Le bilan est lourd : plus de 40 morts, parmi lesquels six enfants et cinq professionnels de santé, selon le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Soudan. L’hôpital d’Al Mujlad, visé par les frappes, a subi d’importants dégâts.

« Nous ne pouvons pas le dire plus fort : les attaques contre la santé doivent cesser partout », a réagi mardi sur le réseau social X le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors que la communauté humanitaire tire depuis des mois la sonnette d’alarme sur l’effondrement du système sanitaire dans ce pays du nord-est de l’Afrique.

Un système de santé à l’agonie

L’attaque contre l’hôpital Al Mujlad intervient dans un contexte que les Nations Unies qualifient d’« urgence sanitaire ». Selon le bureau onusien des affaires humanitaires, 65 % des Soudanais n’ont plus accès à des soins de santé adéquats. Dans les zones de conflit, entre 70 % et 80 % des établissements médicaux ne fonctionnent plus.

Les enfants sont en première ligne. Plus de la moitié des personnes dans le besoin ont moins de 18 ans, et sont particulièrement exposées aux épidémies. Les structures pédiatriques, lorsqu’elles existent encore, peinent à répondre à l’afflux de malades et à la pénurie de médicaments.

El Fasher, ville assiégée

Au Darfour, une région de l’ouest du Soudan en proie à la famine, les violences ne cessent de provoquer des vagues de déplacements. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 1.200 personnes ont fui la ville d’El Fasher et le camp voisin pour personnes déplacées d’Abu Shouk entre le 18 et le 21 juin. Depuis avril, plus de 400.000 personnes ont été déplacées dans le nord du Darfour.

« Les personnes nouvellement déplacées se seraient rendues dans d’autres parties de la localité d’El Fasher, où le conflit actif et les graves difficultés d’accès continuent de nous empêcher, ainsi que nos partenaires, d’atteindre les personnes dans le besoin », a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. L’ONU a une nouvelle fois exhorté les parties au conflit à garantir la sécurité des humanitaires et à permettre un accès sans entrave aux civils.

Manque de financement

L’aggravation de la crise humanitaire est aussi liée à l’effondrement du financement international. Les coupes budgétaires frappent de plein fouet les agences onusiennes. L’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive (FNUAP) a dû se retirer de plus de la moitié des 93 établissements de santé qu’il soutenait dans le pays. « Cette grave pénurie de ressources met en péril des services essentiels et des espaces sûrs pour les femmes et les filles », a alerté M. Dujarric, soulignant que le FNUAP n’a reçu qu’un quart du financement nécessaire pour l’année.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) signale, quant à lui, une envolée des prix : depuis avril, le coût moyen du panier alimentaire a augmenté de 14 % et dépasse désormais de 113 % celui enregistré en mai 2024. La combinaison des pénuries, des ruptures d’approvisionnement et de la perte des moyens de subsistance plonge des millions de personnes dans une faim toujours plus aiguë.

Face à ce tableau dramatique, les Nations Unies insistent sur l’urgence d’un soutien financier massif et durable. Près de 25 millions de personnes souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire grave au Soudan, soit plus de la moitié de la population.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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