Dans le cadre de l’initiative ONU80, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a présenté aux États membres une série de propositions visant à rendre l’ONU plus efficace et plus cohérente.

Les mandats – demandes ou directives d’action émises par l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social – se sont considérablement multipliés depuis 1945. Aujourd’hui, on compte plus de 40.000 mandats actifs, gérés par environ 400 organes intergouvernementaux. Ensemble, ils nécessitent plus de 27.000 réunions par an et génèrent environ 2.300 pages de documentation par jour, pour un coût annuel estimé à 360 millions de dollars.

Des milliers de pages de documents étaient imprimées chaque jour à l’ONU, comme le montre la photo de juin 1969.

Un défi croissant

Les mandats guident l’action de l’ONU dans plus de 190 pays et territoires, du maintien de la paix à l’intervention humanitaire en passant par le développement. Mais nombre d’entre eux sont obsolètes ou se chevauchent, et leur complexité augmente. Depuis 2020, le nombre moyen de mots des résolutions de l’Assemblée générale a augmenté de 55 %, tandis que celles du Conseil de sécurité sont désormais trois fois plus longues qu’il y a 30 ans.

« Soyons réalistes », a déclaré le Secrétaire général António Guterres lors d’un exposé  devant l’Assemblée générale vendredi : « Nous ne pouvons pas espérer un impact bien plus important sans les moyens nécessaires. En éparpillant nos capacités à ce point, nous risquons de nous concentrer davantage sur les processus que sur les résultats ».

Le manque de coordination aggrave la situation. Plusieurs entités des Nations Unies invoquent les mêmes mandats pour justifier des programmes et des budgets distincts, ce qui entraîne des doublons et une réduction de l’impact. Plus de 85 % des mandats ne prévoient aucune disposition relative à leur réexamen ou à leur résiliation. « Les examens efficaces sont l’exception, et non la règle », a déclaré M. Guterres. « Les mêmes mandats sont discutés année après année, souvent avec seulement des modifications marginales aux textes existants ».

L’ONU a exécuté des mandats dans le monde entier, comme par exemple la certification des élections en Namibie en 1989.

L’initiative ONU80 : une approche systémique

Le rapport sur l’examen de l’exécution des mandats, publié le 31 juillet, s’inscrit dans le cadre plus large de l’initiative ONU80 du Secrétaire général, un effort pluriannuel visant à moderniser le fonctionnement de l’ONU. Plutôt que d’évaluer les mandats individuellement, le rapport adopte une approche axée sur le « cycle de vie », examinant la manière dont ils sont créés, mis en œuvre et révisés, et proposant des pistes d’amélioration à chaque étape.

« Soyons clairs : les mandats sont l’affaire des États Membres », a souligné M. Guterres à l’Assemblée générale. « Ils sont l’expression de votre volonté. Et ils relèvent de la seule propriété et de la responsabilité des États Membres. La tâche essentielle de les créer, de les réviser ou de les supprimer vous incombe – et à vous seuls. Notre rôle est de les mettre en œuvre – pleinement, fidèlement et efficacement ».

« Ce rapport respecte cette distinction », a-t-il ajouté. « Il examine la manière dont nous exécutons les mandats que vous nous confiez ».

De la création à la diffusion

Pour remédier aux doublons et à la complexité, le rapport préconise la création de registres numériques des mandats afin de faciliter le suivi des décisions adoptées par les différents organes. Il encourage également l’élaboration de résolutions plus courtes et plus claires, assorties d’exigences de ressources réalistes. « Nous ne pouvons espérer un impact bien plus important sans les moyens nécessaires », a dit M. Guterres.

