À Sahel Al Gharbi, où les bureaux de la Haute commission électorale nationale avaient été brûlés, les agents électoraux ont dressé des urnes en plein air, refusant de céder à l’intimidation. La participation a même atteint 71 %, signe éclatant, selon Hanna Tetteh, l’envoyée de l’ONU en Libye, de la soif de représentation politique d’une population qui, dans certaines régions, n’avait plus voté depuis 2014.

Hanna Tetteh, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye et cheffe de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), au Conseil de sécurité.

Des divisions persistantes

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation dans le pays, Mme Tetteh a toutefois tempéré, jeudi, son enthousiasme. L’élan démocratique actuel demeure fragilisé par les divisions institutionnelles libyennes.

Depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi, en 2011, le pays demeure divisé par deux exécutifs concurrents : le gouvernement d’unité nationale d’Abdel Hamid Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, dans l’Ouest, et l’Armée nationale libyenne, sous le contrôle du maréchal Khalifa Haftar, dans l’Est. Dans ce dernier, la chambre des représentants a ordonné, le matin du scrutin, la suspension du processus dans 16 municipalités, après avoir déjà bloqué 11 autres scrutins en juillet à Benghazi, Sebha, Syrte et Tobrouk.

Selon Hanna Tetteh, l’entrave systématique au processus électoral souligne combien la transition libyenne reste prisonnière de rivalités entre autorités parallèles.

Une consultation inédite

C’est ce blocage que la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MINUL), dont Mme Tetteh est la cheffe, entend briser. Depuis trois mois, la mission politique a multiplié les consultations à travers le pays, recueillant témoignages et doléances. Plus de 22.500 Libyens ont également participé à un sondage en ligne de la MINUL. Les réponses diffèrent sur la méthode – élections simultanées, assemblée constituante ou adoption d’une constitution avant tout scrutin – mais toutes traduisent la même exigence : mettre fin aux « transitions sans fin », renouveler la légitimité des institutions et mettre un terme aux ingérences étrangères.

Les femmes et les jeunes, en particulier, ont réclamé une représentation garantie, des garde-fous électoraux et une place réelle dans les instances décisionnelles. Cette demande d’inclusion nourrit la feuille de route que l’ONU met désormais sur la table.

Une feuille de route en trois étapes

Mme Tetteh a plaidé pour un processus en trois étapes : « la mise en place d’un cadre électoral techniquement solide et politiquement viable pour organiser les élections présidentielle et législatives ; l’unification des institutions grâce à un nouveau gouvernement d’unité ; et un dialogue structuré, largement inclusif, permettant aux Libyens de débattre des questions essentielles pour créer un environnement propice aux élections ».

Le plan, prévient-elle, devra s’étaler sur 12 à 18 mois et être protégé des manœuvres de blocage. « Comme pour les élections municipales, il existe un risque que les acteurs du statu quo saisissent toute opportunité pour retarder ou faire dérailler la réalisation des droits démocratiques du peuple libyen », a-t-elle averti, appelant le Conseil à sanctionner les obstructions si nécessaire.

Un appel à l’unité internationale

Au terme de son intervention, la responsable onusienne a plaidé en faveur d’un front uni au Conseil sur le dossier libyen : « Le peuple libyen se tourne vers ce Conseil pour obtenir une solution à la crise et un soutien à un processus politique conduisant à des élections et à des institutions unifiées. (…) Votre capacité à parler et agir d’une seule voix résonnera dans toute la Libye ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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