« Vous n’aurez pas un autre Minsk », a tonné l’ambassadeur russe Vasily Nebenzya, en référence aux accords conclus il y a dix ans pour mettre fin à la guerre du Donbass, dans l’est ukrainien, entre les autorités de Kyïv et des séparatistes pro-russes. D’entrée de jeu, l’émissaire de Moscou est passé à l’offensive, accusant les membres occidentaux du Conseil d’alimenter le conflit, d’« ordonner à Zelensky et à sa clique de combattre jusqu’au dernier Ukrainien », et de chercher à « saigner » la Russie à blanc dans une « guerre par procuration ».
Réquisitoire anti-occidental
M. Nebenzya a proposé la reprise de négociations directes, le 2 juin, à Istanbul, où une rencontre entre délégations russe et ukrainienne a eu lieu le 16 mai dernier, pour la première fois depuis trois ans. Mais, a-t-il ajouté, à des conditions très strictes : arrêt des livraisons d’armes à Kyïv et fin de la mobilisation ukrainienne. À défaut, a prévenu le diplomate russe, « nos forces armées sont prêtes à intensifier leurs opérations autant que nécessaire ».
Son intervention s’est muée en diatribe contre l’Occident : l’Allemagne aurait oublié les leçons de 1945 ; le Royaume-Uni serait impliqué dans le sabotage du pont de Crimée ; l’Ukraine serait une « société militaire privée » aux mains de ses parrains étrangers. Son président, Volodymyr Zelensky, a été décrit comme un dirigeant en bout de course, accusé de corruption massive. Et la Russie, elle, présentée comme le seul rempart des populations russophones opprimées par un « régime néonazi ».
La contre-attaque européenne
La riposte n’a pas tardé. « La Russie pourrait mettre fin à cette guerre aujourd’hui, si elle cessait tout simplement d’attaquer l’Ukraine », a lancé la représentante du Danemark, Sandra Jensen Landi, évoquant les livraisons d’obus nord-coréens, les attaques de drones iraniens et les frappes massives contre les civils orchestrées à l’est de l’Oural. « Ce sont ces transferts d’armes internationaux qu’il faut stopper », a-t-elle ajouté.
Du côté français, le ton était également sans concession. « Ce que veut la Russie, c’est que l’Ukraine, désarmée, n’ait d’autre choix que de capituler », a affirmé Élisabeth Meyer, dénonçant les violations répétées par le pays des résolutions du Conseil de sécurité. « Soutenir la Russie, c’est se rendre complice de son agression ».
Washington prend Pékin à partie
Malgré les dissensions des derniers mois au sein de l’alliance atlantique, les États-Unis, par la voix de leur conseiller politique Anton Jongeneel, ont maintenu leur position historique. Ce ne sont ni l’Ukraine, « parfaitement en droit de se défendre », ni les pays européens, « habilités à lui fournir les moyens de le faire », qui font obstacle à la paix, a-t-il souligné, « mais bien la Russie ». L’envoyé de Washington s’en pris directement à la Chine pour sa fourniture présumée de technologies à l’industrie militaire russe. « Les politiques de la Chine permettent que la guerre continue », a affirmé M. Jongeneel.
Pékin a rejeté ces accusations, les qualifiant de « manipulation politique extrême ». Dans un rare moment de défi diplomatique, son représentant a fustigé Washington : « Cessez ce jeu ennuyeux de toujours blâmer les autres ». La Chine, a-t-il martelé, n’a « jamais fourni d’armes à aucune des parties » et reste prête à soutenir un processus de paix « acceptable pour toutes les parties ».
Pugilat au Conseil
Les positions des membres du Conseil sont restées irréconciliables.
Alors que Moscou évoquait ses « cessez-le-feu unilatéraux » durant les fêtes de Pâques et Jour de la Victoire, d’autres rappelaient que le weekend dernier a été le cadre des attaques de drones et de missiles les plus intenses depuis le début de la tentative russe d’invasion totale de l’Ukraine, en février 2022.
Parallèlement, mercredi, une commission d’enquête indépendante de l’ONU a accusé la Russie de crimes contre l’humanité pour ses attaques de drones répétées contre des civils ukrainiens dans la région sud de Kherson.
Si la paix a bien été évoquée, ce matin, elle semblait pour le moins lointaine — et sujette à mille conditions. La réunion du Conseil a plutôt révélé la profondeur des fractures diplomatiques. Entre Est et Ouest, Nord et Sud, passé et présent. Aucun texte n’a été adopté. Aucun accord n’a vu le jour. Mais le monde regardait.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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