Quelques heures plus tôt, le président des États-Unis, Donald Trump, avait annoncé l’approbation par Israël et le Hamas de la première phase de son plan de paix en 20 points, fruit de négociations indirectes menées en Égypte. L’accord prévoit un cessez-le-feu, la libération « dans la dignité » des otages israéliens retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus en Israël, ainsi qu’un retrait progressif des troupes israéliennes jusqu’à une « ligne convenue ».
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a immédiatement salué « cette avancée dont nous avions désespérément besoin » et exhorté les parties à « respecter pleinement les termes de l’accord ». Les Nations Unies seront chargées, avec l’organisation humanitaire du Croissant-Rouge, de superviser l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire.
Un plan humanitaire massif
Lors d’une conférence de presse donnée depuis Riyad, en Arabie saoudite, Tom Fletcher a détaillé un programme d’une ampleur inédite : « Notre plan, détaillé et éprouvé, est prêt. Nos stocks – 170 000 tonnes de nourriture, de médicaments et d’autres fournitures – sont prêts. Nos équipes courageuses, compétentes et déterminées sont prêtes ».
Dans les trois premiers mois du cessez-le-feu, l’ONU prévoit d’acheminer des centaines de camions d’aide chaque jour, afin de nourrir 2,1 millions de personnes et d’apporter un soutien nutritionnel à 500.000 d’entre eux. Les hôpitaux de Gaza, en grande partie détruits, doivent être rééquipés : livraisons de médicaments, reprise des évacuations, redéploiement d’équipes d’urgence. Les services de santé maternelle, infantile et mentale feront l’objet d’une remise en route prioritaire.
Les agences onusiennes s’attaqueront aussi à la crise de l’eau et de l’assainissement, en ciblant 1,4 million de personnes pour restaurer le réseau hydrique, réparer les fuites et distribuer savon, détergent ou protections hygiéniques.
En prévision de l’hiver, des milliers de tentes et abris seront livrés chaque semaine, tandis que 700.000 enfants pourront retourner dans des espaces d’apprentissage temporaires.
Pour réussir, insiste le diplomate d’origine britannique, il faudra dix conditions : de l’entrée hebdomadaire de deux million de litres de carburant à la protection du personnel humanitaire, en passant par la réouverture des points de passage et un financement complet de l’appel d’urgence, aujourd’hui couvert à seulement 28 %.
« Chaque État, chaque gouvernement, chaque personne qui s’est demandé : “Que puis-je faire ?” – c’est maintenant qu’il faut faire preuve de générosité », a-t-il plaidé. « Pour ceux qui espèrent retrouver la paix, la nourriture, les soins, un toit et leurs proches : nous devons agir. Et nous allons agir ».
Un conflit né dans le sang
Le nouveau plan intervient deux ans et deux jours après le début de la guerre, déclenchée par une attaque du Hamas, le groupe à la tête de Gaza depuis 2007, contre Israël, dans laquelle environ 1.200 personnes, principalement des civils, ont été tuées et des centaines d’autres prises otages. Au fil des échanges successifs, la majorité d’entre eux ont été libérés, mais une vingtaine demeurent en captivité et sont toujours vivants, selon les autorités israéliennes.
Les opérations militaires israéliennes à Gaza, qui était sous le coup d’un siège du pays bien avant la guerre actuelle, ont fait plus de 65.000 morts, d’après le ministère de la santé du territoire et les Nations Unies. La majorité des victimes sont des civils, dans une enclave ravagée par les bombardements, la famine causée par le blocus israélien et l’effondrement des services de base.
La guerre a transformé le territoire palestinien occupé en un paysage d’apocalypse : immeubles pulvérisés, réseaux d’eau et d’électricité anéantis, hôpitaux débordés, et plus d’un million de déplacés cherchant refuge dans les ruines.
Des enfants reçoivent de la nourriture dans une cuisine communautaire à Deir al Balah, à Gaza.
Les grandes lignes du plan américain
Le plan en 20 points de Washington, négocié depuis plusieurs mois, s’articule autour de plusieurs phases : un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages et des prisonniers, un retrait progressif des troupes israéliennes, la démilitarisation de Gaza et la mise en place d’une administration palestinienne intérimaire sans le Hamas, sous supervision internationale.
La première phase, désormais approuvée, prévoit la création d’un corridor humanitaire international placé sous l’autorité de l’ONU et du Croissant-Rouge, avec un afflux de camions d’aide, la reconstruction progressive des infrastructures et le déploiement d’observateurs pour garantir le respect du cessez-le-feu.
« Un effort collectif massif »
Interrogé sur la participation des agences onusiennes, Tom Fletcher a confirmé : « Toute la famille onusienne est mobilisée pour mettre en œuvre cet accord crucial. J’ai souvent rappelé le rôle indispensable de l’UNRWA [l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, sous le coup de nombreuses restrictions israéliennes] dans nos opérations d’assistance aux civils palestiniens, et je le redis aujourd’hui ». Il a aussi insisté sur la nécessité d’impliquer les ONG et le secteur privé : « Sauver des vies à cette échelle exigera un effort collectif massif, et c’est pour cela que nous sommes prêts ».
Quant à ceux qui pourraient chercher à faire échouer ce processus, il n’a pas cherché à les nommer : « Des extrémistes des deux bords ont, par le passé, tenté de retarder ou de saboter les efforts pour libérer les otages ou acheminer l’aide. Mais j’espère que le large soutien international exprimé aujourd’hui – celui du Président Trump et des ministres régionaux avec lesquels je me suis entretenu – permettra de marginaliser ces voix ».
Entre espoir et urgence
Au siège de l’ONU, les diplomates parlent d’une « lueur d’espoir ». Mais l’urgence demeure.
« Nous sommes prêts à agir, à grande échelle », a répété M. Fletcher. « Beaucoup de Palestiniens vont maintenant rentrer dans des maisons détruites, pour tenter de reconstruire leur vie. Ce matin, à l’annonce de l’accord, Gaza a exulté ; mais très vite, les habitants ont été rattrapés par la réalité : comment survivre ? Comment passer l’hiver ? ».
Entre promesse de paix et course contre la montre humanitaire, le sort de Gaza dépendra désormais de la capacité des acteurs internationaux à transformer les mots du plan en gestes concrets.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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