Dans le gouvernorat de Souweïda, où les violences interconfessionnelles de juillet ont également alimenté des hostilités dans la capitale Damas, le cessez-le-feu du 19 juillet est mis à rude épreuve, mais le conflit n’a pas encore repris, a expliqué l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, Geir Pedersen, aux membres du Conseil.
Cependant, « nous observons toujours des hostilités et des escarmouches dangereuses aux abords de Souweïda, et la violence pourrait reprendre à tout moment », a-t-il déclaré.
Geir Pedersen (à l’écran), Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, informe le Conseil de sécurité de la situation dans le pays.
Dans le nord-est de la Syrie, les efforts pour mettre en œuvre l’accord du 10 mars entre les forces de sécurité intérimaires, qui ont renversé le régime Al-Assad, et les Forces démocratiques syriennes (FDS), majoritairement kurdes, se poursuivent. Ce mois-ci, des flambées de violence entre les deux forces armées ont été observées dans le gouvernorat d’Alep. Si les tentatives de réunir les deux parties à l’extérieur du pays ont échoué, M. Pedersen a salué les informations faisant état de contacts entre responsables.
Malgré ces incidents de sécurité, M. Pedersen a souligné que la situation était relativement calme ce mois-ci, saluant les efforts de ceux qui ont œuvré pour apaiser les hostilités.
Cependant, en termes de situation politique, « le pays reste profondément fragile et la transition reste sur le fil du rasoir ».
Nécessité de réformes crédibles
Après 13 ans de guerre civile, M. Pedersen a souligné la nécessité d’une transition politique inclusive, menée par les Syriens, qui permette à la population de déterminer son avenir de manière pacifique, indépendante et démocratique.
« Les Syriens doivent avoir le sentiment que cette transition n’est pas une série d’arrangements ponctuels et d’institutions isolées, mais une voie claire et globale, fondée sur l’inclusion et la transparence », a-t-il déclaré.
Pour encourager le retour volontaire et sûr des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, M. Pedersen a insisté sur la nécessité d’un soutien coordonné pour réparer les infrastructures syriennes délabrées.
« Le meilleur moyen d’obtenir un tel soutien est de mener une véritable transition politique qui ouvre la voie à une stabilité à long terme et à une gouvernance durable. En effet, sans réformes crédibles, sans institutions renforcées et sans engagement ferme en faveur de l’État de droit, le soutien international risque d’être gaspillé ou mal orienté », a-t-il insisté.
Un convoi d’aide du Croissant-Rouge arabe syrien, transportant de l’aide de l’ONU et d’autres aides, entre dans le gouvernorat de Souweïda, dans le sud de la Syrie, le 20 juillet 2025.
La situation humanitaire reste critique
Dans ce contexte militaire et politique précaire, 16 millions de Syriens à travers le pays ont besoin d’aide humanitaire, a souligné Tom Fletcher, Coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies.
De plus, plus de 185.000 personnes ont été déplacées récemment à Souweïda, Deraa, Damas rural et ailleurs.
« La situation générale est critique. Nous devons assurer l’approvisionnement urgent en nourriture, soins de santé, abris, eau potable, carburant, rétablir les infrastructures d’eau et d’électricité, et assurer l’éducation. Dans certaines zones, le nombre d’arrivants dépasse désormais la population existante. Les services sont débordés », a déclaré M. Fletcher.
Des équipes du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) se sont rendues à Souweïda et dans d’autres villes pour distribuer de l’aide et évaluer les besoins.
L’OCHA a également fourni des colis alimentaires d’urgence, de la farine et des articles ménagers essentiels à des dizaines de milliers de personnes.
Cependant, l’insécurité et la fermeture des routes ont perturbé l’acheminement de l’aide fournie par l’ONU, les ONG partenaires et le Croissant-Rouge arabe syrien.
« Nous avons besoin d’un meilleur accès humanitaire et commercial. Et surtout, nous avons besoin de sécurité », a souligné M. Fletcher, faisant notamment référence aux attaques contre des convois d’aide, des établissements de santé, des médecins et des ambulances.
Mercredi, le Coordonnateur résident et humanitaire de l’ONU en Syrie, Adam Abdelmoula, a conduit une visite des agences humanitaires dans la zone. « La situation humanitaire à Souweïda et dans les sites de déplacement à Deraa et dans Damas rural est désastreuse. Les civils ont été les plus touchés par les violences et ont besoin d’une aide urgente », a-t-il dit.
Coupes drastiques
Tom Fletcher a souligné, lors de la réunion du Conseil de sécurité, que « malgré les difficultés financières et sécuritaires, l’ONU et ses partenaires fournissent autant d’aide vitale que possible avec les ressources dont nous disposons », atteignant 3,5 millions de personnes en moyenne chaque mois, soit une augmentation notable par rapport à l’année dernière.
Mais l’appel humanitaire pour 2025 n’étant financé qu’à 14 %, les réductions d’aide en cours dans de nombreuses capitales occidentales devraient entraîner une réduction d’au moins 40 % des effectifs de la communauté humanitaire en Syrie.
Le danger des engins explosifs
Des agriculteurs d’Al-Bukamal, dans la province de Deir Ez-Zor (archives)
De son côté, le Service de lutte antimines des Nations Unies (UNMAS) a indiqué jeudi que plus de 200 incidents/accidents liés à des engins explosifs ont fait au moins 143 morts et 361 blessés en Syrie depuis mai dernier.
L’UNMAS estime qu’une action urgente est nécessaire pour faire face à « l’héritage meurtrier de la contamination par les munitions explosives » dans ce pays.
Cela porte à 664 le nombre total d’incidents/accidents enregistrés entre le 8 décembre 2024 et le 15 août 2025, avec un total de 1.274 victimes (513 morts et 761 blessés), faisant « des engins explosifs la menace la plus grave pour la sécurité des civils en Syrie ».
La majorité des accidents se produisent dans les zones agricoles et pastorales, soulignant les risques mortels auxquels les populations sont confrontées dans leur quête quotidienne de moyens de subsistance. La majorité des victimes sont des hommes.
Les enfants syriens sont également touchés de manière disproportionnée par les restes explosifs de guerre, notamment lorsqu’ils jouent près de leur domicile, dans des aires de jeux ou à l’école.
Par ailleurs, Deir ez-Zor reste l’une des régions les plus fortement contaminées de Syrie, représentant près de 25 % de tous les incidents liés aux explosifs depuis décembre 2024. Des années de conflit le long de l’Euphrate ont laissé les zones urbaines et rurales criblées de dangers explosifs et gravement sous-équipées.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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