La province congolaise de l’Ituri, théâtre depuis des années de violences armées et de conflits intercommunautaires, pourrait bien se trouver à un tournant décisif. Le 28 juin, six groupes armés locaux — CODECO, Zaire/Auto-Défense, MAPI, FRPI, FPIC et Chini Ya Tuna — ont signé un accord de cessation des hostilités à Aru, une ville frontalière de l’Ouganda, au nord-est de Bunia, la capitale de la province. Ce compromis a été conclu dans le cadre du dialogue dit « Aru II », mené avec l’appui du gouvernement congolais et de partenaires internationaux.
Dans un communiqué de presse, la MONUSCO, la mission de paix onusienne déployée en Ituri et dans le Nord-Kivu voisin, a salué ce pas en avant dans un processus de paix souvent fragilisé par les divisions internes et les ingérences extérieures.
« Cet accord marque une avancée significative dans la quête de stabilité en Ituri », s’est félicitée Vivian van de Perre, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe par intérim de la MONUSCO. « Il ouvre la voie à une ère nouvelle, tournée vers la réconciliation, la sécurité et le développement ».
Les premières victimes de ce conflit, rappelle-t-elle, sont les plus vulnérables : femmes, filles et enfants. « Il est impératif que cette dynamique de paix se traduise par des actions concrètes sur le terrain », insiste-t-elle.
Une chance fragile à consolider
La MONUSCO appelle désormais les groupes signataires à faire respecter au sein de leurs rangs les engagements pris et à créer un climat propice au retour des déplacés, à la réconciliation intercommunautaire et à la relance économique.
« Cet accord de paix représente un pas concret, à condition qu’il soit mis en œuvre de manière effective et inclusive, vers ce que nous espérons tous : la fin des violences, la réinstallation des populations déplacées, et un avenir fondé sur la paix durable et la prospérité », a ajouté Mme van de Perre. Elle a appelé les groupes armés non-signataires à « saisir cette opportunité historique » pour rejoindre une dynamique « inclusive et porteuse d’espoir ».
La mission a également salué l’implication du gouvernement congolais, des leaders communautaires et des partenaires ayant contribué au succès du dialogue d’Aru II, et s’est dite prête à accompagner la mise en œuvre des recommandations.
Un signal fort après Washington
Ce nouvel engagement intervient dans un contexte diplomatique mouvementé. La veille, vendredi 27 juin, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé à Washington un accord visant à apaiser leurs tensions croissantes. Kigali est accusé par Kinshasa – à l’appui de plusieurs sources onusiennes – de soutenir activement les rebelles du M23, auteurs d’une vaste offensive depuis le début de l’année dans les deux provinces voisines de l’Ituri : le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
Dans ce climat tendu, la signature d’un accord local en Ituri apparaît comme un signe encourageant d’un possible désamorçage régional plus large.
Un contexte encore meurtri
Malgré cette avancée, les violences se poursuivent. La MONUSCO a condamné les récentes attaques menées contre un site de déplacés à Djangi, dans le territoire de Djugu, qui ont fait plusieurs morts.
« La mise en œuvre rapide et complète des engagements pris à Aru II est essentielle pour rompre le cycle de la violence et restaurer durablement la paix en Ituri », a souligné la Mission.
La paix reste fragile. Mais pour une région longtemps noyée dans le sang, chaque engagement tenu, chaque arme déposée, peut être le premier pas vers un avenir plus sûr.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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