La solution dite à deux États, l’un palestinien, l’autre israélien, est « sous assistance respiratoire », a averti mercredi Sigrid Kaag, coordinatrice spéciale par intérim des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient. « La paix ne peut être une transaction ou un arrangement partiel et temporaire », a-t-elle ajouté. « Elle doit reposer sur le consensus international et la légitimité, en passant de la gestion du conflit à sa résolution ».

Ce cri d’alarme intervient à quelques semaines d’une conférence internationale co-présidée par la France et l’Arabie saoudite, du 17 au 20 juin à New York, et présentée comme une tentative de la dernière chance pour relancer une dynamique politique gelée. Mme Kaag appelle à cette occasion à un « sursaut de volonté politique » pour mettre fin à l’occupation israélienne du territoire palestinien, réaliser la solution à deux États et garantir la coexistence d’Israël et de la Palestine, avec Jérusalem comme capitale des deux nations.

Sigrid Kaag, Coordonnatrice spéciale des Nations Unies par intérim pour le processus de paix au Moyen-Orient, informe le Conseil de sécurité de la situation au Moyen-Orient.

À Gaza, « ce n’est pas la vie »

Mais cet appel à la raison se heurte à une réalité sur le terrain de plus en plus désespérée. Depuis l’effondrement du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, en mars, les opérations militaires israéliennes se sont intensifiées dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de personnes, prises au piège, ont vécu pendant près de trois mois sous un blocus total. Malgré une levée partielle annoncée la semaine dernière, les camions d’aide de l’ONU entrent « au compte-gouttes » dans le territoire palestinien, selon les agences humanitaires, tandis qu’une opération parallèle de distribution orchestrée par l’armée israélienne, avec le soutien des États-Unis, se déroule sans la participation de l’ONU.

« Depuis la reprise des hostilités à Gaza, l’existence déjà effroyable des civils n’a fait que sombrer davantage dans l’abîme. C’est une tragédie d’origine humaine », a martelé Mme Kaag, dans le cadre d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient. 

La diplomate onusienne a dénoncé une situation où « des familles sont affamées et privées du strict nécessaire », et où « l’aide ne peut être négociable ». « Les civils de Gaza ont perdu tout espoir. Au lieu de dire “au revoir”, les Palestiniens de Gaza disent désormais : “à bientôt au paradis”. La mort est leur compagne. Ce n’est pas la vie. Ce n’est pas l’espoir ».

En Cisjordanie, une « annexion de facto »

Dans ce paysage dévasté, le fossé politique entre factions palestiniennes demeure malheureusement béant. La coordinatrice spéciale exhorte les dirigeants à « surmonter leurs divisions internes » et à renforcer les institutions de l’Autorité palestinienne, qui admninistre la Cisjordanie, condition sine qua non pour tout plan de gouvernance post-conflit.

Côté israélien, Mme Kaag a réitéré que la sécurité du pays, légitimement invoquée, ne saurait reposer exclusivement sur la force : « Elle doit être bâtie sur la reconnaissance mutuelle, la justice et les droits pour tous ».

Pendant que les projecteurs restent braqués sur Gaza, la Cisjordanie s’enfonce, elle aussi, dans une dynamique préoccupante. L’émissaire des Nations Unies évoque une « annexion de facto » israélienne accélérée par « l’expansion des colonies, les saisies de terres et la violence des colons ». Un processus qui, s’il n’est pas inversé, « rendra physiquement impossible la solution à deux États ».

L’État palestinien « est un droit »

Au-delà de l’urgence humanitaire, c’est donc bien d’un choix politique majeur qu’il est question. « L’État palestinien est un droit, pas une récompense », a-t-elle martelé. Et de conclure : « Ne soyons pas la génération qui a laissé la solution à deux États disparaître. Soyons celle qui a choisi le courage plutôt que la prudence, la justice plutôt que l’inertie, la paix plutôt que la politique ».

La conférence internationale de juin sera-t-elle à la hauteur de ce moment critique ? Rien n’est moins sûr. Mais pour les Palestiniens de Gaza, qui survivent dans des abris surpeuplés sans eau ni nourriture, la diplomatie n’est pas une abstraction : elle est, peut-être, leur dernier souffle d’avenir.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.