Selon l’agence onusienne basée à Rome, 300.000 civils pris au piège dans la capitale assiégée du Darfour du Nord, actuellement sous le contrôle de l’armée nationale, sont menacés par la famine. « Les familles sont à court d’options et de temps », alerte le PAM sur le réseau social X. « Nous attendons toujours des garanties de sécurité pour entrer à El Fasher ».

Cette crise alimentaire survient un an exactement après la confirmation officielle de la famine au Darfour et dans le sud du Soudan. Depuis lors, la situation n’a fait qu’empirer, au rythme de la guerre civile qui ravage le pays depuis avril 2023. « À El Fasher, tout le monde lutte quotidiennement pour survivre », confirme Eric Perdison, le directeur régional du PAM pour l’Afrique orientale et australe. « Les mécanismes d’adaptation des populations ont été complètement épuisés par plus de deux ans de guerre ».

Massacres dans les camps de déplacés

Le siège d’El Fasher par les FSR s’accompagne d’une recrudescence d’attaques meurtrières contre les civils. Le chef des droits de l’homme à l’ONU, Volker Türk, dénonce notamment « l’attaque à grande échelle » menée ces derniers jours par les paramilitaires contre la ville et le camp voisin d’Abu Shouk. 

Selon les premières informations recueillies par ses services, au moins 57 civils auraient été tués le 11 août, dont 40 personnes déplacées à l’intérieur du camp. Des exécutions sommaires ont également été signalées. « C’est avec consternation que nous assistons une fois de plus à une horreur inimaginable infligée aux civils d’El Fasher, qui ont enduré plus d’un an de siège, d’attaques persistantes et de conditions humanitaires désastreuses », déplore-t-il.

Ces frappes s’inscrivent dans une série d’attaques ciblant les camps de déplacés de la région. Entre janvier et juin, le camp d’Abu Shouk a été pris pour cible plus d’une quinzaine de fois par les FSR, faisant 212 morts et 111 blessés, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Les équipes onusiennes présentes sur le terrain ont recueilli les récits de plus de 150 Soudanais, qui avaient trouvé refuge dans l’est du Tchad voisin après un assaut des FSR contre le camp de Zamzam, en avril dernier. Leurs témoignages font état de meurtres, viols, viols collectifs, disparitions forcées et actes de torture, aussin bien lors de l’attaque que durant leur fuite. Tous affirment qu’aucune voie de sortie sûre ne subsiste depuis El Fasher.

« Ces attaques répétées contre des civils, qui soulèvent de graves préoccupations au regard du droit international humanitaire, sont totalement inacceptables et doivent cesser », a insisté Volker Türk, appelant à des pauses humanitaires et à une protection accrue des civils. Il a exhorté « les États tiers à user de toute leur influence pour mettre fin à ces violations », rappelant que « la reddition des comptes est essentielle pour briser ce cycle de violations persistantes et flagrantes ».

3,5 millions de femmes et d’enfants malnutris

Le conflit au Soudan a provoqué la plus grande crise alimentaire au monde. Environ 25 millions de personnes, soit la moitié de la population, sont confrontées à la famine, et 3,5 millions de femmes et d’enfants souffrent de malnutrition.

À El Fasher, certains habitants survivraient en se nourrissant de fourrage pour animaux et de déchets alimentaires. Le PAM continue de fournir une aide financière à 250.000 résidents, afin qu’ils puissent se procurer des aliments de plus en plus rares sur les marchés. Mais cette aide est largement insuffisante pour répondre aux besoins croissants.

Avec le blocage des routes commerciales et voies d’approvisionnement vers la capitale du Darfour du Nord, les prix montent en flèche, y compris pour les denrées de base comme la farine ou le sorgho. Quant aux cuisines communautaires mises en place pour nourrir les personnes affamées, elles ont pour la plupart cessé de fonctionner.

Camions alimentaires en attente

Ceux qui ont réussi à fuir la ville décrivent une escalade de la violence, des pillages et des agressions sexuelles endémiques. De nombreux fuyards trouvent refuge dans la ville voisine de Tawila, où les tentes de fortune offrent peu de protection en ce début de saison des pluies. Pour les 400.000 déplacés de Tawila, les rations du PAM – biscuits riches en nutriments, sorgho, huile végétale et sel – sont souvent la seule source de subsistance.

Le PAM se tient prêt à envoyer à El Fasher des camions remplis d’aide alimentaire dès que la situation le permettra. « Nous avons besoin de toute urgence de garanties pour un passage en toute sécurité », plaide Corinne Fleischer, directrice de la chaîne d’approvisionnement et de la distribution de l’agence.

Un convoi d’aide a déjà reçu l’autorisation des autorités de Port-Soudan, où l’armée régulière a déplacé son administration après avoir fui l’instabilité de Khartoum. Mais les FSR n’ont pour l’heure pas manifesté leur soutien à une trêve humanitaire.

Au total, le PAM a besoin de 645 millions de dollars pour maintenir son aide alimentaire dans ce pays du nord-est de l’Afrique au cours des six prochains mois.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.