Depuis fin février, l’instabilité politique et la montée des hostilités entre les groupes armés ont conduit à de nouveaux affrontements, en particulier dans l’Etat du Haut-Nil, mais aussi dans d’autres points chauds, dévastant des vies et endommageant des services essentiels, forçant de nombreuses personnes déjà confrontées au déplacement, à la maladie et à l’insécurité alimentaire à se déplacer une nouvelle fois.

En raison des combats et des restrictions de mouvement dans l’État du Haut-Nil et dans d’autres régions, l’accès humanitaire à environ 65.000 personnes nouvellement déplacées dans les communautés touchées reste considérablement limité.

« Les pluies imminentes risquent d’aggraver la situation, les inondations rendant le transport problématique et coûteux », a alerté l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Insécurité et violences intercommunautaires

Le conflit au Soudan du Sud est enraciné dans des rivalités ethniques profondes. Depuis l’indépendance du pays en 2011, les tensions entre les deux principales ethnies, les Dinka et les Nuer, ont souvent dégénéré en violence.

Et depuis plusieurs mois maintenant, les agences humanitaires redoutent que le pays ne s’enfonce à nouveau dans un cycle de violences entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de son vice-président arrêté en mars dernier, Riek Machar.

Outre les mouvements de population à l’intérieur du Soudan du Sud, quelque 100.000 personnes ont cherché à se mettre à l’abri dans les pays voisins, la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, le Soudan et l’Ouganda.

Selon le HCR, ces réfugiés ont cité l’insécurité, les violences intercommunautaires et la détérioration des conditions humanitaires comme les principales raisons de leur fuite.

« Le Soudan du Sud ne peut pas se permettre une nouvelle crise. Le plus jeune pays du monde a accueilli plus d’un million de personnes qui ont fui la guerre en cours au Soudan, alors que des millions de ses citoyens continuent à se remettre d’années de conflit et de crise dans leur pays », a déclaré Mamadou Dian Balde, Directeur régional du HCR pour la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs.

Des rapatriés sud-soudanais arrivent au poste frontière de Joda, dans l’État du Haut-Nil.

Se réfugier au Soudan en guerre

Parmi ces 100.000 nouveaux réfugiés, plus de 40.000 personnes ont même été contraintes de s’exiler dans des zones de conflits au Soudan voisin, comme les Etats du Nil blanc, du Nil bleu, et les régions du Kordofan et du Darfour.

Ce chiffre comprend plus de 26.000 personnes dans le seul État du Nil blanc, qui accueille déjà quelque 410.000 réfugiés sud-soudanais, y compris ceux qui ont été déplacés pour la deuxième fois en raison de la guerre qui sévit dans leur pays d’accueil.

En Ethiopie, les 21.000 nouveaux arrivants sont hébergés dans des conditions précaires dans des abris de fortune le long des berges de la rivière dans la ville frontalière de Burbiey, dans la région de Gambella. « Les infrastructures et les services de la région de Gambella sont déjà surchargés en raison d’une épidémie de choléra ».

L’Ouganda, qui accueille déjà plus d’un million réfugiés sud-soudanais, a également accueilli près de 18.000 Sud-Soudanais depuis le mois de mars, soit une augmentation de 135 % d’une année sur l’autre. Près de 70 % des personnes qui arrivent sont des enfants.

Le HCR a besoin de 36 millions de dollars

De son côté, la RDC a reçu environ 23.000 nouveaux arrivants du Soudan du Sud en raison des récentes violences et tensions, alors que le pays est confronté à son propre conflit et à une importante crise de déplacement.

Pour répondre aux besoins pressant des déplacés de force, le HCR a besoin de 36 millions de dollars pour venir en aide à plus de 340.000 personnes déplacées internes et des réfugiés au cours des six prochains mois.

« Cette situation d’urgence n’aurait pu survenir à un pire moment. De nombreux réfugiés cherchent la sécurité dans des pays qui font déjà face à des situations d’urgence dans un contexte de réduction brutale des financements », a fait valoir M. Balde.

Le Soudan du Sud reste l’une des plus grandes crises de déplacement dans la région avec plus de 2,3 millions de Sud-Soudanais vivant en tant que réfugiés en RDC, en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda et au Soudan.

Á Rupchai (État de l’Unité), au Soudan du Sud, des personnes collectent de la nourriture qui a été larguée d’un avion (Archives)

Insécurité alimentaire aiguë

A l’intérieur du Soudan du Sud, plus de 9 millions de personnes ont besoin cette année d’une aide humanitaire, soit 300.000 de plus qu’en 2024. Le conflit au Soudan a aggravé la situation en poussant plus de 1,1 million de personnes vers le Soudan du Sud.

Selon la dernière analyse du Cadre de classification intégrée sur la sécurité alimentaire (IPC), plus de 7,7 millions de personnes seront confrontées jusqu’en juillet prochain à une insécurité alimentaire aiguë ou même encore plus grave.

Les taux de malnutrition restent élevés, les projections indiquant que 3,2 millions d’enfants et de femmes sont exposés au risque de malnutrition, ce qui représente une augmentation de 28 % par rapport à 2024, a indiqué le Programme alimentaire mondial (PAM).

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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