Exhortant les dirigeants mondiaux à repenser le développement des pays enclavés, le chef de l’ONU a rappelé « une vérité fondamentale : la géographie ne devrait jamais définir le destin ».
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, sur les 32 pays en développement sans littoral dans le monde, 16 se trouvent en Afrique, 10 en Asie, quatre en Europe et deux en Amérique latine. Ensemble, ils abritent plus de 500 millions de personnes.
Barrières commerciales, surendettement et inégalités
M. Guterres a souligné les « défis considérables » auxquels ces pays continuent de faire face : d’importants obstacles au commerce, des coûts de transport élevés et un accès limité aux marchés mondiaux. Il a averti que le fardeau de la dette de ces pays a atteint des « niveaux dangereux et insoutenables ».
Bien que les pays en développement sans littoral comptent 7 % de la population mondiale, ils représentent seulement un peu plus de 1 % de la production économique et du commerce mondiaux.
« Il s’agit d’un exemple frappant des profondes inégalités qui perpétuent la marginalisation », a déclaré le Secrétaire général, attribuant cette situation à « une architecture économique et financière mondiale injuste qui ne reflète pas les réalités du monde interconnecté d’aujourd’hui », ainsi qu’à l’héritage du colonialisme.
Le Programme d’action d’Avaza
La conférence, baptisée LLDC3 et qui se déroule à Avaza jusqu’à vendredi, a pour mission de trouver des solutions à ces défis.
« LLDC3 vise à lancer une nouvelle décennie d’ambition – grâce au Programme d’action d’Avaza et à ses résultats – et à libérer pleinement le potentiel de développement des pays en développement sans littoral », a affirmé M. Guterres.
Adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2024, ce plan d’action représente un engagement mondial renouvelé et renforcé en faveur des aspirations de développement des pays en développement sans littoral.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’adresse à la conférence LLDC3 à Avaza, au Turkménistan.
Quatre priorités pour progresser
Le Secrétaire général a défini quatre priorités clé :
Accélérer la diversification économique et la transformation numérique
- Investir dans les industries à valeur ajoutée, l’innovation locale et la croissance inclusive
- Réduire la fracture numérique pour libérer l’IA, le commerce électronique et la logistique intelligente
Renforcer le commerce, le transit et la connectivité régionale
- Moderniser les infrastructures et simplifier les procédures transfrontalières
- Intégrer les pays en développement sans littoral aux chaînes de valeur mondiales et réformer les systèmes commerciaux
Promouvoir l’action climatique et la résilience
- Doubler le financement de l’adaptation et construire des infrastructures résilientes au changement climatique.
- Soutenir les pays en développement sans littoral dans leur transition verte grâce aux technologies et aux partenariats.
Mobiliser les financements et les partenariats
- Réformer les systèmes financiers mondiaux pour garantir un financement équitable et accessible.
- Accroître les financements concessionnels et débloquer rapidement les investissements climatiques.
« La réussite des pays en développement sans littoral est essentielle à la réussite du Programme 2030 », a souligné M. Guterres.
« Nous disposons des connaissances et des outils… Ensemble, nous pouvons transformer la géographie, qui était autrefois une barrière, en un pont, reliant non seulement les marchés, mais aussi les peuples et les cultures qui donnent un sens au développement ».
S’adressant ensuite aux journalistes, M. Guterres a souligné que la conférence reflétait une nouvelle ère de coopération qui se dessinait en Asie centrale, fondée sur la confiance mutuelle, des priorités partagées et une solidarité régionale croissante.
« À l’heure où la coopération multilatérale est mise à l’épreuve, cet esprit de partenariat est plus essentiel que jamais », a-t-il déclaré.
Défis régionaux, solidarité mondiale
La session s’est ouverte par le mot de bienvenue du Président du Turkménistan, Serdar Berdimuhamedov, qui a mis en avant les initiatives nationales visant à renforcer la coopération internationale dans les domaines de la santé, de l’action climatique et de la protection de l’environnement.
Il a également attiré l’attention sur les défis régionaux tels que l’assèchement de la mer d’Aral et la baisse du niveau de la mer Caspienne, la plus grande étendue d’eau fermée du monde et le cadre de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral.
Dans son allocution, le président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Philémon Yang, a souligné l’approche rapide de l’échéance du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et a appelé à une action décisive et à un engagement renouvelé en faveur du multilatéralisme et des valeurs fondamentales.
Il a souligné que les trois piliers de la Charte des Nations Unies – la paix, le développement et la dignité humaine – doivent rester au cœur de tous les efforts et que les actions doivent refléter la promesse de ne laisser personne de côté.
Notant la vulnérabilité des pays en développement sans littoral face au changement climatique et aux défis structurels, M. Yang a déclaré que ces pays « ne doivent jamais manquer d’opportunités, de prospérité ou d’espoir » et a appelé à la solidarité internationale, aux investissements dans les infrastructures et à la concrétisation de la liberté de transit.
Il a également annoncé que l’Assemblée générale avait proclamé le 6 août Journée internationale de sensibilisation aux pays en développement sans littoral.
« L’Assemblée générale continuera de servir de plateforme mondiale pour soutenir ces pays », a-t-il dit, soulignant l’importance du suivi du Programme d’action d’Avaza et de la préparation de son examen de haut niveau en 2029.
Le Kirghizistan est un pays montagneux d’Asie centrale. Il partage des frontières avec la Chine, le Kazakhstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan et n’a pas d’accès direct à la mer.
Transformer la vulnérabilité en opportunité
S’exprimant également lors de la séance d’ouverture, Lok Bahadur Thapa, Président du Conseil économique et social des Nations Unies, a déclaré que la troisième Conférence des pays en développement enclavés constituait un tournant pour ces 32 pays qui s’efforcent de surmonter les obstacles structurels au développement.
Originaire du Népal, pays enclavé et l’un des moins avancés, il a souligné que le Programme d’action d’Avaza devait servir de « modèle audacieux, ambitieux, réalisable et tourné vers l’avenir » pour transformer la vulnérabilité en opportunité pour plus de 570 millions de personnes.
M. Thapa a souligné l’urgence de relever les défis auxquels sont confrontés les pays en développement enclavés, notamment le surendettement, les impacts climatiques et les déficits d’infrastructures. Il a appelé à la création d’un mécanisme d’investissement dans les infrastructures pour ces pays, ainsi qu’à une augmentation des financements climatiques, à des ressources concessionnelles accrues et à un transfert de technologie accéléré.
Il a également souligné l’importance de la coopération régionale et des transports durables, salué le leadership du Turkménistan et réaffirmé l’engagement de l’ECOSOC à faire progresser le Programme d’action d’Avaza, s’engageant à intégrer les priorités des pays en développement sans littoral, telles que la sécurité alimentaire, l’autonomisation des jeunes et la résilience climatique, dans toutes les discussions et tous les processus de l’ECOSOC.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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