Selon le bureau des droits humains de l’ONU, les Forces de soutien rapide (FSR) ont tué environ 90 civils en dix jours dans l’ouest du Soudan. Des massacres survenus dans le cadre d’une offensive des paramilitaires contre El Fasher, la capitale du Darfour du Nord, actuellement sous le contrôle de l’armée nationale, et contre le camp voisin d’Abu Shouk, qui abrite des dizaines de milliers de personnes déplacées par le conflit.
Meurtres « à caractère ethnique »
Du 11 au 20 août, 89 civils ont été tués dans la zone, dont 16 auraient été exécutés sommairement, pour la plupart à Abu Shouk. Et les enquêteurs du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) redoutent un bilan plus lourd encore, en raison notamment de la dimension ethnique de certains incidents rapportés.
« Dans un autre cas dans la région d’El Fasher, on a demandé à une victime à quelle tribu elle appartenait. Elle a été tuée après avoir répondu qu’elle était de la tribu des Berti », indique Jeremy Laurence, porte-parole du HCDH.
À Abu Shouk, la majorité des morts appartenaient à la tribu des Zaghawa. Ces meurtres « à caractère ethnique » nourrissent l’inquiétude du bureau quant à un embrasement communautaire dans la région.
Le siège d’El Fasher
Depuis avril 2023, le Soudan est déchiré par l’affrontement entre l’armée du général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane et les FSR de Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». Après plus d’un an de siège à El Fasher, la situation est devenue intenable. Le HCDH alerte sur un risque imminent de famine, aggravé par les attaques visant les convois humanitaires.
Le 20 août, un convoi de 16 camions du Programme alimentaire mondial (PAM) a été pris pour cible à Mellit, dans le Darfour du Nord. Deux mois plus tôt, un autre convoi avait été frappé dans la région, à Al Koma. « Nous sommes consternés par les informations selon lesquelles ceux qui tentent d’acheminer l’aide indispensable ont une nouvelle fois été pris pour cible », a dénoncé Jeremy Laurence.
Choléra et effondrement du système de santé
À l’insécurité et à la faim s’ajoute désormais une épidémie de choléra qui balaie le Darfour. Depuis l’apparition du premier cas en mai, près de 6.500 infections et 130 décès ont été recensés dans la région. Plus largement, l’ensemble du pays est touché : 2.741 décès sur le tteritoire national depuis juillet 2024, concentrés pour l’essentiel dans les États de Khartoum, Jazirah, Gedaref et du Nil blanc.
L’accès aux soins de santé dans le pays reste fortement limité. Selon Christian Lindmeier, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les raisons sont multiples : « l’insécurité, les attaques contre les structures de santé, la pénurie de médicaments et de fournitures médicales, ainsi que le manque de personnel ».
Près de 40 % des hôpitaux sont désormais hors service et plus de 60 % ne fonctionnent qu’à moitié. Dans un pays ravagé par la guerre, la famine et l’épidémie, les civils se retrouvent pris au piège d’un effondrement sanitaire et humanitaire sans issue apparente.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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