Par la voix de son Secrétaire général, l’ONU a célébré, mercredi, le vingtième anniversaire de la « responsabilité de protéger » – un principe fondé lors du Sommet mondial de 2005, censé prémunir les populations civiles contre les pires crimes : le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité.

Mais c’est un constat d’échec que dresse António Guterres : « Vingt ans après, la responsabilité de protéger demeure une nécessité urgente, un impératif moral et une promesse non tenue ». Le chef des Nations Unies appelle les États à « faire de la prévention des atrocités et de la protection des populations une pratique permanente et universelle ».

Une promesse née des décombres du Rwanda et de Srebrenica

En 2005, après les échecs retentissants de la communauté internationale à prévenir les massacres au Rwanda ou à Srebrenica, les chefs d’État et de gouvernement s’étaient engagés à considérer la souveraineté non plus seulement comme un droit, mais aussi comme une responsabilité. Chaque État devait protéger sa population des crimes les plus graves, et la communauté internationale avait pour devoir d’agir lorsque les autorités nationales en étaient manifestement incapables.

Mais aujourd’hui, constate M. Guterres, « le monde est dans la tourmente ». Jamais depuis 1945 les conflits armés n’ont été aussi nombreux. Ils sont plus longs, plus complexes, et de plus en plus interdépendants. « Ces conflits se caractérisent par une montée de la violence identitaire, des violations généralisées du droit international humanitaire et du droit international des droits humains, et une impunité grandissante », a-t-il dénoncé devant l’Assemblée générale.

Des alertes ignorées, des réponses incohérentes

Le Secrétaire général fustige des systèmes d’alerte « trop souvent lettre morte », des preuves ignorées ou réprimées, et des réponses internationales « trop faibles, trop tardives, incohérentes ou minées par l’application d’un système du deux poids, deux mesures ». « Ce sont donc les civils qui paient le plus lourd tribut », a-t-il souligné.

Face à cette défaillance collective, le haut responsable a présenté son dix-septième rapport sur la responsabilité de protéger. Celui-ci passe en revue deux décennies d’efforts, dresse un état des lieux des initiatives prises au niveau national, régional et multilatéral, et propose une relance de l’action.

Prévenir chez soi, agir ensemble

« Aucune société n’est à l’abri du risque de crimes d’atrocité », a averti M. Guterres. Pour lui, la prévention doit commencer « par un leadership qui protège les droits, valorise la diversité et respecte l’État de droit ». Elle doit aussi s’appuyer sur une coopération multilatérale plus résolue, une diplomatie de principes, et une capacité d’action rapide et coordonnée.

Le rapport met notamment en lumière les efforts de l’Union africaine, de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ou de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OSCE), ainsi que des mécanismes comme le Groupe des amis de la responsabilité de protéger, le code de conduite du Groupe Responsabilité, cohérence et transparence, ou encore l’appel à la limitation du droit de veto en cas d’atrocités de masse.

Il appelle à renforcer les systèmes d’alerte rapide, les mécanismes nationaux de prévention, et à intégrer la prévention des atrocités dans l’ensemble des politiques onusiennes, de l’action humanitaire à la consolidation de la paix, en passant par le développement durable.

« Allons de l’avant avec détermination »

Pour António Guterres, le principe de la responsabilité de protéger n’est pas qu’un engagement politique ou une clause du droit international : « C’est un impératif moral, ancré dans notre humanité commune et dans la Charte des Nations Unies. »

Alors que des civils continuent d’être ciblés en toute impunité dans des conflits en Syrie, au Soudan, en Ukraine ou à Gaza, le chef de l’ONU exhorte les États à tenir la promesse de 2005 : « Approfondissons notre engagement. Renforçons notre coopération. Et allons de l’avant avec détermination, dans l’unité, et avec le courage d’agir. »

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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