La République centrafricaine, la République démocratique du Congo, Haïti, la Somalie et le Soudan du Sud figurent en tête des 21 États pour lesquels l’ONU dispose d’informations vérifiées. Les personnes touchées ont entre un et 75 ans et sont issues de toutes les catégories sociales, y compris des minorités ethniques ou sexuelles et des personnes handicapées. Plus de neuf survivants sur dix sont des femmes.

Des violences d’une extrême brutalité

Arme de guerre, instrument de torture, outil de répression politique ou de domination territoriale, les agressions sexuelles décrites dans le rapport sont souvent accompagnées de violences physiques graves, allant jusqu’aux exécutions sommaires après le viol. 

Dans de nombreux cas, les enfants nés de ces crimes vivent, avec leurs mères, dans la stigmatisation et l’exclusion sociale. Une tendance marquante relevée dans le rapport concerne les violences sexuelles commises dans les lieux de détention – officiels ou clandestins. Utilisées pour humilier ou extorquer des informations, ces dernières sont en augmentation et visent principalement des hommes et des garçons.

La prolifération des armes légères, les déplacements massifs et l’insécurité alimentaire accroissent les risques. Des groupes armés recourent au viol pour consolider leur contrôle sur des territoires, exploiter des ressources ou imposer une idéologie. La traite à des fins d’esclavage sexuel, y compris par des groupes terroristes visés par des sanctions de l’ONU, est également une réalité.

Des soins vitaux hors de portée

Malgré l’augmentation des besoins, l’accès à l’aide reste limité, voire bloqué. « L’ampleur inédite de la destruction des établissements de santé, ainsi que les attaques, le harcèlement et les menaces visant les prestataires sur le terrain, ont gravement entravé l’accès à une assistance vitale pour les survivantes dans les zones de conflit », constate Pramila Patten, la Représentante spéciale chargée des violences sexuelles commises en période de conflit, dans un communiqué de presse accompagnant la publication du rapport. « Les services sont le moins disponibles précisément au moment où les survivants en ont le plus besoin ».

Après un viol, les survivantes doivent recevoir des soins médicaux dans un délai de 72 heures pour prévenir certaines infections, traiter les blessures ou éviter la transmission du VIH. Mais la plupart d’entre elles n’ont malheureusement pas accès à de telles interventions, qui figurent parmi les moins financées dans les plans de réponse humanitaire. 

Le document appelle à renforcer le Fonds commun pluri-partenaire de l’ONU et à déployer davantage de conseillers pour la protection des femmes.

Sanctionner les responsables

Ce seizième rapport annuel fournit une liste de 63 acteurs étatiques et non étatiques soupçonnés de violences sexuelles dans des conflits figurant à l’ordre du jour du Conseil de sécurité. L’ONU recommande à ce dernier de recourir davantage à des sanctions ciblées contre les auteurs récurrents. 

C’est déjà le cas pour certains groupes terroristes, notamment Daech et Al-Qaida, qui peuvent faire l’objet de sanctions spécifiques pour des violences sexuelles et sexistes.’

Le Hamas épinglé Israël et la Russie sur la sellette

De nouveaux acteurs font leur entrée dans la liste : le groupe RED-Tabara, une faction armée burundaise active dans l’est de la République démocratique du Congo et impliquée dans un viol de masse en 2024 ; l’Agence de dissuasion pour la lutte contre le crime organisé et le terrorisme (DACOT) et le Département de lutte contre la migration illégale (DCIM), deux entités gouvernementales libyennes accusées de violences sexuelles en détention ; et, de manière notable, le Hamas, pour des faits survenus en Israël lors de l’attaque du 7 octobre 2023 et à l’encontre des otages retenus depuis par le groupe à Gaza. 

« Il existe des motifs raisonnables de penser que certains otages emmenés à Gaza ont subi diverses formes de violences sexuelles durant leur captivité, ainsi que des preuves claires et convaincantes que de telles violences ont également eu lieu lors des attaques du 7 octobre 2023, dans au moins six localités », note le communiqué de presse.

Une annexe préliminaire prévient aussi certaines forces armées – israéliennes et russes – d’une possible inscription dans le prochain rapport, en raison de soupçons de violences sexuelles commises en détention.

Devoir envers les survivantes

Le Secrétaire général de l’ONU, qui commandite chaque année le rapport, exhorte dans ce dernier toutes les parties à mettre en place des mesures précises : ordres formels interdisant les crimes sexuels en temps de guerre, poursuites judiciaires et accès sans entrave aux équipes de l’ONU.

Et Pramila Patten d’ajouter : « Nous devons aux survivants bien plus que notre solidarité. Nous leur devons une vie dans la dignité, et des actions efficaces et décisives pour prévenir et éradiquer ces crimes ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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