Selon l’agence de l’ONU chargée des questions de santé sexuelle et reproductive (UNFPA), le récent désengagement des États-Unis, qui s’est traduit par une réduction de 37 % du financement de la protection et de plus de 50 % de la santé sexuelle et reproductive, a laissé le système de santé au bord de l’effondrement.
Le rapport, qui couvre la période du mois de mai 2025, note que plus de la moitié des points de prestation de services de lutte contre la violence sexiste qui fonctionnaient l’année dernière ne sont plus opérationnels. Dans les zones de première ligne, 90 à 100 % des structures de soutien aux survivants ont fermé ou suspendu leurs activités.
Un centre de santé soutenu par l’UNFPA à Goma, au Nord-Kivu.
Les stocks de kits post-viol sont limités dans l’est de la RDC
Après son entrée en fonction en janvier, le Président Donal Trump a ordonné une pause de 90 jours sur l’aide étrangère et a interrompu les subventions accordées par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
« Alors que les violences sexuelles liées au conflit augmentent dans l’est de la RDC, l’USAID a réduit les fonds destinés aux violences basées sur le genre (VGB), ce qui a contribué à la rupture des stocks de kits post-viol pour traiter les survivantes », a déploré sur X, le bureau du UNFPA en RDC.
Au début du mois de juillet, une enquête de l’agence de presse Reuters a souligné que l’administration du président américain Donald Trump a annulé un important contrat de fourniture de kits d’urgence pour les survivants de viols au Congo. Ces kits d’urgence comprennent des médicaments destinés à prévenir le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles, ainsi que les grossesses non désirées.
« La cartographie des kits post-viol réalisée par le groupe de travail sur la santé sexuelle et reproductive montre que les stocks sont limités dans l’est de la RDC et que de nombreux établissements de santé sont en rupture totale de stock », précise d’ailleurs le UNFPA.
Des niveaux « sans précédent » de cas de violence sexuelle
Ces coupes dans le financement interviennent alors que la violence « persistante » dans l’est de ce pays des Grands Lacs continue d’avoir un « impact dévastateur » sur les femmes et les filles. Le nombre de cas de violence sexuelle enregistrés atteint « des niveaux sans précédent », avec des centaines de cas signalés chaque semaine dans la partie orientale de la RDC, en particulier dans le Sud-Kivu, le Nord-Kivu, l’Ituri et le Tanganyika.
« Les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés en raison de la sous-déclaration due à la peur, à la stigmatisation et à l’accès limité aux services », tempère toutefois l’UNFPA.
Or de nombreux centres de santé à Goma, Walikale, Rutshuru, Lubero, Masisi (Nord-Kivu) et Kalehe (Sud-Kivu) ne reçoivent plus de médicaments ou de fournitures pour traiter les victimes de viol.
De jeunes survivantes de violences sexuelles reçoivent un soutien psychologique à l’hôpital de Panzi, dans l’est de la République démocratique du Congo (Archives)
Moins d’un survivant sur quatre voit ses besoins satisfaits
Seules 7 des 34 zones de santé du Nord-Kivu disposent actuellement d’un stock minimal de kits post-viol, et la majorité des cas enregistrés de survivantes de violences sexuelles cherchant une assistance médicale n’ont pas été traités.
« Moins d’une survivante sur quatre voit ses besoins satisfaits. À l’heure actuelle, seuls 13 % des survivants référés ont reçu une prophylaxie post-exposition dans le délai critique de 72 heures, ce qui les expose au risque de contracter le VIH ».
Pourtant sans ces fournitures médicales vitales, les femmes et les jeunes filles risquent de souffrir de blessures (y compris génitales), de grossesses non désirées et de complications liées à la grossesse, telles que les avortements fatals pratiqués dans des conditions dangereuses, d’infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH, et d’infections des voies urinaires.
Appel de fonds sous financé
Sur l’appel de fonds de 42 millions de dollars américain, l’UNFPA n’a reçu que 11,6 millions. Et sans des fonds urgents pour couvrir la perte du financement des États-Unis, les agences humanitaires présentes en RDC redoutent des conséquences pour les femmes : décès de survivants, propagation du VIH, grossesses non désirées et avortements pratiqués dans de mauvaises conditions, avec un risque élevé de mortalité maternelle.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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