Entre le 17 et le 22 septembre, des affrontements ont éclaté dans la localité centrafricaine d’Am Dafok, une zone frontalière du nord-est du pays avec le Soudan, où la guerre civile fait rage depuis avril 2023. « Plusieurs villages de la zone ont été attaqués, avec des menaces directes contre les civils et des destructions de biens, dont l’incendie d’au moins une maison qui a coûté la vie à une personne âgée », a précisé jeudi le bureau des affaires humanitaires de l’ONU.
Au total, trois civils ont été tués et deux autres blessés, selon le bureau, qui s’inquiète de la situation « volatile » dans cette région isolée.
Les violences ont provoqué le déplacement massif d’environ 5.000 personnes, en majorité des femmes, enfants et personnes âgées. Ces derniers ont cherché refuge à proximité de la base locale de la MINUSCA, la mission de maintien de la paix de l’ONU en RCA.
Élément déstabilisateur
La MINUSCA a été déployée dans le pays après la prise de pouvoir par la force, en mars 2013, de la Séléka, une coalition à majorité musulmane qui s’était emparée de la capitale, Bangui. Les exactions commises par la Séléka, officiellement dissoute la même année, ont entraîné la formation du mouvement anti-Balaka, une milice à dominante chrétienne qui a alors pris pour cibles les civils musulmans du pays, accusés de collusion avec l’ennemi.
Malgré l’instauration d’un processus de paix et l’organisation d’élections en 2016, qui ont consacré l’arrivée au pouvoir de l’actuel président, Faustin Touadéra, l’instabilité demeure et la majorité du territoire demeure sous le contrôle de groupes armés. Dans ces conditions, la guerre civile au Soudan voisin ne fait que déstabiliser encore davantage le pays, à l’approche des élections générales qui doivent avoir lieu en décembre.
Au-delà des pertes immédiates des derniers jours, les agents humanitaires présents dans le Nord-Est mettent en garde contre des risques accrus de violations des droits humains, notamment pour les enfants séparés de leurs familles et les femmes exposées aux violences sexuelles.
Économiquement sinistrée, la préfecture de Vakaga, dans laquelle se trouve Am Dafok, accueille désormais plus de 60.000 personnes ayant besoin d’une aide humanitaire.
L’ONU renforce sa présence
Face à cet afflux, la MINUSCA a déployé des mesures de protection renforcées. « De l’eau est également distribuée », a indiqué Florence Marchal, porte-parole de la mission, lors d’un point de presse à Bangui, la capitale centrafricaine.
La MINUSCA indique avoir intensifié ses patrouilles de jour comme de nuit, en coordination avec l’armée nationale. « Nos collègues sur le terrain sont en contact permanent avec les autorités locales et poursuivent le soutien de la mission aux mécanismes existants pour anticiper et désamorcer les conflits », a précisé Mme Marchal, soulignant les efforts de dialogue communautaire.
Une région sous tension
Dans cette zone frontalière déjà fragilisée par la guerre au Soudan voisin, les nouveaux déplacements de population accentuent la pression sur des communautés parmi les plus vulnérables d’Afrique centrale.
L’accès humanitaire reste limité par l’insécurité, aggravant une crise où femmes et enfants paient le prix le plus lourd.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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