Depuis janvier, cette métropole  stratégique du Nord-Kivu est tombée aux mains des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ravivant les plaies d’un conflit qui dure depuis des décennies. Mais ces derniers mois, prévient l’ONU, ont été d’une brutalité inouïe.

« Ce qui m’a le plus marqué, hier et aujourd’hui, ce sont les récits de violences sexuelles. J’ai écouté des femmes raconter des histoires si atroces que je ne peux les répéter ici ».

Ces femmes, mutilées dans leur chair, cherchent désormais le courage de recommencer à vivre. Et face à elles, les travailleurs humanitaires tentent de maintenir un semblant de soutien. « Nous sommes là pour les aider à se relever », dit M. Fletcher.

Une crise silencieuse, une aide qui s’effondre

À ces drames s’ajoute une réalité plus vaste : cinq millions de personnes vivaient déjà dans des camps de déplacés dans l’est du pays, avant l’offensive lancée en début d’année par le groupe armé. Et aujourd’hui, ce sont plus de 20 millions de Congolais qui ont besoin d’une aide vitale. Un chiffre effarant. Mais les financements, eux, s’effondrent.

Alors que les pays de l’OTAN viennent d’annoncer une hausse de 5 % de leurs dépenses militaires, les fonds alloués à l’action humanitaire atteignent leur plus bas niveau. Aux États-Unis, qui finançaient à eux seuls 70 % de l’aide de l’ONU en RDC, cette générosité historique semble vaciller.

« Nous constatons que la majorité de ces fonds s’évaporent », alerte M. Fletcher. « Cela nous oblige à faire des choix cruels, des choix de vie ou de mort ».

Des enfants meurent faute d’eau potable. Des communautés vivent sans abri, sans médicaments. Des femmes victimes de violences sont livrées à elles-mêmes. « Ces coupes budgétaires sont bien réelles, et des gens meurent à cause de cela », résume-t-il.

« Nous continuons, malgré tout »

Malgré les barrages, malgré les routes coupées et les aéroports fermés, les équipes humanitaires poursuivent leur mission. « Nous essayons d’atteindre ces communautés, de rouvrir les routes, de débloquer les postes de contrôle qui entravent notre aide », affirme le responsable onusien.

Face à la raréfaction des financements, un plan d’« ultra-priorisation » a été lancé : sauver 114 millions de vies cette année. Une ambition immense, qui ne tient qu’à un fil. « Nous demandons simplement 1 % de ce que le monde a dépensé en armement l’an dernier ».

Ne pas les oublier

Ce que Fletcher a vu sur le terrain le hante. Ce sont des villages décimés, des enfants au regard vide, des familles déplacées pour la troisième ou quatrième fois.

« Ils sont en première ligne de l’effort humanitaire », martèle-t-il. « On ne peut pas les oublier ».

Pourtant, au milieu du chaos, une lueur subsiste : la solidarité. Celle des habitants entre eux, tenaces, résilients, décidés à survivre ensemble.

« Je n’ai pas renoncé à la bonté humaine ni à la solidarité. Je n’ai pas cessé un instant de croire en la Charte des Nations Unies. Ce travail en est le cœur même ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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