Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ce scénario n’est plus « une hypothèse », mais une « catastrophe imminente ».
« Nous sommes sur le point de causer des dommages irréversibles à toute une génération d’enfants, non pas parce que nous manquons de connaissances ou d’outils pour les sauver, mais parce que nous ne parvenons pas à agir collectivement avec l’urgence et à l’échelle que cette crise exige », a déclaré Sheldon Yett, Représentant de l’UNICEF au Soudan, lors d’une visioconférence depuis Port-Soudan.
« Les enfants ont un accès limité à l’eau potable, à la nourriture et aux soins de santé. La malnutrition est omniprésente et de nombreux enfants en bonne santé sont réduits à l’état de squelettes », a ajouté M. Yett.
De la nourriture est distribuée aux habitants d’Omdurman au Soudan.
Réduction des activités
Le conflit au Soudan entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) rivales a déplacé des millions de personnes. Plusieurs régions au sud de Khartoum, la capitale du Soudan, sont menacées par la famine, a déclaré le Programme alimentaire mondial (PAM) en fin juillet.
Les taux d’admission record d’enfants recevant un traitement pour malnutrition aiguë sévère dans des endroits comme Jebel Aulia et une grande partie de l’État d’Al Jazira sont des signes évidents que les besoins sont énormes dans les zones nouvellement accessibles.
Certaines routes étant impraticables en raison de la saison des pluies, ce qui entrave les efforts d’acheminement de l’aide. D’autres zones continuent d’être assiégées, comme El Fasher, au Darfour.
« Cela fait un an que la famine a été confirmée dans le camp de ZamZam et aucune aide alimentaire n’est parvenue dans cette zone. El Fasher reste assiégée. Nous avons besoin d’y accéder dès maintenant ».
Or en raison des récentes coupes budgétaires, plusieurs partenaires de l’ONU à Khartoum et ailleurs ont été contraints de réduire leurs activités. « Nous sommes à bout de forces dans tout le Soudan, où des enfants meurent de faim », a déclaré M. Yett.
Des enfants « réduits à l’état de squelettes »
Le Représentant de l’UNICEF, qui rentre d’une mission dans les États d’Al Jazira et de Khartoum, a pu constater l’impact de cette crise – la plus grande crise humanitaire au monde – sur les enfants et les familles.
« J’ai visité Jebel Aulia, l’une des deux localités de l’État de Khartoum identifiées comme étant exposées à un risque extrême de famine. Les localités de Jebel Aulia et de Khartoum représentent 37 % du fardeau de la malnutrition dans l’État ».
« La malnutrition est omniprésente et de nombreux enfants ne sont plus que peau et os. Les enfants et les familles du quartier sont souvent hébergés dans de petits bâtiments endommagés ou inachevés. Les routes sont étroites, boueuses et souvent impraticables, et deviennent de plus en plus impraticables chaque jour à mesure que les pluies continuent » a insisté M. Yett, soulignant également la propagation rapide du choléra dans plusieurs provinces.
A noter que seuls 23 % des 4,16 milliards de dollars prévus dans le plan d’aide humanitaire pour le Soudan ont été financés.
Oumalis Abdraman et son bébé de six mois sont arrivés de Darfour occidental à Koulbus, où ils ont reçu un traitement contre la malnutrition dispensé par le PAM.
Les femmes particulièrement touchées
Par ailleurs, un nouveau rapport d’ONU Femmes révèle que les ménages dirigés par des femmes sont trois fois plus exposés au risque d’insécurité alimentaire grave que les ménages dirigés par des hommes.
« Les femmes et les filles sont les plus touchées par la grave insécurité alimentaire, car elles disposent de moins de ressources, ont moins accès à l’aide et sont plus exposées aux risques », a affirmé Salvator Nkurunziza, Représentant d’ONU Femmes au Soudan.
Selon ce rapport, 75 % des ménages dirigés par des femmes ne peuvent pas subvenir à leurs besoins alimentaires de base, et l’insécurité alimentaire grave a presque doublé en un an. Seuls 1,9 % d’entre eux bénéficient d’une sécurité alimentaire, contre 5,9 % des ménages dirigés par des hommes.
Comme de plus en plus de femmes se retrouvent à la tête de leur foyer, souvent en raison du décès ou de la disparition de leurs proches masculins, elles sont confrontées à des obstacles considérables pour accéder à la nourriture, aux revenus et à l’aide.
Le rapport montre également que 73 % des femmes à l’échelle nationale ne bénéficient pas d’une diversité alimentaire minimale, ce qui met en danger la santé maternelle et infantile.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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