Créée en 1957 dans un contexte de vives inquiétudes liées à l’emploi des armes atomiques et à la prolifération des technologies nucléaires, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est un organe autonome du système des Nations Unies. Elle agit dans des domaines aussi variés que la sécurité sanitaire des aliments, la lutte contre le cancer ou encore le développement durable – sans oublier la promotion des usages pacifiques de l’énergie nucléaire.

Mais l’un de ses rôles essentiels, souvent moins connu, réside dans la mise en œuvre d’un dispositif de « garanties » nucléaires. Ces accords, librement consentis par les États, visent à empêcher la prolifération des armes nucléaires au moyen d’une vérification indépendante de la conformité des pays à leurs engagements. En 2024, 182 États avaient conclu de tels accords avec l’AIEA.

Le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, s’exprime sur les opérations militaires lancées par Israël contre des installations nucléaires en Iran.

Le 9 juin, devant le Conseil des gouverneurs de l’agence, son Directeur général, Rafael Grossi, a livré des conclusions préoccupantes sur les activités iraniennes, ravivant les doutes sur le respect par Téhéran de ses obligations internationales.

« L’Iran a, à plusieurs reprises, soit ignoré les demandes de l’AIEA, soit fourni des réponses techniquement peu crédibles », a déclaré M. Grossi. Il a également accusé les autorités iraniennes d’avoir tenté de « désinfecter » certains sites que l’agence estime aujourd’hui avoir fait partie d’un programme nucléaire structuré dans les années 2000.

« Tant que l’Iran ne coopérera pas pleinement pour résoudre les questions en suspens, l’agence ne pourra garantir que son programme nucléaire est exclusivement pacifique », a averti le chef de l’AIEA.

Autre source d’inquiétude : l’accumulation rapide de plus de 400 kilogrammes d’uranium fortement enrichi, un composant essentiel à la fabrication d’une arme nucléaire.

L’intervention de M. Grossi a permis de mettre en lumière les quatre grands volets de l’action de l’AIEA en Iran.

1. Contrôle

Les accords de garanties reposent sur le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui interdit aux États non dotés de l’arme nucléaire d’en acquérir et les oblige à accepter des inspections de l’AIEA, y compris de manière inopinée.

L’agence effectue des inspections régulières des sites nucléaires iraniens, notamment à Natanz, Fordow et Ispahan, pour s’assurer que les matériaux nucléaires ne sont pas détournés à des fins militaires.

Le 9 juin, M. Grossi a révélé que des particules d’uranium d’origine humaine avaient été détectées sur trois sites non déclarés (Varamin, Marivan et Turquzabad). Malgré des années de discussions, l’Iran n’a pas fourni d’explication jugée crédible par l’agence.

Rafael Grossi (à l’écran), directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’Iran.

2. Rédaction de rapports

L’AIEA transmet régulièrement à son Conseil des gouverneurs des rapports sur les activités nucléaires des États membres, basés sur des inspections, une surveillance technique, des prélèvements environnementaux et l’imagerie satellitaire. Pour les pays sous observation renforcée, comme l’Iran, ces rapports sont publiés tous les trois mois.

En cas de non-coopération – refus d’accès, dissimulation de matériaux ou absence de justification sur la présence d’uranium – l’AIEA peut saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies, ouvrant la voie à des sanctions, à une pression diplomatique ou à une reprise des négociations.

Dans le cadre de sa visite de deux jours en Iran, le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a visité les installations d’enrichissement de Natanz et de Fordow.

3. Dialogue diplomatique

L’agence plaide régulièrement pour une solution politique aux différends nucléaires et met en avant la nécessité du dialogue. M. Grossi entretient des échanges directs avec les autorités iraniennes et les partenaires internationaux pour maintenir une certaine transparence.

S’exprimant devant le Conseil de sécurité, le 13 juin, il a assuré que l’AIEA restait en contact permanent avec l’autorité de régulation nucléaire iranienne pour évaluer l’état des installations concernées et les éventuels impacts sur la sûreté nucléaire.

4. Sûreté et sécurité

Ce dernier volet relève de la mission plus large de l’AIEA : prévenir les accidents, garantir que l’énergie nucléaire est utilisés à des fins strictement pacifiques, et protéger les populations ainsi que l’environnement.

En coopération avec l’Iran, l’agence évalue la conception et le fonctionnement des sites nucléaires, les dispositifs de protection contre les radiations et les mesures d’urgence.

À la suite des frappes israéliennes de juin 2025, l’AIEA a confirmé que le site de Natanz avait été touché, sans toutefois relever d’élévation des niveaux de radiation. L’agence a toutefois rappelé qu’une attaque militaire contre une installation nucléaire constitue une violation du droit international lourde de conséquences pour la sécurité et l’environnement.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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