Dans un communiqué de presse, António Guterres a « fermement condamné » ces attaques attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF), une milice originaire de l’Ouganda voisin, et exprimé ses « plus sincères condoléances aux familles et communautés endeuillées ». Le Conseil, lui, a réaffirmé dans une déclaration sa « détermination » à soutenir la mise en œuvre du processus de paix dans cette région congolaise riche en minerais et exigé un accès humanitaire « total, sûr et sans entrave ».
Ces prises de position unanimes intervenaient après la découverte d’un carnage qui, même dans une zone habituée aux violences extrêmes, a suscité le choc de la communauté internationale. Entre le 13 et le 19 novembre, les ADF ont tué au moins 89 civils, dont 20 femmes et un nombre encore inconnu d’enfants dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Selon les informations recueillies par la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), à Byambwe, 17 personnes ont été abattues dans un centre de santé, dont des patientes venues accoucher ; ailleurs, dans les localités de Mabiango, Tunarudi ou Sambalysa, des habitations ont été incendiées, des civils enlevés, des fournitures médicales pillées.
Dans son communiqué, M. Guterres rappelle que les Nations Unies « restent pleinement déterminées à soutenir les autorités congolaises dans leurs efforts pour protéger les civils, prévenir les violations des droits humains et combattre l’impunité ». Le Conseil de sécurité, de son côté, insiste sur l’urgence de matérialiser un cessez-le-feu « permanent, effectif et vérifiable » entre la RDC et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).
Une région prise au piège de deux guerres
Les massacres de Lubero viennent en effet se surajouter à l’offensive militaire lancée en début d’année par cet autre groupe armé dans la région. Se réclamant de la défense des intérêts de la minorité tutsie congolaise et soutenu, selon l’ONU, par l’armée rwandaise, le M23 a conquis de larges pans du Nord-Kivu et du Sud-Kivu voisin, allant même jusqu’à s’emparer de Goma et Bukavu, les principales villes des deux provinces.
Deux processus diplomatiques – un accord de cessez-le-feu entre Kinshasa et Kigali signé en juin à Washington, puis une déclaration de principes entre la RDC et le M23 à Doha en juillet – ont esquissé un cadre possible de désescalade.
Mais sur le terrain, les violences continuent. Outre le M23, les attaques des ADF plongent les zones rurales dans la terreur, frappant des communautés déjà épuisées par les déplacements massifs, l’effondrement des services publics et l’insécurité alimentaire.
Selon la MONUSCO, plus de 300 civils ont été tués par le groupe au cours des trois derniers mois au Nord-Kivu en Ituri, les deux provinces de l’Est où sont déployées les unités de la mission.
Pression diplomatique et limites militaires
À New York, les réactions aux meurtres commis par les ADF reflètent une impatience grandissante. Le Conseil de sécurité appelle les signataires des deux processus de paix à « travailler de bonne foi » pour finaliser les protocoles et annexes encore en suspens et à démanteler les « administrations parallèles illégitimes » dans les zones conquises par le M23. Il rappelle que les auteurs de violations graves du droit international humanitaire « doivent être tenus responsables ».
Sur le terrain, la MONUSCO poursuit ses opérations avec les forces armées congolaises : Nyondo en Ituri, Safisha dans le Nord-Kivu, Mid-Night Guard pour sécuriser les centres urbains de nuit. Mais ces efforts, reconnaît la mission, se heurtent à l’ampleur des zones contrôlées par les groupes armés. D’où l’appel renouvelé à des « enquêtes indépendantes et crédibles » pour traduire les responsables des massacres en justice.
Bruno Lemarquis, chef par intérim de la MONUSCO, a fait écho vendredi dernier à la position du Secrétaire général : « tous les groupes armés locaux et étrangers » doivent « déposer les armes sans condition », a-t-il insisté.
Dans cette région déchirée par des décennies de violences et où les lignes de front évoluent sans cesse, la pression internationale s’intensifie. Reste à savoir si elle suffira à enrayer une nouvelle spirale de violences.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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