C’est là qu’intervient la Plateforme d’action de Séville, une étape décisive pour mettre en œuvre sans délai l’Engagement de Séville. Ce plan d’action comprend plus de 130 mesures concrètes destinées à soutenir le nouveau cadre mondial de financement que les dirigeants du monde ont approuvé, lundi, à l’ouverture de quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, dans la capitale andalouse.
Ces actions visent notamment à aider les pays à mobiliser des ressources pour investir dans les objectifs de développement durable (ODD), à renforcer les capacités des pays en développement, à répondre à la crise de la dette, et à réformer les mécanismes de prêt afin de permettre à ces pays d’investir sans sombrer dans le surendettement.
Lors du lancement de la plateforme, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a souligné l’urgence d’une action collective. Il a déclaré que cette initiative représentait « une occasion décisive de restaurer la confiance dans le multilatéralisme et d’apporter un financement concret ».
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lui aussi salué l’importance de la Plateforme d’action de Séville, la qualifiant de catalyseur pour une action conjointe. Dans un monde fragmenté, elle constitue selon lui « un tremplin vers un avenir plus juste, plus inclusif et plus durable pour tous les pays ».
Surmonter l’absence des États-Unis
Lors d’une conférence de presse dans la ville espagnole, António Guterres a reconnu que le retrait des États-Unis des négociations constituait un défi, mais il a tenu à rassurer : « C’est une question de volonté politique ». Il a affirmé que les financements nécessaires peuvent être mobilisés, notamment par le biais des banques multilatérales de développement ou encore de la fiscalité carbone.
« Il aurait été préférable que les États-Unis soient partie prenante », a-t-il reconnu. « Mais cela reste tout à fait possible pour ceux qui sont prêts à agir. »
Le chef de l’ONU a adressé un message clair aux puissances mondiales : « Il vaut mieux mener la réforme du système maintenant, que d’y être contraint plus tard, lorsque les rapports de force auront changé. » Et de conclure : « Les réformes proposées à Séville, en continuité avec les travaux du Sommet sur l’avenir, sont indispensables, tant pour les pays en développement que pour les pays développés. »
Des initiatives concrètes dès à présent
Dès la session inaugurale, les interventions ont exprimé un fort engagement politique en faveur de la mise en œuvre de l’accord. Parmi les mesures phares : la création, à la Banque mondiale, d’un pôle d’échanges de dettes contre développement, ou encore une alliance pour des clauses de suspension de la dette en cas de crise – portée par l’Espagne et plusieurs partenaires.
Des participants prennent un selfie lors de la 4e conférence sur le financement du développement, à Séville.
La Plateforme de Séville en bref
La plateforme vise à fédérer gouvernements, organisations internationales, entreprises, universités et associations autour d’initiatives concrètes pour relever les défis financiers et de développement mondiaux.
Toute entité – publique ou privée – pouvait soumettre, entre le 1er mai et le 6 juin 2025, un projet nouveau ou renforcé aligné sur les objectifs de développement durable. Chaque proposition devait comporter des objectifs précis, un calendrier, une stratégie de financement, ainsi qu’un plan de communication. Les projets retenus seront présentés au public et à la presse au cours de la conférence de Séville (FfD4), et leur suivi fera l’objet d’évaluations lors de futures réunions onusiennes.
Le développement est l’affaire de tous
Un autre volet clé de la mise en œuvre : l’implication du secteur privé. Lors de l’ouverture du Forum international des entreprises, des dirigeants du monde économique ont lancé un appel pressant pour mobiliser davantage de capitaux privés.
« Le développement est l’affaire de tous », a affirmé António Guterres devant les participants, insistant sur le rôle essentiel des entreprises dans la réalisation des ODD.
C’est à Séville, dans le sud de l’Espagne, que se déroule la FFD4.
Cinq priorités
Un nouveau communiqué du comité de pilotage des entreprises – co-présidé par la Chambre de commerce internationale (CCI) et l’Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable (GISD) – définit cinq priorités :
- Faciliter l’investissement dans le développement : créer des outils et plateformes pour canaliser les capitaux privés vers des projets utiles, notamment dans les pays les plus vulnérables.
- Renforcer la coopération avec les gouvernements : s’associer dès les premières étapes pour structurer des projets prêts à accueillir des investissements.
- Harmoniser les règles de durabilité : clarifier et aligner les normes pour encourager les investissements responsables.
- Réformer les règles financières obsolètes : actualiser les réglementations qui freinent les investissements à long terme dans les pays en développement.
- Financer les petites entreprises : améliorer leur accès au crédit, notamment par des mécanismes de partage des risques avec les banques publiques et les gouvernements.
Ce communiqué vient compléter l’Engagement de Séville adopté à l’ouverture de conférence. Pour José Viñals, coprésident de l’alliance GISD, « les financements privés sont indispensables pour combler les écarts mondiaux ».
Au forum, plusieurs pays en développement ont présenté des projets investissables d’un montant total dépassant le milliard de dollars, dans des secteurs tels que l’énergie, l’agriculture et les infrastructures numériques.
« L’heure est désormais à l’action », a conclu Li Junhua, chef du département économique de l’ONU et secrétaire général de la conférence.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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