« L’Unesco s’y est préparée », affirme toutefois Audrey Azoulay depuis son siège parisien, dans un communiqué de presse. Réformée, stabilisée, soutenue par ses membres, l’agence culturelle de l’ONU garde résolument le cap.
Une rupture attendue
Les États-Unis avaient déjà claqué la porte de l’Unesco en 1984, sous la présidence de Ronald Reagan, puis en 2017, lors du premier mandat de Donald Trump – qui a choisi, mardi, de récidiver. À chaque fois, la Maison Blanche évoque des motifs politiques, liés notamment aux positions de l’Unesco sur le conflit israélo-palestinien.
« Cette décision est contraire aux principes fondamentaux du multilatéralisme », a déploré la directrice générale, soulignant qu’elle risque de pénaliser en premier lieu les partenaires américains de l’Unesco – ces villes, universités et communautés locales qui aspirent à inscrire leurs sites au Patrimoine mondial ou à rejoindre le réseau des villes créatives.
Depuis sept ans, l’organisation a réduit sa dépendance financière à Washington : la contribution américaine, qui représente jusqu’à 40 % du budget de certaines entités onusiennes, ne pèse plus aujourd’hui que 8 % à l’Unesco.
Le budget global, lui, n’a cessé de croître, porté par l’engagement de nombreux États membres et l’explosion des contributions volontaires, lesquelles ont doublé depuis 2018.
L’Unesco nouvelle génération
Loin de reculer, l’agence a redoublé d’initiatives. « Malgré la première annonce de départ du Président Donald Trump en 2017, l’UNESCO a redoublé d’efforts pour se déployer partout où ses missions pouvaient apporter une contribution à la paix », souligne sa cheffe.
Reconstruction de la vieille ville de Mossoul, en Iraq, adoption du premier instrument mondial sur l’éthique de l’intelligence artificielle, programmes culturels et éducatifs en Ukraine, au Yémen ou au Liban, protection de la biodiversité, promotion de l’éducation des filles : l’agence a musclé son mandat et élargi son influence.
Sur un sujet particulièrement sensible pour les États-Unis – la mémoire de la Shoah et la lutte contre l’antisémitisme –, l’Unesco s’est imposée comme un acteur central. Elle est « l’unique responsable sur ces enjeux au sein du système des Nations Unies », rappelle la directrice générale, et son travail a été « unanimement salué » par le Musée mémorial de l’Holocauste à Washington, le Congrès juif mondial et l’American Jewish Committee. L’agence a soutenu 85 pays dans la formation des enseignants et la lutte contre le négationnisme et les discours de haine.
Une porte qui reste entrouverte
À l’Unesco, on ne panique pas. Aucun licenciement n’est prévu. Les projets se poursuivent. Et l’agence ne renonce pas au dialogue. « L’UNESCO a vocation à accueillir toutes les nations du monde et les Etats-Unis y sont et resteront les bienvenus », insiste Audrey Azoulay.
L’organisation continuera de travailler « main dans la main avec tous nos partenaires américains du secteur privé, académique et associatif », et de dialoguer avec l’administration Trump et le Congrès américain.
Plus que jamais, l’agence fondée en 1945 veut faire la preuve de son utilité. « Les raisons invoquées par les États-Unis sont les mêmes qu’il y a sept ans », constate Mme Azoulay. Pourtant, ajoute-t-elle, « la situation a profondément changé, que les tensions politiques ont reculé et que l’UNESCO représente aujourd’hui un rare lieu de consensus pour un multilatéralisme concret et dans l’action ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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