« La situation humanitaire est catastrophique », a alerté mercredi l’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive (FNUAP), qui a perdu tout contact avec le personnel médical de la dernière maternité encore en activité.

Depuis avril 2023, une guerre fratricide au Soudan oppose les forces armées nationales aux FSR. Après 540 jours de siège, ces dernières ont pris le contrôle d’El Fasher, provoquant l’effondrement des services vitaux et une flambée d’atrocités. Les femmes et les filles, souligne le FNUAP, sont exposées à « des risques extrêmes », notamment de violences sexuelles, alors que les structures de santé sexuelle et reproductive ont disparu.

Massacre dans une maternité

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est quant à elle dite « consternée et profondément choquée » par le massacre de plus de 460 patients et accompagnants à la maternité de l’hôpital de saoudien d’El Fasher, à la suite d’attaques récentes et d’enlèvements de membres du personnel.

Selon l’agence onusienne, il s’agit de l’un des épisodes les plus meurtriers depuis le début du conflit, qui a déjà visé à de multiples reprises les infrastructures sanitaires. Avant cette dernière tragédie, l’OMS avait vérifié 185 attaques contre les établissements de santé à travers tout le pays, ayant fait 1 204 morts et 416 blessés parmi les soignants et les patients.

« Quarante-neuf de ces attaques ont eu lieu cette année seulement, tuant 966 personnes », précise l’organisation, qui appelle à la fin immédiate et inconditionnelle de ces violences. « Tous les patients, le personnel médical et les établissements de santé doivent être protégés conformément au droit international humanitaire », a martelé son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué de presse. 

Aucun enfant n’est en sécurité

L’UNICEF s’est également déclaré mercredi profondément préoccupé par les images et les rapports en provenance d’El Fasher, où des milliers d’enfants sont pris au piège des bombardements et frappés par la pénurie de nourriture, d’eau potable et de médicaments.
« Aucun enfant n’est en sécurité », a averti la directrice exécutive de l’agence onusienne, Catherine Russell. 

L’UNICEF estime que 130 000 enfants sont exposés à des violations graves de leurs droits à El Fasher, y compris des enlèvements, des meurtres, des mutilations et des violences sexuelles.

L’agence indique également avoir reçu des informations sur des travailleurs humanitaires « détenus ou tués ». Elle appelle à un cessez-le-feu immédiat, à un accès humanitaire sûr et sans entrave, à la protection des civils – en particulier des enfants –, ainsi qu’à la garantie d’un passage sûr pour les familles cherchant refuge. « Les responsables de ces violations doivent être tenus pour comptables de leurs actes », insiste l’organisation.

Des milliers de civils en fuite

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 33 000 personnes ont fui El Fasher en seulement trois jours. « Ces chiffres sont préliminaires et peuvent changer en raison de l’insécurité persistante et de l’évolution rapide de la situation », précise l’agence. La majorité des déplacés ont rejoint les zones rurales ou les localités voisines de Tawila, Melit et Kebkabiya. 

Mais leur fuite est semée d’embûches : « Les équipes de terrain ont signalé une forte insécurité le long des routes, ce qui pourrait restreindre la mobilité », avertit encore l’OIM.

La spirale de violence s’étend également au nord du Kordofan, dans le centre du Soudan, où entre 24 000 et 26 000 personnes ont été contraintes de fuir, selon les équipes de l’OIM. La plupart viennent de la ville d’Um Dam Haj Ahmed, théâtre de combats récents, et du village d’Al Kuwaymat. Les humanitaires redoutent de nouveaux afflux vers les États voisins de Khartoum et du Nil Blanc.

Des familles déplacées d’El Fasher, la capitale du Darfour du Nord, cherchent refuge à Tawila.

Deux responsables du PAM expulsés

Dans ce contexte d’urgence, le Programme alimentaire mondial (PAM) a confirmé mercredi que le ministère soudanais des affaires étrangères avait déclaré persona non grata deux de ses plus hauts responsables dans le pays – son directeur et le coordinateur des urgences –, leur ordonnant de quitter le Soudan sous 72 heures, « sans aucune explication ».

« Cette décision intervient à un moment crucial », a souligné l’agence de l’ONU dans un communiqué. « Les besoins humanitaires au Soudan n’ont jamais été aussi importants, avec plus de 24 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et des communautés touchées par la famine ».

Le PAM rappelle avoir réalisé des progrès « durement acquis » ces derniers mois, en portant son assistance à plus de quatre millions de personnes chaque mois, contribuant à repousser les conditions de faim extrême dans ce qui est devenu « la plus vaste et la plus complexe crise humanitaire du monde ».

Au moment même où l’agence et ses partenaires doivent étendre leur portée, cette décision les contraint à procéder à des changements de direction imprévus, mettant en péril des opérations vitales pour des millions de Soudanais vulnérables.

Le PAM indique que ses responsables, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires de l’ONU, « sont en contact avec les autorités pour protester contre cette mesure et en demander des explications ». L’agence appelle toutes les parties « à placer au premier plan la vie et le bien-être des millions de personnes qui dépendent de l’aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence pour leur survie ».

Malgré les entraves croissantes, elle affirme rester « déterminée à garantir que la population du Soudan puisse accéder à une aide vitale en cette période de faim, d’insécurité et de besoins humanitaires sans précédent ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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