à l’ère de l’énergie propre, surtout pas un continent qui a le moins contribué à la crise climatique ».

Pour M. Guterres, une transition juste commence par l’électrification du continent, soit alimenter les foyers, les écoles, les cliniques, les industries « et créer des emplois décents pour sa jeunesse ». Une vision qui suppose un alignement politique global pour réduire les subventions massives aux combustibles fossiles, « alors que des entreprises engrangent des profits record en pleine dévastation climatique ». Il a également appelé à soutenir les travailleurs et communautés dépendant de la production et des emplois liés aux énergies affectées et à « libérer des financements à grande échelle » en abaissant le coût du capital.

La charge vise aussi les acteurs économiques. « Des lobbies persistent à verdir leur image, tandis que les pays en développement restent exclus d’un avenir plus vert », a-t-il dénoncé.

À Belém, les ministres s’efforcent d’éviter l’échec d’une COP dont les négociations sont rendues particulièrement difficiles par les fractures géopolitiques. À quelques heures du verdict, le contraste entre les discours et les actes reste criant. La planète, elle, n’accordera ni délai supplémentaire ni prorogation diplomatique.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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