Ces abus comprennent des menaces, des cas de torture, de maltraitance, d’arrestation et de détention arbitraire, ont rapporté la Mission d’assistance de l’ONU en Afghanistan (MANUA) et le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) dans ce rapport.
D’après l’ONU, ces violations ont été commises contre des Afghans « en fonction de leur profil » et ont ciblé des femmes, des employés de médias et des membres de la société civile, mais aussi des individus affiliés l’ancien gouvernement tombé en 2021 et à ses forces de sécurité, malgré l’amnistie dont les Talibans assurent qu’ils bénéficient.
« Personne ne devrait être renvoyé dans un pays où il risque d’être persécuté en raison de son identité ou de son histoire personnelle », a déclaré Volker Türk, chef des droits de l’homme de l’ONU. « En Afghanistan, cette situation est encore plus prononcée pour les femmes et les jeunes filles, qui sont soumises à une série de mesures équivalant à une persécution sur la seule base de leur sexe ».
Depuis 2023 et le début de vastes campagnes d’expulsion lancées par l’Iran et le Pakistan, des millions d’Afghans sont rentrés dans leur pays. Pour la seule année 2025, plus de 1,8 million de personnes ont regagné le territoire afghan, dont 1,5 million en provenance d’Iran.
Des femmes assignées à résidence
Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a récemment estimé qu’ils pourraient être trois millions au total d’ici la fin de l’année, à rentrer dans un pays confronté à une grave crise humanitaire.
La situation des femmes renvoyées contre leur gré est particulièrement grave. Une ancienne journaliste de télévision, qui a quitté le pays après l’arrivée des Talibans en août 2021, a décrit comment, après son retour involontaire en Afghanistan, elle a constaté que son horizon se refermait.
« Je suis très inquiète pour ma sécurité personnelle et je ressens une immense frustration face à la situation actuelle imposée par les autorités aux femmes dans [ma province]. Je peux affirmer sans équivoque que je suis effectivement assignée à résidence. Il n’y a pas de possibilités d’emploi, pas de liberté de mouvement et pas d’accès à l’éducation, que ce soit pour apprendre ou pour enseigner, pour les femmes et les filles », a-t-elle témoigné.
De nombreuses personnes sont également contraintes de vivre dans la clandestinité depuis leur retour en Afghanistan en raison des menaces – réelles ou redoutées – des autorités de facto. C’est le cas des individus affiliés à l’ancien gouvernement et à ses forces de sécurité, qui sont obligés de se cacher depuis leur retour par crainte de représailles, malgré l’amnistie déclarée publiquement par les autorités talibanes.
Vivre caché
Un ancien fonctionnaire a décrit comment, après son retour en 2023, il a été détenu pendant deux nuits dans une maison où il a été gravement torturé, notamment à l’aide de bâtons, de câbles et de bois, et soumis à la torture par l’eau, ainsi qu’à un simulacre d’exécution.
D’autres réfugiés renvoyés d’Iran doivent régulièrement changer d’endroit pour éviter d’être repérés. « J’essaie de rester caché parce que je sais que les prisonniers qui ont été détenus à cause de mes décisions sont aujourd’hui de hauts responsables du gouvernement et qu’ils me recherchent toujours. S’ils me trouvent, je suis sûr qu’ils me tueront car ils m’ont déjà menacé lorsque j’étais juge », a affirmé un ancien juge.
Face à ces graves abus, l’ONU demande aux États de s’abstenir de renvoyer à Kaboul toute personne présentant un risque réel de violations graves des droits de l’homme.
« Les États membres devraient multiplier les possibilités de réinstallation des Afghans en danger et assurer leur protection, en accordant la priorité aux personnes qui risquent le plus d’être victimes de violations des droits de l’homme si elles sont renvoyées en Afghanistan, notamment les femmes et les jeunes filles, les personnes affiliées à l’ancien gouvernement et aux forces de sécurité, les professionnels des médias, les militants de la société civile et les défenseurs des droits de l’homme ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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