Mercredi, depuis la capitale soudanaise, Khartoum, la directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, a décrit une situation catastrophique dans un pays ravagé par plus de deux ans de conflit. 

Selon elle, la prise d’El Fasher, capitale du Darfour du Nord, le 27 octobre, par les Forces de soutien rapide (FSR), a provoqué un exode massif. Après plus de 500 jours de siège, la milice paramilitaire s’est emparée de la dernière grande ville encore tenue par l’armée soudanaise dans cette région de l’ouest du pays. Plus à l’est, dans l’État du Kordofan, environ 50 000 personnes ont également été déplacées au cours de la même période.

Crimes de guerres et violences sexuelles 

Depuis la prise d’El Fasher, des témoignages se multiplient sur des « violences généralisées, abus sexuels, et civils qui sont parfois abattus sur place » par les FSR, selon Mme Pope.

Des viols collectifs, exécutions arbitraires et la prise pour cible du personnel humanitaire ont également été signalés dans la région, alors qu’un grand nombre d’habitants tentent de se réfugier dans la ville de Tawila, à 70 km d’El Fasher. Forte de plus de 600 000 déplacés, Tawila est devenue l’épicentre de la crise humanitaire au Darfour.

La semaine dernière un rapport du laboratoire d’observation des droits humains de l’université de Yale a pu montrer les traces des massacres de masse dans la ville assiégée, via des images satellites.

La Cour pénale internationale a de son côté exprimé sa préoccupation face à un possible génocide à El Fasher, où les FSR sont soupconnées de cibler les civils en raison de leur appartnance ehtnique et d’attaquer majoritairement des populations non-arabes.

Des financements d’urgence lacunaires 

Alors que la situation au Soudan constitue la plus grande crise de déplacement au monde, avec un total de 10 millions de déplacés à l’intérieur et à l’extérieur du pays depuis le début de la guerre civile en avril 2023, l’aide humanitaire reste largement sous-financée. 

Malgré la médiatisation croissante de la crise et l’intérêt des bailleurs de fonds privés, « le financement de la réponse [humanitaire] n’est que de 8 %, […] soit bien en deçà des besoins critiques », selon Mme. Pope.

Les humanitaires sur place

Concrètement, ce sous-financement se répercute sur l’assistance matérielle, médicale, alimentaire et psychosociale que les équipes humanitaires proposent sur place : 

« À Port-Soudan, nous disposons de moins de 5 000 kits d’aide pour les populations. Les 35 dernières tentes que nous avions en stock ont ​​été distribuées. Nous attendons actuellement environ 2 000 tentes qui sont encore bloquées à la douane, mais comme vous pouvez l’imaginer, compte tenu de l’ampleur des déplacements de population que j’ai décrits, 20 tentes ne suffiront pas », déplore la directrice générale.

Tom Fletcher, le chef des questions humanitaires à l’ONU, était également en visite au Soudan, pour lequel il a récemment alloué 20 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence de l’organisation afin d’intensifier l’aide vitale à Tawila et au Kordofan. M. Fletcher s’est entretenu mardi avec des responsables du gouvernement de transition, dont le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, à Port-Soudan, sur la mer Rouge, où les autorités soudanaises se sont repliées, fuyant l’instabilité dans la capitale. À cette occasion, il a aussi rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, afin de trouver des solutions pacifiques et politiques à la crise soudanaise. 

L’accès aux zones critiques est l’un des plus grands obstacles auxquels les agences humanitaires sont confrontées sur place au vu des moyens financiers dont elles disposent.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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