Le nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié mercredi, révèle que ce chiffre vertigineux a à peine évolué depuis 2000 : une baisse annuelle de seulement 0,2 % a été enregistrée au cours des deux dernières décennies.

Pour les femmes âgées de plus de 15 ans, 11% ont été victimes de violences de la part de leur partenaire au cours des douze derniers mois, et 9% d’entre-elles de violences hors couple depuis leur 15 ans. Ce sont des chiffres que les experts estiment largement sous-estimés, en raison de la stigmatisation et de la peur de prendre la parole sur le sujet.

« La violence à l’égard des femmes est l’une des injustices les plus anciennes et les plus répandues de l’humanité, et pourtant l’une des moins combattues », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

« Aucune société ne peut se prétendre juste, sûre ou saine tant que la moitié de sa population vit dans la peur. Derrière chaque statistique se cache une femme ou une fille dont la vie a été bouleversée à jamais », a-t-il ajouté.

Des risques généralisés et persistants

Les femmes subissent des violences tôt, et qui durent longtemps, avec 16 % des femmes âgées de 16 à 19 ans dans le monde qui ont déjà été victimes de violence sexuelle, selon le rapport.

Les femmes vivant dans les pays les moins développés, en conflit ou vulnérables au changement climatique sont particulièrement touchées, comme en Océanie (hors Australie et Nouvelle-Zélande), trois fois plus touchée que la moyenne mondiale.

Pourtant, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles traverse une crise profondément négligée et une réponse cruellement sous-financée. Par exemple, en 2022, seulement 0,2 % de l’aide mondiale au développement a été allouée à des programmes de prévention des violences faites aux femmes.

Ce sous-financement impacte des millions de femmes victimes de violences, pour lesquelles les services de santé sexuelle et reproductive constituent un point d’accès essentiel pour recevoir les soins de qualité dont elles ont besoin. De plus, des manques d’actions et d’études concernant les violences sexuelles hors couple, ou les groupes marginalisés tels que les femmes autochtones, les migrantes et les femmes handicapées persistent.

Violence numérique

Pour sa part, dans un rapport publié cette mardi, ONU Femmes jette un coup de projecteur sur la violence numérique visant les femmes qui se propage à une vitesse alarmante, alimentée par l’intelligence artificielle, l’anonymat et l’absence de lois et de mécanismes de responsabilité efficaces.

Cette forme de violence touche désormais toutes les sphères d’Internet : depuis le harcèlement en ligne et la traque en ligne jusqu’au doxing (le partage non consenti d’images personnelles), aux deepfakes et à la désinformation.

Les femmes en position de leadership, dans le monde des affaires ou en politique sont particulièrement visées. À travers le monde, une femme journaliste sur quatre déclare avoir reçu des menaces de violence physique en ligne, y compris des menaces de mort.

Selon les données de la Banque mondiale, moins de 40 % des pays disposent de lois protégeant les femmes contre le harcèlement ou la traque en ligne, ce qui laisse 1,8 milliard de personnes, sans une protection juridique sur le sujet.

« Ce qui commence en ligne ne reste pas en ligne. Les violences numériques se prolongent dans la vie réelle, où elles sèment la peur, réduisent les victimes au silence et, dans les cas les plus graves, donnent lieu à des violences physiques et à des féminicides », déclare Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes.

« Les lois doivent évoluer au même rythme que la technologie pour veiller à ce que la justice protège les femmes en ligne comme hors ligne », ajoute-t-elle.

Les violences en ligne contre les femmes sont en forte hausse dans le monde entier.

Un appel à l’action et à la responsabilisation

Des progrès en matière de lutte contre les violences faites aux femmes ont été réalisés dans les pays où l’engagement et les politiques publiques sont importants sur les violences faites aux femmes. Des pays comme le Cambodge, l’Équateur, le Libéria, ou l’Ouganda ont élaboré des plans d’action nationaux chiffrés et des mesures de prévention.

Les rapports de l’OMS et d’ONU Femmes s’accompagnent du lancement de deux initiatives onusiennes à l’approche de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, célébrée le 25 novembre : le cadre RESPECT lancé par l’OMS, qui propose des orientations de prévention de la violence, et la campagne des « 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre » d’ONU Femmes, qui appelle à une action mondiale urgente contre les violences sexistes et sexuelles dans le secteur numérique.

« Promouvoir l’égalité des genres est la voie à suivre pour bâtir un monde plus juste et plus sûr pour tous, où chaque femme et chaque fille puisse vivre à l’abri de la violence » déclare Sima Bahous.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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