Selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les perturbations du transport maritime en mer Rouge risquent d’exacerber la situation humanitaire. 

« L’escalade de la crise de la mer Rouge risque d’accélérer la hausse des coûts d’expédition, de retarder la livraison des denrées alimentaires essentielles ou de conduire à une suspension complète des routes commerciales et à la fermeture des ports yéménites », a signalé la FAO.

Cela entraînera une nouvelle hausse de l’insécurité alimentaire au Yémen, affectant principalement les populations les plus vulnérables, notamment les pauvres et les personnes déplacées à l’intérieur du pays, qui auront du mal à se procurer les denrées alimentaires essentielles.

L’une des pires urgences humanitaires dans le monde

« Cette crise, si l’on n’y prend pas garde, menace de réduire à néant les progrès réalisés dans la restauration des moyens de subsistance des Yéménites depuis le début du conflit il y a huit an », a précisé le Représentant de la FAO au Yémen Hussein Gadain.

Près de 5 millions de personnes, soit 45 % de la population analysée dans les zones contrôlées par le gouvernement du Yémen, sont estimées en situation alimentaire de crise ou pire

Selon le rapport, la situation de la sécurité alimentaire au Yémen est déjà fragile et d’autres chocs émanant de la crise de la mer Rouge causeront des dommages supplémentaires à une situation déjà désastreuse qui peut être décrite comme l’une des pires urgences humanitaires dans le monde.

La dernière analyse de la classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) révèle que près de 5 millions de personnes, soit 45 % de la population analysée dans les zones contrôlées par le gouvernement du Yémen, sont estimées en situation de crise ou pire (phase 3 et plus).

Depuis novembre, les attaques des rebelles yéménites houthis contre la marine marchande perturbent le trafic dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les armées occidentales ont multiplié les opérations militaires ces dernières semaines.

« Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que l’urgence humanitaire s’aggrave encore. Il est temps de coordonner les efforts et de désamorcer la crise de la mer Rouge », a ajouté M. Gadain, plaidant pour « un flux ininterrompu de produits alimentaires commerciaux et humanitaires essentiels ».

Les attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge ont gravement perturbé le transport maritime international (photo d’archives).

Ralentissement des importations de céréales

Avec environ 90 % de ses besoins en céréales de base étant importés, le Yémen est fortement tributaire des importations pour répondre aux besoins alimentaires de sa population. Selon la FAO, si l’escalade actuelle se poursuit au cours des trois prochains mois, les importations ralentiront très probablement, ce qui affectera les disponibilités alimentaires et les prix sur les marchés intérieurs.

Sur un autre plan, la FAO prévient qu’une nouvelle escalade de la crise perturbera également les moyens de subsistance et certaines chaînes de valeur. Les pêcheurs, par exemple, pourraient abandonner leurs activités en raison de l’insécurité accrue en mer et sur les sites de débarquement, ce qui aurait non seulement un impact sur leurs revenus et leurs moyens de subsistance, mais aussi sur la disponibilité du poisson – une source importante de protéines – sur le marché.

En outre, l’intensification des activités militaires en mer Rouge pourrait entraîner la destruction d’infrastructures essentielles, notamment les ports et les installations de stockage, ce qui entraverait la distribution et le stockage efficaces des denrées alimentaires dans le pays et aggraverait l’insécurité alimentaire.

Le Yémen est depuis 2014 en proie à une guerre civile opposant le gouvernement aux rebelles houthis proches de l’Iran, qui a fait des centaines de milliers de morts et provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU.

Près de 18 millions de personnes ont besoin d’une aide sanitaire 

Alors que le conflit au Yémen entre aujourd’hui dans sa dixième année, plus de la moitié de la population du pays a désespérément besoin d’aide. Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), 17,8 millions de personnes ont besoin d’une assistance sanitaire, dont 50 % sont des enfants.

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux maladies évitables par la vaccination, telles que la polio, la rougeole, la coqueluche et la diphtérie, tout en souffrant de taux de malnutrition alarmants. Près de la moitié des enfants de moins de cinq ans, soit environ 2,4 millions d’enfants, souffrent d’un retard de croissance modéré à sévère.

« Le conflit a tout détruit… de nombreux établissements de santé ont fermé, les épidémies se sont propagées, les maladies qui semblaient appartenir au passé sont revenues, comme la polio et le choléra », a déclaré le Dr Eman Tajeldeen, qui travaille au Laboratoire central d’Aden. « Nous aimons le Yémen et nous aimerions le revoir ».

Le Yémen est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique, mais il reste l’un des moins bien préparés à ses effets. L’année dernière, les facteurs liés au climat, en particulier les fortes pluies et les crues soudaines, ont été la principale cause de nouveaux déplacements au Yémen.

Environ 4,5 millions de personnes sont encore déplacées internes, les femmes et les enfants représentant environ 80 % de cette population affectée.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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