Meurtres, persécutions, déplacements forcés, torture, viols, esclavage sexuel : la liste des exactions dont sont victimes les civils soudanais est interminable. « Ils sont délibérément pris pour cible, déplacés et affamés », a dénoncé Mohamed Chande Othman, le président de la mission internationale indépendante d’établissement des faits pour le Soudan. 

M. Othman était venu présenter le dernier rapport de la mission devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à l’origine de la création de la mission en octobre 2023, six mois après l’éclatement de la guerre civile en l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane, le leader de facto du Soudan, et les paramilitaires des FSR, dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ».

El Fasher, symbole du siège et de la faim

El Fasher, la capitale de l’État du Darfour du Nord, dans l’ouest du pays, incarne le calvaire des civils soudanais. Bombardée sans relâche, la ville, sous le contrôle de l’armée, est encerclée par les FSR depuis plus de dix-huit mois. Ses camps de déplacés sont délibérément pris pour cible. Plus de 470.000 personnes ont dû fuir la zone, dans laquelle l’état de famine a été déclaré en août 2024.

Au camp d’Abu Shouk, des tirs d’artillerie ont fait plus de 300 morts. À Zamzam, les flammes ont ravagé des quartiers entiers.

« Abattoirs » des FSR et représailles

Dans ce climat d’impunité, la violence s’étend à l’ensemble du pays. Après la défection d’un commandant à Al-Jazirah, un État de l’Ouest, les RSF ont saccagé plus de trente localités, rasant les villages, tuant leurs habitants et violant les femmes. 

Les survivants des centres de détention des paramilitaires parlent d’« abattoirs » où les détenus périssent sous les coups, privés de nourriture et de soins.

De son côté, l’armée régulière, désormais repliée à Port-Soudan, sur la mer Rouge, en raison de l’instabilité dans la capitale soudanaise, Khartoum, n’a pas agi différemment. Lorsqu’elle a repris des territoires à Al-Jazirah en janvier 2025, ses soldats ont attaqué la communauté Kanabi, des travailleurs agricoles en majorité non arabes, tuant des civils sans sommation.

« Des vidéos vérifiées provenant de Khartoum et d’Omdurman montrent des hommes en uniforme militaire exécutant des civils soupçonnés de soutenir les paramilitaires », ont relevé les enquêteurs de la mission dans leur dernier rapport, publié vendredi 5 septembre. 

Femmes et filles ciblées

Les violences sexuelles sont une constante du conflit. La mission a documenté des viols collectifs, de l’esclavage sexuel, des enlèvements et des mariages forcés commis par les FSR, en particulier à l’encontre des femmes et filles non arabes. Certaines des victimes sont âgées d’à peine 12 ans. 

Les forces du général Abdel Fattah Al-Bourhane ont également commis des violences sexuelles, notamment dans leurs lieux de détention. « Il ne s’agit pas là de dommages collatéraux de la guerre, mais de stratégies délibérées », dénoncent les enquêteurs.

Une famille déplacée s’installe dans le camp de Tawila, au Darfour du Nord, après avoir fui les combats à El Fasher, la capitale de l’État assiégé par les Forces de soutien rapide (FSR).

« Chaque jour de retard coûte des vies »

Hôpitaux, marchés, réseaux d’eau et d’électricité, convois humanitaires : rien n’a été épargné. Moins d’un quart des établissements de santé fonctionnent encore dans les zones les plus touchées. Le personnel médical a lui aussi été visé : au moins 159 soignants ont été tués, arrêtés ou enlevés, et des ambulances attaquées en plein transport de patients. Depuis le début de la guerre, 84 travailleurs humanitaires soudanais ont trouvé la mort.

Ces attaques, insiste la mission, ne relèvent pas du hasard : elles visent à anéantir les moyens de survie des civils.

Face à ce tableau de désolation, le chef de la mission a appelé la communauté internationale à agir, en commençant par la nécessité de faire respecter l’embargo sur les armes visant le pays. « Chaque jour de retard coûte des vies. Le peuple soudanais ne mérite pas de la sympathie, mais des actions concrètes : justice, protection et un avenir sans violence », a conclu Mohamed Chande Othman.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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