En trois jours, les frappes ont fait des dizaines de morts, dont plusieurs enfants, et endommagé plus de 80 immeubles résidentiels à travers le pays. Face à cette escalade, les Nations Unies sonnent l’alarme.
« Nous avons été témoins d’une recrudescence brutale des attaques russes à grande échelle à travers le pays », a déploré mercredi Rosemary DiCarlo, du bureau des affaires politiques de l’ONU. Selon le dernier bilan humain de l’organisation, au moins 13.279 civils ont été tués depuis février 2022, dont 707 enfants. Plus de 32.000 autres ont été blessés. « Les décès de civils au premier trimestre ont augmenté de 59 % par rapport à 2024 », a souligné la haute responsable, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la question.
Rien ne semble en effet pouvoir freiner les bombardements russes. Le 17 mai, quelques heures seulement après des discussions entre Moscou et Kiev sur un hypothétique cessez-le-feu, une frappe de drone sur un bus à Bilopillia, dans le nord-est de l’Ukraine, a tué neuf personnes, dont un couple et leur fille.
Des hôpitaux ciblés, des enfants déplacés
Selon les information dont dispose Lisa Doughten, du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, plus de 5.000 personnes ont dû fuir leur domicile au cours de la dernière semaine, principalement dans le sud et l’est du pays. IIs viennent s’ajouter 3,7 millions d’Ukrainiens déjà déplacés à l’intérieur du pays.
Outre le bilan humain, des infrastructures vitales sont gravement endommagées : habitations, écoles, réseaux de gaz et transports publics. Et dans les zones de front, les hôpitaux peinent à fonctionner. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé plus de 200 attaques contre le système de santé en 2025.
Les femmes et les filles, en particulier celles déplacées, font face à des risques accrus de violences basées sur le genre. Les travailleurs humanitaires, eux aussi, sont directement visés : deux d’entre eux ont été tués et 23 blessés depuis janvier. Dans les territoires ukrainiens occupés par les forces russes, 1,5 million de civils restent coupés de l’aide internationale, faute d’accès. « Les obstructions qui privent les populations civiles des moyens de survivre sont contraires à l’obligation » de faciliter l’aide, a rappelé Mme Doughten.
Un système humanitaire à bout de souffle
Face à l’ampleur des besoins, l’aide peine à suivre. Depuis janvier, quelque 440 organisations ont pu assister plus de 3 millions de personnes. Mais la réponse reste dangereusement sous-financée : à mi-parcours de l’année, seuls un quart des 2,6 milliards de dollars requis ont été reçus. Faute de ressources, les programmes d’aide en espèces, de soutien en santé mentale, d’hébergement d’urgence ou de prise en charge des survivants de violences sexuelles ont déjà été réduits.
« Chaque retard coûte des vies », a martelé Lisa Doughten. « Il n’y a aucun répit pour les civils en Ukraine. Les bombes ne cessent pas. Les traumatismes ne diminuent pas. Les besoins ne faiblissent pas. Et donc, notre détermination ne peut fléchir ».
Un fragile espoir diplomatique
Dans ce climat délétère, quelques signaux laissent entrevoir une issue, aussi lointaine soit-elle. Le 16 mai, des délégations russes et ukrainiennes se sont assies à la table des négociations à Istanbul, pour la première fois depuis trois ans. Ces discussions, facilitées par la Turquie et les États-Unis, n’ont pas abouti à un cessez-le-feu, mais ont permis un échange de prisonniers de guerre – 1.000 de chaque côté.
« L’espoir que les parties puissent s’asseoir à la table des négociations demeure – mais il est bien fragile », a reconnu Rosemary DiCarlo. Pour l’ONU, seule une « paix juste », fondée sur un cessez-le-feu complet, immédiat et inconditionnel, permettra de stopper cette spirale.
D’ici là, le peuple ukrainien endure, dans l’attente d’un répit qui tarde à venir.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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