Ces objectifs font partie des 17 objectifs de développement durable adoptés par presque tous les pays, avec pour ambition de les atteindre d’ici 2030.

Mais le retard s’accumule. L’une des raisons principales ? Les financements sont insuffisants et trop irréguliers pour permettre de réels progrès.

C’est pourquoi des dirigeants mondiaux, des économistes et des décideurs se réunissent à la fin du mois à Séville, en Espagne, pour la Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4). Un événement qualifié de « moment charnière de la décennie » pour repenser la manière dont le monde finance le développement durable.

Des commerçants à Madagascar, l’un des pays les plus sous-développés d’Afrique, transporte du charbon de bois jusqu’au marché.

Financer le développement : pourquoi et comment ?

Au fond, le financement du développement vise à répondre à une question simple : comment financer un système d’aide, de commerce et de développement plus juste ?

La réponse de la communauté internationale a été de bâtir une architecture financière mondiale qui mobilise l’ensemble des outils économiques – fiscalité, subventions, commerce, politiques monétaires et budgétaires – au service de l’agenda du développement.

Cette architecture se veut inclusive, en mobilisant un large éventail de ressources pour aider les pays à gagner en autonomie et offrir à leurs populations des vies saines, productives, prospères et pacifiques.

Comme l’explique Shari Spiegel, directrice du financement du développement durable à l’ONU : « Il s’agit de changer les règles du jeu pour permettre aux pays en développement d’investir réellement dans leur avenir. »

Cela passe par le soutien des banques multilatérales de développement, des politiques fiscales et commerciales repensées, ainsi que par l’aide publique au développement, qui permet aux fonds alloués par les pays riches d’atteindre directement les pays en développement.

Pourquoi est-ce essentiel ?

Le système actuel échoue à répondre aux besoins des populations. La dette explose, les investissements chutent, l’aide diminue.

Si rien ne change, 600 millions de personnes vivront encore dans l’extrême pauvreté en 2030 – et il faudra des décennies supplémentaires pour atteindre les objectifs de développement durable.

Aujourd’hui, 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui dépensent plus pour rembourser leur dette que pour la santé ou l’éducation. Il y a donc moins d’argent disponible pour les écoles, les hôpitaux, l’eau potable et les emplois – les fondamentaux de toute société.

Pour celles et ceux qui vivent les conséquences de cette inaction, cette situation est inacceptable.

Les travaux ont commencé sur un système de transport en commun rapide reliant Delhi à Meerut dans l’Uttar Pradesh, en Inde.

Ce qui doit changer

Avec la montée des barrières commerciales et la diminution de l’aide, le maintien du statu quo n’est plus une option.

La conférence de Séville est l’occasion de redéfinir les règles, de mobiliser des financements à grande échelle et de mettre les besoins humains au cœur du système.

Ce sommet réunira États, experts financiers et représentants de la société civile pour discuter de nouvelles approches.

Point capital : les pays en développement seront à la table des décisions pour défendre leurs priorités.

La question de la dette

Aujourd’hui, les pays en développement paient leur dette à des taux bien plus élevés que les pays riches – deux à quatre fois plus.

Ces coûts explosent en temps de crise, créant un cercle vicieux : ces pays ne peuvent pas investir dans le développement qui leur permettrait pourtant de rembourser.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, l’a affirmé :

« Face au fardeau écrasant de la dette et au coût du capital, les perspectives de financer les objectifs de développement durable sont extrêmement limitées pour les pays en développement. »

© UNICEF/Allessio Romenzi

Des enfants sur le pas d’une porte dans un quartier paupérisé de Beyrouth, au Liban.

À quoi s’attendre à Séville ? 

Selon le Secrétaire général, il faudra des idées audacieuses et des réformes ambitieuses pour remettre le monde sur la voie de la lutte contre la pauvreté, la faim et les inégalités.

« Cette conférence offre une occasion unique de réformer un système financier international obsolète, dysfonctionnel et injuste », a-t-il déclaré.

Un projet d’accord a été conclu pour lancer un ensemble de réformes ambitieuses, destinées à combler le déficit annuel de 4.000 milliards de dollars.

Mais les négociations sont tendues : les États-Unis se sont retirés du processus mardi, refusant d’approuver le texte final.

Pour réussir, il faudra mobiliser tous les acteurs – publics et privés, formels et informels, du Nord comme du Sud – et aligner leurs efforts sur un avenir durable.

Cela comprend :

  • renforcer le multilatéralisme,
  • réorienter les impôts vers les objectifs de développement,
  • réduire le coût du capital pour les pays en développement,
  • restructurer la dette,
  • et inventer de nouvelles formes de financement.

« Séville est un point de départ, pas une ligne d’arrivée. Maintenant, la vraie question c’est : comment mettre en œuvre ces engagements ? », affirme Shari Spiegel.

Réformer un système qui ne fonctionne plus est un véritable défi, mais la responsable du financement du développement durable à l’ONU reste confiante : le moyen d’y parvenir est le multilatéralisme.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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