Photo credit: DiasporaEngager (www.DiasporaEngager.com).

« C’est la première fois dans l’histoire du conflit entre l’Iran et Israël qu’on assiste à une attaque directe entre les deux pays  alors qu’ils ont toujours réglé leur désaccord via des médiateurs ou des opérations sécuritaires (assassinat, explosions, kidnapping,…) », c’est ainsi qu’Abdellah Rami, chercheur au Centre marocain des sciences sociales, Université Hassan II de Casablanca, a qualifié le lancement dans la nuit de samedi à dimanche derniers, depuis le territoire iranien, de trois cents drones et missiles contre Israël.

 Pour lui, la réponse iranienne représente un défi lancé à Israël concernant les règles d’affrontement entre les deux pays,  notamment  au niveau des capacités de dissuasion. « L’Etat hébreu est aujourd’hui devant   un dilemme : doit-il riposter ou se retenir ? En effet, les deux options risquent de provoquer des défis et enjeux à forts prix stratégiques et politiques », nous a-t-il  expliqué. Et de poursuivre : « A noter que l’administration américaine s’oppose à toute  contre-attaque. Une position que certains décideurs politiques israéliens ne jugent pas pertinente et estiment  qu’Israël a le droit de riposter même si ce choix reste difficile à réaliser d’une manière directe. Pour eux, la riposte sera sécuritaire via des opérations de liquidation, tandis que d’autres soutiennent une attaque à l’image de celle opérée par Téhéran afin de restaurer l’image d’Israël comme puissance régionale. Toutefois, il y a une inquiétude  concernant une guerre élargie ».

Notre interlocuteur estime qu’aujourd’hui, le rapport de force est en faveur de la partie iranienne malgré la guerre de récits qui fait rage aux Etats-Unis ou en Israël indiquant l’échec de l’attaque iranienne. « En effet, chaque partie tente de se montrer comme étant vainqueur», a-t-il observé.  Les récits diffèrent concernant cette offensive en termes de résultats militaires, car si l’Iran y voit  une gifle douloureuse, Israël  souligne l’échec de ladite attaque. Un état de division qui prévaut également entre les spécialistes et les experts stratégiques au sein des groupes de réflexion et d’études spécialisées concernant l’évaluation de cette attaque,  son efficacité, son symbolisme ainsi que son importance tactique.

Concernant les conséquences de ce conflit sur la région, notre source soutient que l’Iran demeurera l’ennemi n°1 dans la région et continuera à représenter une menace stratégique pour les pays du Golfe. Selon elle, la présence militaire iranienne est une réalité qui ne date pas d’aujourd’hui.  En effet,  ajoute-t-elle, Téhéran a déjà procédé à des attaques contre des intérêts des pays du Golfe  via ses médiateurs (houthis, hezbollah, …. ) en profitant de la passivité des Etats-Unis qui ne respectent pas leurs engagements en matière de protection de leurs alliés.

A ce propos, Abdellah Rami estime que la dernière attaque iranienne pourrait être considérée comme le début d’une vraie alliance entre Washington et les pays du Golfe contre l’Iran en dissipant les malentendus et le manque de confiance entre les deux parties. Mieux, il estime que Rabat  pourrait bien bénéficier de cette alliance, à l’inverse d’Alger classée encore comme pro-iranienne.

« Même si on n’arrive plus à définir sa vraie  position. Est-ce qu’il s’agit d’un allié stratégique ou nécessaire ? », précise-t-il. Et d’ajouter : « Le Maroc est un allié du NATO, des Etats-Unis et il est membre  des  Accords d’Abraham. Et cette position lui donne la priorité dans son conflit avec l’Algérie ».

Hassan Bentaleb

Source of original article: Libération (www.libe.ma).
The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.GlobalDiasporaNews.com).

To submit your press release: (https://www.GlobalDiasporaNews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.GlobalDiasporaNews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.GlobalDiasporaNews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.