Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ce bilan meurtrier inédit constitue un signal d’alarme sur la nécessité de garantir la protection tous les civils dans les conflits et les crises et de mettre fin à l’impunité.

Les huit premiers mois de 2025 ne montrent aucun signe de renversement de cette tendance inquiétante : 265 travailleurs humanitaires ont déjà été tués au 14 août, selon les données provisoires de la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires.

« Des attaques d’une telle ampleur, avec une absence totale de responsabilité, illustrent de manière accablante l’inaction et de l’indifférence internationales. En tant que communauté humanitaire, nous exigeons, une fois encore, que ceux qui détiennent le pouvoir et l’influence agissent pour l’humanité, protègent les civils et les travailleurs humanitaires et demandent des comptes aux auteurs de ces actes », a déclaré dans un communiqué, Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires humanitaires.

Plus de 380 morts en 2024, dont plus de 180 à Gaza

La base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires, qui compile des rapports depuis 1997, a indiqué que le nombre de meurtres est passé de 293 en 2023 à 383 en 2024, dont plus de 180 à Gaza. « La plupart des travailleurs humanitaires tués étaient des employés nationaux au service de leur communauté, qui ont été attaqués pendant leur travail ou à leur domicile ».

Jusqu’à présent cette année, les chiffres ne montrent aucun signe de renversement de la tendance à la hausse, a déclaré l’OCHA.

L’année dernière, 599 attaques majeures ont visé des travailleurs humanitaires, soit une forte hausse par rapport aux 420 attaques recensées en 2023, selon les chiffres de la base de données. Les attaques de 2024 ont également fait 308 blessés parmi les travailleurs humanitaires, 125 ont été kidnappés et 45 ont été détenus.

Selon la base de données, la violence contre les travailleurs humanitaires a augmenté dans 21 pays en 2024 par rapport à l’année précédente, les forces gouvernementales et leurs affiliés étant les auteurs les plus fréquents.

Le nombre le plus élevé d’attaques majeures l’année dernière a été enregistré dans les territoires palestiniens avec 194, suivis du Soudan avec 64, du Soudan du Sud avec 47, du Nigeria avec 31 et du Congo avec 27, selon la base de données.

Un employé de l’ONU au Tchad s’entretient avec des réfugiés nouvellement arrivés du Soudan. Des milliers d’entre eux sont dans une situation désespérée.

La violence contre les travailleurs humanitaires n’est pas inévitable

En ce qui concerne les meurtres, le Soudan, où la guerre civile fait toujours rage, arrive en deuxième position après Gaza et la Cisjordanie, avec 60 travailleurs humanitaires ayant perdu la vie en 2024. C’est plus du double qu’en 2023 lorsque 25 décès avaient été enregistrés.

Au Liban, 20 travailleurs humanitaires ont été tués, contre aucun en 2023. L’Éthiopie et la Syrie ont chacune enregistré 14 meurtres, soit environ le double du nombre enregistré en 2023, et l’Ukraine a vu 13 travailleurs humanitaires tués en 2024, contre 6 en 2023, selon la base de données.

« Même une seule attaque contre un collègue humanitaire est une attaque contre nous tous et contre les personnes que nous servons », a conclu le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU. « La violence contre les travailleurs humanitaires n’est pas inévitable. Elle doit cesser. »

Travailleurs humanitaires attaqués en nombre effarant au Moyen-Orient

Dans ce tour d’horizons des messages marquant la Journée mondiale, il y a cette déclaration commune des coordonnateurs de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés (TPO), en Syrie, au Yémen et au Liban. Ces derniers rappellent que dans la région, les civils, y compris les travailleurs humanitaires, sont tués, blessés et attaqués en nombre effarant.

Depuis août 2024, au moins 446 travailleurs humanitaires ont été tués, blessés, kidnappés ou détenus dans ces quatre territoires et pays. Cela porte le nombre total depuis août 2023 à au moins 841 travailleurs touchés, dont 584 tués, 215 blessés, 38 détenus et 4 kidnappés.

