Selon l’agence onusienne, 417 établissements de santé ont été touchés cette année par des restrictions budgétaires, et 366 ont suspendu ou réduit leurs services. En conséquence, 7,4 millions Syriens ont déjà vu leur accès aux médicaments et aux traitements se réduire. En deux mois seulement, 13 700 accouchements ont eu lieu sans personnel qualifié, tandis qu’au moins 210 000 orientations vers des spécialistes et 122 000 consultations pour traumatismes n’ont pas pu se tenir.
« Alors que la Syrie passe de la phase d’urgence à celle du relèvement, un fossé s’est creusé entre la baisse des financements humanitaires et la mise en place des systèmes nationaux », a déclaré à Genève Christina Bethke, représentante par intérim de l’OMS en Syrie.
Un système à bout de souffle
Pour la Dre Bethke, la situation financière est critique. Les besoins du cluster santé s’élèvent à environ 565 millions de dollars, dont seulement 20 % ont été reçus. L’appel de fonds de l’OMS pour 2025 accusait notamment un déficit de 77 millions fin octobre.
« Sans un soutien prévisible et pluriannuel, le système de santé pourrait s’effondrer alors que la reprise est à portée de main », a-t-elle averti. Les défis sanitaires auxquels la Syrie était confrontée avant la transition politique, à la fin de l’année dernière, sont selon elle toujours présents, notamment la pénurie de personnel de santé. « Les conditions permettant le retour de ces professionnels qualifiés ne sont pas encore nécessairement réunies », a estimé la représentante.
Aujourd’hui, seuls 60 % des hôpitaux et un quart des centres de soins primaires du pays sont pleinement opérationnels. Les pénuries chroniques de médicaments, d’électricité et d’équipements continuent de fragiliser les services.
Des foyers de crise persistants
Dans le nord-est du pays, l’hôpital national de Hassaké, seul établissement public entièrement fonctionnel, qui dessert plus de 300 000 personnes, risque de perdre le soutien des donateurs dès le mois de décembre. Le système d’ambulances, les transferts de patients et les soins primaires assurés 24 heures sur 24 dans plusieurs camps sont également menacés.
L’OMS indique avoir été informée cette semaine de la suspension du soutien financier à l’hôpital général Al-Kasrah, dans le gouvernorat de Deir-ez-Zor, dans l’est syrien, ce qui a entraîné la fermeture de la plupart de ses services, affectant plus de 700 000 personnes.
Au sud, dans les régions d’As-Sweida et de Dar’a, environ 190 000 personnes ont été déplacées et les infrastructures sanitaires sont endommagées. « Les mauvaises conditions d’hygiène dans les abris temporaires augmentent les risques d’hépatite A, de poux et de gale », a souligné la représentante de l’OMS.
Un retour sous pression
Cette dégradation intervient alors que près de trois millions de rapatriés regagnent des zones où les médicaments, le personnel et les infrastructures restent limités, ajoutant une pression supplémentaire sur des services déjà insuffisants.
Malgré un plan stratégique national prioritaire de deux ans, sous la houlette du président de la transition, Ahmed al-Sharaa, les besoins augmentent. « La sécheresse, l’insalubrité de l’eau et le manque d’assainissement favorisent les épidémies de choléra, de leishmaniose, de poux et de gale, tandis que les pénuries d’électricité compromettent les chaînes du froid, le pompage de l’eau et le fonctionnement des hôpitaux », a précisé la Dre Bethke.
Face à cette situation, l’OMS plaide pour un financement immédiat des services essentiels afin de préparer la reconstruction. « Maintenir les services de santé en activité aujourd’hui, c’est jeter les bases de la reprise de la Syrie demain », a-t-elle conclu.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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