Cheffe de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Syrie, Eleonora Servino faisait partie du premier convoi d’aide humanitaire de l’ONU à destination de Souweïda, récemment touchée par une escalade de violence qui a fait de nombreux morts et des dizaines de milliers de déplacés.
Selon elle, la différence sur la route en provenance de Bosra était frappante. Bosra est connue pour sa ville antique inscrite au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
« Lorsque vous visitez un endroit en tant que touriste, vous gardez des souvenirs ancrés dans votre esprit. Un endroit joyeux et paisible, avec des paysages époustouflants, une cuisine délicieuse, des sourires chaleureux et une ambiance détendue. C’est ainsi que je me souviens de Bosra, en Syrie, il y a 20 ans.
J’étais allée voir son théâtre romain antique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Je me souviens de la maçonnerie parfaitement préservée des tunnels menant à la scène, ainsi que des sculptures complexes.
Tout rivalisait, voire surpassait, les monuments de mon Italie natale. Je me sentais chez moi, avec une histoire commune.
J’y suis retournée récemment pour des raisons très différentes.
La ville antique de Bosra, en Syrie, site du patrimoine mondial de l’UNESCO, en 2015
Les touristes sont partis depuis longtemps
La Syrie a enduré 14 années de guerre civile brutale, qui a déplacé des millions de personnes. Les touristes sont partis depuis longtemps. Mais aujourd’hui, avec la fin de la guerre et le retour progressif de la stabilité, les gens reviennent. Mon agence, l’OIM, vient d’être officiellement autorisée à reprendre ses activités. L’une de mes premières actions en tant que cheffe de mission par intérim a été de reprendre la route de Bosra.
C’est la seule route vers le gouvernorat de Souweïda, qui a récemment connu des semaines de violences, faisant de nombreux morts et plus de 168.000 déplacés.
J’ai participé à la première mission d’évaluation des Nations Unies. Avec le soutien du Buieau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) et du Croissant-Rouge arabe syrien, le convoi était composé de 40 camions chargés d’aide provenant de diverses agences et organisations.
Eleonora Servino, cheffe de mission de l’OIM en Syrie (à droite), à bord du premier convoi d’aide de l’ONU vers la ville de Souweïda.
« Des signes de violence partout »
Les signes de violence étaient omniprésents. À Souweïda, les rues étaient étrangement calmes. Pas de circulation. Pas l’agitation que l’on pourrait attendre d’une ville qui comptait autrefois plus de 70.000 habitants.
Des bâtiments incendiés, des voitures accidentées et un sentiment de tension omniprésent dominaient le paysage.
Nous avons visité trois zones où des personnes déplacées ont trouvé refuge, soit au sein de communautés d’accueil, soit dans des centres communaux. Les habitants ont ouvert leurs maisons à ceux qui ont dû fuir. Mais le manque d’électricité, d’eau et la route principale bloquée pèsent sur les ressources, rendant la situation plus difficile malgré la bonne volonté et l’esprit humanitaire des citoyens ordinaires.
Eclatement des hostilités à Souweïda en juillet 2025.
« Les gens sont encore sous le choc »
Le besoin d’aide humanitaire est évident, d’après ce que nous avons vu et entendu. Les gens sont encore sous le choc. Nous avons parlé à des personnes qui ont perdu beaucoup : maisons, familles, biens, moyens de subsistance.
Nos équipes chargés du suivi des déplacements sont sur le terrain et effectuent des enquêtes régulières. Les besoins sont élémentaires mais essentiels : nourriture, argent, articles d’hygiène, vêtements, ustensiles de cuisine, combustible et matériaux pour abris.
Nous sommes un élément essentiel de la communauté humanitaire, défendant et soutenant les personnes déplacées par le conflit. Nous continuerons à œuvrer pour maintenir et améliorer l’accès, afin que les personnes reçoivent ce dont elles ont besoin ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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