En 1938, alors qu’il est consul à Hambourg, en Allemagne, M. Castellanos est témoin de la situation désespérée que vit le peuple juif. En 1941, il devient consul du Salvador à Genève. Avec son proche collaborateur George Mandel-Mantello, un homme d’affaires juif hongrois avec qui il s’est lié d’amitié dans les années précédant la Seconde guerre mondiale, il lance l’une des plus grandes missions de sauvetage.

La délivrance d’un seul document d´identité pouvait sauver une famille entière car El Salvador était considéré comme pays neutre pendant la Seconde guerre mondiale.

L’opération connue sous le nom d’ « Action salvadorienne » a consisté en la distribution, par l’intermédiaire d’un réseau de courriers diplomatiques, de plus de 13.000 documents attestant la nationalité salvadorienne de personnes juives résidantes en Hongrie, en Roumanie, en France, aux Pays-Bas et en Allemagne.

Le colonel prend sa retraite en 1972 et retourne à El Salvador, où il mène une vie tranquille jusqu’à sa mort en 1977. Sa vie durant, il n’a jamais été reconnu pour l´altruisme et le souci de justice qui ont motivé son action de sauvetage.

Ce n’est qu’en 2005 que les exploits de Castellanos ont été révélés au grand jour, lorsqu’une valise contenant des milliers de certificats salvadoriens originaux a été découverte dans un sous-sol à Genève. Elle a été envoyée au Musée commémoratif de l’Holocauste aux États-Unis, où les chercheurs ont étudié les documents en détail ainsi que l´ensemble de l’opération de sauvetage.

Le 3 mai 2010, Yad Vashem, l’institution officielle israélienne créée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, a reconnu José Arturo Castellanos comme Juste parmi les Nations. Cet honneur a été décerné à des sauveteurs tels que le diplomate suédois Raoul Wallenberg et le célèbre homme d’affaires allemand Oskar Schindler.

Les frères Castellanos ont décidé de raconter l’histoire de leur grand-père, Juste parmi les Nations par Yad Vashem.

Garder l’héritage vivant : une mission de ses petits-enfants

En 2013, Alvaro et Boris, petits-fils du Colonel Castellanos, ont souhaité faire connaître au monde l’histoire de leur grand-père et ont entrepris la réalisation d´un documentaire, «The Rescue », une enquête sur la vie et l´action héroïque du Colonel Castellanos qui lui a valu le titre de Juste parmi les Nations.

La réalisation du documentaire les a conduits dans les différents pays où Castellanos a étudié et travaillé. Ils ont également retrouvé et interviewé des Juifs qui ont survécu à l’Holocauste grâce aux papiers d´identité délivrés par leur grand-père.

« C’est une histoire tout à fait remarquable. Je pense que ce qu´il y a de plus beau dans cette histoire, c´est que mon grand-père et son ami, deux personnes qui n’étaient pas de la même religion, purent faire ensemble quelque chose de bien plus important que ce qu’ils auraient pu faire séparément. Lorsque nous projetons le film, nous aimons souligner ce point, car en travaillant ensemble, on peut parvenir à réaliser de très grandes choses », a commenté Boris Castellanos.

Passionnés non seulement de cinéma mais aussi de musique, Alvaro et Boris ont décidé d’accompagner le documentaire d´œuvres musicales typiques de l’époque et de donner ainsi vie aux images. Ce faisant, ils ont également rendu hommage à leur grand-mère, passionnée de musique.

« Nous en sommes très fiers et nous, en tant qu’artistes, avons aussi la responsabilité de faire quelque chose, de le dire. Il y a beaucoup de gens qui ont aidé et je pense que ce qui nous frappe le plus, c’est que leurs réactions ont été : « Je l’ai fait parce que c’était naturel, pour aider, je pouvais le faire, pourquoi ne pas le faire ? Et la musique en dit beaucoup sur grand-père et grand-mère ; c’est comme l’environnement artistique dans lequel ils vivaient, c’est quelque chose qui vient de la culture hispanique », a dit Álvaro Castellanos.

Le documentaire « The Rescue » et un concert live ont été présentés dans plusieurs pays. Au Mexique, le documentaire a été projeté vendredi 26 janvier au Musée Mémoire et Tolérance de Mexico, dans le cadre de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

Honorer les victimes à travers la musique et la mémoire

Lors de la présentation de « The Rescue » au Mexique, les frères Castellanos et un groupe de musiciens ont interprété les chansons du documentaire en utilisant des instruments appartenant à des personnes ayant vécu pendant l’Holocauste.

La Fondation Instruments de l`Espoir, vouée à la recherche et à l’entretien des instruments de musique liés à l’Holocauste, a prêté quelques pièces de cette collection pour cette présentation spéciale.

« La commémoration fait partie de la mission du Musée Mémoire et Tolérance de ramener au présent, de sensibiliser et de commémorer les victimes de l’Holocauste. Certaines choses évoquent la mémoire de l’Holocauste et la population qui en a été victime. Pendant l’Holocauste, l’une des formes de résistance spirituelle était la musique. L’association Instruments d’Espoir a fait confiance au Musée pour qu’il s´associe à sa mission », a commenté Adán García Fajardo, Directeur académique du Musée Mémoire et Tolérance.

Le musée a conclu un accord de collaboration avec la Fondation Instruments d’Espoir, qui consiste à sauvegarder et à maintenir en vie les instruments de musique pour continuer à éduquer sur l’Holocauste.

Cet article a été produit par le Centre d’information des Nations Unies au Mexique.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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