Le rapport souligne également la charge opérationnelle croissante que représentent les réunions et les rapports. L’année dernière, le système des Nations Unies a soutenu 27.000 réunions et produit 1.100 rapports, dont trois sur cinq sur des sujets récurrents. « Les réunions et les rapports sont essentiels », a déclaré M. Guterres. « Mais nous devons nous demander : utilisons-nous nos ressources limitées de la manière la plus efficace ? »

La mission de maintien de la paix des Nations Unies au Soudan du Sud, la MINUSS, a été mandatée par le Conseil de sécurité.

Financement et impact

Les propositions comprennent la réduction du nombre de rapports et de réunions, la simplification des formats et le suivi de l’utilisation des rapports afin d’en garantir la pertinence. Le Secrétaire général appelle également à une coordination renforcée entre les entités des Nations Unies afin d’éviter les chevauchements et de garantir que chaque mandat soit lié à des impacts clairs.

Le rapport met en garde contre la fragmentation du financement qui compromet la cohérence de la mise en œuvre. En 2023, 80 % du financement des Nations Unies provenait de contributions volontaires, dont 85 % étaient affectées à des fins spécifiques. « La fragmentation du financement, combinée à une mise en œuvre fragmentée, conduit à une fragmentation de l’impact », a déclaré M. Guterres. « Chacun de nous a un rôle à jouer pour y remédier. Et chacun de nous doit agir sur les leviers dont il a le contrôle ».

Priorité à l’humain

Pour le Secrétaire général, les réformes ne concernent pas seulement les processus, mais aussi l’impact. « Les mandats ne sont pas une fin en soi », a-t-il affirmé. « Ce sont des outils permettant d’obtenir des résultats concrets, dans la vie réelle, dans le monde réel ».

Il a salué le rôle central du personnel des Nations Unies dans cet effort. « Aucune des tâches liées à la mise en œuvre des mandats n’est possible sans notre personnel – les femmes et les hommes des Nations Unies », a déclaré M. Guterres. « Leur expertise, leur dévouement et leur courage sont indispensables à cette entreprise. Si nous voulons améliorer la mise en œuvre des mandats, nous devons également soutenir et autonomiser ceux qui les exécutent ».

De nombreux mandats de l’ONU sont convenus au Conseil de sécurité, au siège de l’ONU à New York.

Appel aux États membres

Dans ses remarques finales, le chef de l’ONU a souligné que les prochaines étapes doivent venir des États membres. « C’est à vous de décider de la voie à suivre », a-t-il déclaré. « Ma responsabilité est de veiller à ce que le Secrétariat fournisse les capacités et les contributions requises par le plan d’action que vous choisissez ».

Le rapport invite les États membres à envisager un processus intergouvernemental assorti d’un calendrier précis pour faire avancer les propositions et garantir que cet effort porte ses fruits là où les précédents ont échoué. Le rapport indique que l’ONU en sortirait plus agile, plus cohérente et plus efficace, capable de mieux exécuter ses programmes et de fournir ses services.

L’initiative ONU80 est une initiative à l’échelle du système visant à rationaliser les opérations, à renforcer l’impact et à réaffirmer la pertinence de l’ONU dans un monde en rapide évolution. Elle s’articule autour de trois axes de travail :

  • Le premier vise à améliorer l’efficience et l’efficacité internes, à alléger les formalités administratives et à optimiser l’empreinte mondiale de l’ONU en relocalisant certaines fonctions vers des lieux d’affectation moins coûteux.
  • Le deuxième axe de travail est un examen de la mise en œuvre des mandats, qui implique l’examen de milliers de documents de mandat qui sous-tendent le travail du Secrétariat de l’ONU (un mandat désigne une tâche ou une responsabilité assignée à l’organisation par les États membres, généralement par le biais de résolutions adoptées par des organes de l’ONU tels que l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité).
  • Le troisième axe de travail examine si des changements structurels et une réorientation des programmes sont nécessaires au sein du système des Nations Unies.
  • Les travaux menés dans le cadre des deux premiers axes de travail contribueront à alimenter une réflexion plus large sur les changements structurels et la réorientation des programmes au sein du système des Nations Unies.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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