Près de 360 membres du personnel de l’UNRWA tués pendant la guerre à Gaza

Dans un message publié sur X, le Directeur de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué qu’environ 360 membres du personnel ont été tués à Gaza, dont plusieurs dans l’exercice de leurs fonctions, et que des centaines d’autres ont été blessés.

Philippe Lazzarini a également indiqué qu’une cinquantaine de membres du personnel ont été arrêtés ou détenus, certains ayant subi des tortures lors de leur arrestation.

Chaque ligne rouge franchie est accueillie avec impunité et inaction

De son côté, le Coordonnateur humanitaire par intérim de l’ONU pour le Soudan note que ce pays d’Afrique du nord-est est devenue l’une des zones les plus meurtrières pour les travailleurs humanitaires dans le monde. Depuis le début du conflit actuel en avril 2023, plus de 120 travailleurs humanitaires ont été tués, presque tous soudanais.

« Nos travailleurs humanitaires en première ligne, sont attaqués, détenus, harcelés et même tués. Les violations du droit international humanitaire sont devenues inquiétantes. Chaque ligne rouge franchie est accueillie avec impunité, indifférence et inaction », a déploré Luca Renda.

Même signal d’alarme pour le Soudan du Sud voisin, qui reste « l’un des endroits les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires, se classant au deuxième rang cette année.

Depuis le début de l’année, Djouba dénombre 26 victimes, dont 15 travailleurs humanitaires et 11 sous-traitants qui ont été tués ou blessés, ce qui représente une hausse très inquiétante par rapport aux 15 personnes recensées à la même période l’année dernière.

« Entre janvier et juillet 2025, plus de 200 incidents de violence directe contre des humanitaires et des biens ont été signalés, contre 176 l’année dernière. L’insécurité croissante a contraint 56 travailleurs humanitaires à quitter leurs zones d’opération », a détaillé Anita Kiki Gbeho, Coordinatrice humanitaire pour le Soudan du Sud.

Les groupes mobiles fournissent des soins d’urgence et des soins de santé primaires en Ukraine.

Plus de 2.000 morts parmi les travailleurs de la santé et les patients

Par ailleurs, le groupe sectoriel de l’ONU chargé de la santé constate « une érosion constante du respect du droit international humanitaire ». Une façon de fustiger les attaques contre les services de santé, qui sont « devenues horriblement courantes ». Entre janvier 2024 et août 2025, l’OMS a recensé 2.450 attaques contre les services de santé dans 21 pays et territoires.

Celles-ci ont fait 2.060 morts et 2.395 blessés parmi les travailleurs de la santé et les patients. Au cours de cette même période, 1.392 attaques ont touché le personnel de santé, entraînant des morts, des blessés, des enlèvements et des arrestations.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) note que depuis le début de l’année, 821 attaques contre des structures de santé ont été recensées dans toutes les régions du monde, qui ont fait 1.121 morts et 645 blessés parmi les professionnels de santé et les patients dans 16 pays/territoires.

Parmi les cinq pays ayant signalé le plus grand nombre d’attaques, l’Ukraine figure en tête, avec 325 attaques répertoriées ayant entraîné 10 morts et 114 blessés. Suivent les Territoires palestiniens occupés (304 attaques, avec 61 morts et 165 blessés), la République démocratique du Congo (38 attaques) et le Soudan (38 attaques, avec 933 morts et 148 blessés).

Les établissements de santé ont été les ressources les plus fréquemment touchées. « Les types d’attaques les plus fréquents cette année sont les violences impliquant l’utilisation d’armes lourdes (chars, missiles, bombes, etc.) (471), les entraves à la prestation de soins de santé (255), les violences commises avec des armes individuelles (144) et le recours à la violence psychologique (142) », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, le porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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