Après une carrière de 43 ans, durant laquelle il a travaillé en Arabie saoudite, pour le ministère palestinien de la Santé, puis pour le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Dr Awadallah a pris sa retraite fin 2021.

Mais ce fut de courte durée. Face à l’escalade de la crise à Gaza et à la réapparition de la polio, il a décidé de retourner sur le terrain. Ce retour n’était pas une simple mission. Comme il le décrit, c’est un « message de loyauté » envers sa profession, les enfants de Gaza et l’institution qui lui a tant donné.

Le retour du Dr Awadallah était motivé par un « profond sentiment de responsabilité et d’appartenance ». « J’ai senti que ma longue expérience et ma connaissance du terrain pouvaient faire la différence en ces temps critiques », a-t-il déclaré à ONU Info.

« Une menace silencieuse sur Gaza »

L’histoire du Dr Awadallah est au cœur du documentaire « La menace silencieuse pour Gaza », produit par l’UNICEF à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée chaque année le 19 août. L’agence onusienne souligne que ce film témoigne avec force de la résilience des travailleurs humanitaires confrontés aux dangers du conflit.

Cité en mai dans la liste TIME100 Health du magazine américain Time pour avoir mené « une campagne de vaccination héroïque » qui a atteint 600.000 enfants à Gaza, le Dr Awadallah est l’un des principaux personnages de ce documentaire de 32 minutes. Le film le suit, lui et sa collègue Fairuz Abu Warda. Pendant de courtes périodes du cessez-le-feu de l’année dernière, ils ont administré des vaccins aux enfants de la bande de Gaza.

Selon l’UNICEF, leur courage souligne un fait fondamental : lorsque les principes humanitaires sont respectés, les travailleurs sont protégés et bénéficient d’un accès sûr et rapide, et des vies peuvent être sauvées, même dans les environnements les plus fragiles. L’agence onusienne estime que le courage des travailleurs humanitaires, tels que le Dr Awadallah et Mme Warda, renforce l’urgence d’une action fondée sur des principes et d’une responsabilité internationale.

Le Dr Awadallah a expliqué à ONU Info comment l’épuisement, la faim et la peur faisaient partie de leur quotidien sous les bombardements constants depuis les airs et la mer.

Cependant, leur priorité était de maintenir l’efficacité des vaccinations et d’atteindre chaque enfant, a-t-il expliqué, se souvenant des moments où il voyait ses collègues s’effondrer d’épuisement puis retourner immédiatement au travail.

Dr Younis Awadallah et Fairuz AbuWarda, qui, au milieu de brefs cessez-le-feu, ont distribué des vaccins vitaux aux enfants de la bande de Gaza l’année dernière.

Un témoignage de la force de la volonté

Dr Awadallah souligne que chaque moment de la campagne de vaccination, du sourire d’un enfant à l’insistance des équipes à atteindre la maison la plus éloignée malgré les difficultés en matière de sécurité et le danger du déplacement, lui a rappelé que « l’humanitaire ne peut être abandonné ».

« Je fais du travail humanitaire, et même si je prends ma retraite, cela ne s’applique pas à l’humanitaire », a-t-il déclaré.

« Une Menace silencieuse sur Gaza n’était pas seulement un film ou une description des événements, mais un témoignage vivant de la force de la volonté et de la puissance de l’espoir ».

Il estime que chaque plan du film était « un message au monde : malgré les blessures, malgré la mort et les difficultés de la vie, Gaza est capable de se relever et de protéger ses enfants ».

Dr Younis Awadallah avec une équipe de vaccination à Gaza.

Protéger les travailleurs humanitaires n’est « pas un luxe »

Malgré les risques pour leur vie, Dr Awadallah et ses collègues humanitaires à Gaza poursuivent leur travail sous les bombardements constants.

« La peur ne parvient pas à atteindre leur cœur », a-t-il dit. « Nous entendons l’explosion, puis nous allons travailler. Nous avançons vers notre objectif et nous y sommes habitués ».

Il a souligné que plus de 350 membres du personnel médical ont été tués, des centaines blessés et plus de 1.300 arrêtés.

Il a lancé un appel au monde : la protection de ceux qui apportent leur aide « n’est pas un luxe, mais une condition préalable pour garantir que la vie et l’espoir parviennent à ceux qui en ont besoin », et qu’il s’agit d’un « devoir humanitaire » aussi important que la fourniture d’aide elle-même.

Dr Younis Awadallah administre un vaccin contre la polio à Gaza.

Répandre l’espoir

Après des décennies d’expérience, le Dr Awadallah affirme avoir appris que les êtres humains possèdent une résilience incroyable, au-delà de l’imaginable.

« La résilience ne se résume pas à l’absence de douleur et de souffrance, mais à la capacité de persévérer et de se relever malgré les tragédies », a-t-il déclaré. « J’ai vu des mères sourire et rire à leurs enfants malgré les saignements et la douleur. J’ai vu des patients affronter la douleur avec le sourire et l’espoir ».

Leur rôle en tant que travailleurs humanitaires va au-delà de la fourniture de soins et d’une assistance matérielle : il consiste notamment à « promouvoir et insuffler l’espoir aux gens, à les soutenir psychologiquement et à les maintenir forts face aux difficultés », a-t-il ajouté.

Plus qu’une simple profession

À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, le Dr Awadallah rend hommage à tous ceux qui choisissent de faire face au danger plutôt que de s’en détourner.

Les travailleurs humanitaires à Gaza et partout dans le monde, quelle que soit leur spécialité, « sont témoins que la miséricorde ne connaît pas de frontières et que la solidarité humaine peut s’épanouir même en temps de guerre ou au milieu des déclins », a-t-il  dit.

Il a dit espérer pouvoir bientôt retrouver sa famille.

« Mon message aujourd’hui est que le travail humanitaire n’est pas seulement une profession, mais une obligation morale et humanitaire. J’ai quitté ma famille et je ne l’ai pas vue depuis deux ans, car je crois en ce métier ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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