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C’est une campagne qui promet d’être unique à défaut d’être trépidante. La course à la Maison Blanche va opposer deux hommes contraints de composer avec des handicaps sans précédent pour des candidats américains: un Donald Trump lesté d’inculpations face à un Joe Biden octogénaire.

Certes, le match annoncé pour la présidentielle du 5 novembre est le même qu’en 2020.

Mais l’ancien président Donald Trump est depuis cerné par les ennuis judiciaires, inculpé dans quatre affaires pénales.

Sa troisième candidature à la Maison Blanche est rythmée par des allées et venues dans des salles d’audience, qu’il transforme en estrades de campagne — une situation en tous points extraordinaire.

A chacun de ses rendez-vous avec la justice, l’Amérique observe le grand bal des limousines du septuagénaire quittant l’une de ses résidences luxueuses. Puis son arrivée au tribunal, le poing levé. Et son audience, le visage fermé.

Une attention médiatique vertigineuse que le milliardaire a su capter.

Ce sont aussi autant d’occasions pour le tempétueux septuagénaire de se lancer dans de grandes tirades, où il impute tous ses maux et ceux du monde à Joe Biden et “sa bande de voyous marxistes”.

Cette tribune aura d’autant plus d’écho avec le lancement de son premier procès pénal, le 15 avril, à New York.

“Il aime pouvoir jouer le rôle de la victime, ce qu’il peut faire en étant dans les tribunaux”, analyse Todd Belt, professeur à l’université George Washington.

Mais cette stratégie a un coût: Donald Trump fait face à des frais d’avocats astronomiques qu’il finance, en partie, avec des fonds de sa campagne.

“Cela l’empêche aussi de tenir ses grands rassemblements avec ses partisans”, à travers le pays, souligne-t-il auprès de l’AFP.

Depuis que son duel avec Joe Biden a été officialisé, Donald Trump n’a tenu qu’un seul de ses rassemblements emblématiques, dans l’Ohio.

Dans l’un de ses numéros préférés, le showman moque l’âge de son rival – alors que seuls quatre ans les séparent – et joue un Joe Biden hagard, désemparé, incapable de descendre de scène. Pour le plus grand plaisir de ses fans, à la fameuse casquette rouge.
Chez Joe Biden, la stratégie de campagne, c’est du “sur mesure”: pour un candidat de 81 ans, pas forcément très charismatique, qui doit gérer son effort jusqu’en novembre.

Le démocrate laboure les “swing states”, les Etats décisifs: en quelques semaines il a été dans le Michigan; le Wisconsin, l’Arizona, le Nevada, en Caroline du Nord, en Pennsylvanie…

Un rythme soutenu que son équipe de campagne oppose aux déplacements plus rares de Trump, qualifié sur X/Twitter de “Low Energy Don” ou “Don raplapla”. Une forme de retour à l’envoyeur, puisque le milliardaire a donné à son rival le surnom “Joe l’endormi” (“Sleepy Joe”).

Le président ne tient pas de grands rassemblements, mais des réunions en petit comité, en partie à l’écart des journalistes.

Le démocrate, orateur laborieux, dont l’entourage veut éviter les faux pas, au sens propre comme au sens figuré, visite de petits commerces – chez un barbier à la clientèle afro-américaine, dans un restaurant mexicain.

Il va discuter “autour de la table de la cuisine” avec des familles de la classe moyenne – loin des journalistes.

Son équipe de campagne diffuse ensuite des vidéos flatteuses.

Joe Biden, attablé devant un hamburger et un milkshake, parle de dette étudiante. Ou alors il réconforte un enfant bègue, comme lui l’était dans sa jeunesse.

Le président évite les interviews avec la presse nationale, préférant les courts entretiens avec des médias locaux ou communautaires et ne donne pas beaucoup de conférences de presse.

“Une partie du succès politique (de Joe Biden) tient à sa capacité à établir un contact humain. Et c’est différent des rassemblements géants de Trump”, assure Ben Wikler, qui dirige le parti démocrate dans le Wisconsin.

Forte de caisses bien remplies, l’équipe du démocrate multiplie les publicités télévisées, et mise sur une approche ciblée.

Cette stratégie sera-t-elle la bonne? Si Joe Biden veut vraiment rassurer les électeurs sur son âge, il lui faudra bien descendre dans l’arène médiatique.

Son équipe sait qu'”il a besoin d’être sur le terrain pour se défaire de l’image d’un homme pas particulièrement jeune ou vigoureux”, affirme le professeur Todd Belt. “Ils savent qu’ils ne peuvent pas continuer à le cacher.”

Ces dernières semaines, le président américain a commencé à regagner du terrain dans certains sondages.
 

Source of original article: Libération (www.libe.ma).
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