La province de Kunar, une zone à la frontière du Pakistan située dans l’épicentre de la catastrophe, a de nouveau été secouée dans la nuit par des répliques, compliquant un peu plus l’accès aux victimes. « De nombreuses familles dorment à l’extérieur », a indiqué le bureau des affaires humanitaires de l’ONU. Ces secousses entravent aussi les recherches et les évaluations, alors même que des distributions de vivres, d’abris et de soins de santé – assurés notamment par des équipes mobiles – viennent à peine de commencer.
Villages coupés du monde
Selon les autorités talibanes, au moins 1.400 personnes ont été tuées et plus de 3.100 blessées dans la catastrophe. Le bilan pourrait s’alourdir : nombre de localités demeurent inaccessibles, piégées par des éboulements et glissements de terrain déclenchés par la secousse et par les pluies torrentielles des jours précédents.
Les équipes de l’ONU témoignent de la difficulté à rejoindre les communautés isolées. « Nos équipes ont dû abandonner leurs véhicules et marcher deux heures pour atteindre Ghazi Abad [un district de la province de Kunar] », raconte Salam Al-Jabani, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). « D’autres villages se trouvent à six ou sept heures de marche et restent hors de portée, même des hélicoptères des autorités locales ». Quant aux communications, elles sont quasi inexistantes : « Il y a une seule antenne près d’un centre de santé, sinon c’est le noir ».
À Ghazi Abad, un centre médical lézardé de fissures n’abrite plus que des murs menaçants : les soignants, trop inquiets pour rester à l’intérieur, traitent les blessés « sous les arbres », rapporte M. Al-Jabani. Selon les premier bilans, au moins 5.000
Aide au compte-gouttes et danger des mines
L’ONU a déployé 25 équipes d’évaluation et renforcé son service aérien humanitaire depuis la capitale, Kaboul. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) distribue tentes, couvertures et lampes solaires. Mais les besoins prioritaires – abris, médicaments, eau potable, nourriture et assainissement – demeurent criants. « Faire entrer des médicaments est extrêmement difficile… Les indispensables sont acheminés à pied », précise M. Al-Jabani.
Le Service de lutte antimines a par ailleurs averti qu’environ 25 km² de terres contaminées par des engins explosifs se trouvent dans les zones affectées, compliquant davantage l’accès humanitaire dans ce pays meurtri par des décennies de conflit.
Crise de financement
À Kaboul, le responsable local du Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme : « Le PAM ne pourra nourrir les victimes du séisme que quelques semaines encore avant d’être à court de fonds ; cela ne suffit pas pour répondre à leurs besoins immédiats ni pour les aider à reconstruire leur vie », avertit John Aylieff.
Sur les 2,4 milliards de dollars requis cette année pour l’Afghanistan, moins d’un tiers a été mobilisé, rappelle le bureau des affaires humanitaires de l’ONU.
« Les besoins demeurent immenses », reconnaît Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général.« L’ONU appelle toutes celles et ceux qui en ont la capacité à soutenir la réponse à cette catastrophe ».
Les femmes en première ligne
Dans ce paysage de désolation, les femmes afghanes sont en première ligne des équipes de premiers secours. « Elles travaillent jusqu’à 18 heures par jour et parcourent à pied de longues distances pour parler directement aux femmes et aux filles », souligne Susan Ferguson, la représentante spéciale d’ONU Femmes dans le pays. « C’est un travail exténuant – et il leur est impossible d’atteindre toutes celles qui ont besoin d’aide ». L’ONU distribue déjà bâches, savon et produits d’hygiène féminine, en plus d’une aide en espèces.
Pour Mme Ferguson, dans un contexte afghan, il est essentiel que des femmes viennent en aide aux victimes du même sexe. Lors du séisme qui avait frappé la province d’Hérat, dans l’ouest du pays, en 2023, un tiers des blessés seulement étaient des hommes. « Sans les humanitaires femmes, beaucoup trop de femmes et de filles seraient privées d’une aide vitale ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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