L’offensive militaire menée, depuis le mois de janvier, par les rebelles du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu a fortement aggravé les conditions de vie dans cette région riche en minerais, où sévissent historiquement de nombreux groupes armés non étatiques. Les chiffres parlent d’eux-même : près de neuf millions de personnes déplacées, dont plus de la moitié sont des enfants.

« Dans le contexte de cette crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, les conditions de vie des femmes et des enfants continuent de se détériorer. Leur vie est suspendue à d’innombrables jours d’attente d’actions plus fortes de la part de la communauté internationale », ont déploré quatre hauts responsables de l’ONU dans une déclaration conjointe.

Virginia Gamba, Pramila Patten, Andrew Saberton et Ruvendrini Menikdiwela — respectivement en charge des enfants dans les conflits, des violences sexuelles, de la gestion de l’agence onusienne pour la santé sexuelle (UNFPA) et de la protection des réfugiés — ont souhaité attirer l’attention de l’opinion mondiale sur un aspect précis de la crise actuelle : les violences sexuelles en RDC, qui depuis au moins cinq ans, est le pays où l’ONU recense le plus grand nombre de cas vérifiés d’abus sexuels en situation de conflit.

Une tactique de guerre

Ces violences sexuelles sont couramment utilisées comme une tactique de guerre pour « terroriser et punir les populations civiles ».

Les femmes et les enfants sont les premières cibles de cette terreur organisée. Dans les deux Kivu, la multiplication des attaques contre des camps pour personnes déplacées force notamment des milliers de personnes à fuir sans protection vers des zones plus dangereuses encore, où elles sont susceptibles de subir de telles violences.

« Cette horrible tendance s’inscrit également dans un contexte plus large de violations graves à l’encontre des enfants, notamment le recrutement et l’utilisation, l’enlèvement et d’autres formes de violence », précise le communiqué.

Diminution de l’aide

Malgré l’ampleur du désastre, les services d’aide se réduisent. Les survivants sont confrontés à des hôpitaux bombardés, à des pénuries de médicaments et à l’absence de kits de prophylaxie, qui permettraient aux survivantes de viols de ne pas contracter des maladies sexuellement transmissibles, dont le virus du sida. 

« Nous demandons instamment à toutes les parties de garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave aux personnes dans le besoin, en particulier aux enfants et aux victimes de violences sexuelles », ont martelé les fonctionnaires internationaux.

Appel à un sursaut international

Depuis 2012, la RDC est régulièrement mentionnée dans les rapports du Secrétaire général de l’ONU sur les violences sexuelles en temps de guerre. Pourtant, le cycle de l’impunité persiste et ces violations graves sont désormais endémiques. 

Plus tôt ce mois-ci, l’Unicef a signalé que près de la moitié des 10.000 cas de viols et violences sexuelles recensés en RDC en janvier et février pourraient concerner des enfants. Autrement dit, au cours des deux premiers mois de l’année, un enfant a été violé au moins toutes les demi-heures dans le pays. 

Dans leur déclaration conjointe, les quatre hauts responsables ont demandé un sursaut collectif de la communauté internationale.

« Nous appelons également à une action urgente pour renforcer la responsabilité, mettre en œuvre des réponses sensibles au genre et centrées sur l’enfant, rétablir l’aide vitale et soutenir le plan humanitaire pour aider les survivant.e.s de la violence sexuelle liée au conflit à retrouver leur santé et leur dignité », conclut leur communiqué.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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