Parfois, l’heure du départ est enclenchée sous la forme d’un petit bout de papier tombé du ciel ou sur le réseau social X : un message de l’armée israélienne sommant la population d’aller vers le sud.
Ce jour-là pour Layan et sa famille, il faut se dépêcher au milieu des décombres et des bombardements. Le voyage vers le sud de l’enclave palestinienne s’annonce long et dangereux.
« Ce 19 septembre, l’armée israélienne a annoncé que la route Salah al Din, qui n’était ouverte que pendant 48 heures, était fermée à la circulation vers le sud », a décrit dans son dernier rapport, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Depuis la mi-août, la route Al Rashid est la principale voie disponible pour les personnes qui quittent Gaza-Ville vers le sud.
3.000 dollars pour une évacuation et une tente
Avant leur départ, beaucoup déclarent avoir attendu plusieurs jours pour obtenir une place dans un camion afin de transporter leurs biens, les coûts de transport élevés imposant une charge supplémentaire à des familles déjà épuisées.
Pour une partie des Palestiniens sommés d’évacuer Gaza-Ville, le déplacement forcé représente un coût qu’ils ont généralement du mal à assumer. Entre le transport, l’achat d’une tente et la location d’un terrain, il faut prévoir plusieurs milliers de dollars.
Selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), les frais peuvent atteindre plus de 3.000 dollars, incluant le transport, l’achat d’une tente et l’achat d’un terrain pour l’installer, lorsque celui-ci est disponible.
La jeune Layan décrit l’atmosphère d’une déplacée dans une enclave assiégée par l’armée israélienne : « Je suis censée être en sixième année. Mon école a été détruite… Je suis tellement fatiguée des évacuations et des déplacements. C’est la sixième fois que nous déménageons à la recherche d’un endroit sûr ».
Des centaines de familles palestiniennes continuent de fuir la ville de Gaza, au nord de l’enclave.
Itinéraires surpeuplés et difficiles
A l’image de la famille de Layan, de nombreuses familles n’ont pas les moyens de se rendre dans le sud, ce qui oblige certaines d’entre elles à voyager à pied.
« Les rapports des partenaires présents aux quatre points de contrôle des flux sur la route Al Rashid indiquent que la route est fortement encombrée, avec des véhicules, des charrettes tirées par des ânes et un grand nombre de personnes épuisées et à bout de forces qui se déplacent à pied », a détaillé l’OCHA.
Selon le Groupe de gestion des sites de déplacés, les familles sont également confrontées à des retards de plusieurs jours et doivent emprunter des itinéraires de déplacement surpeuplés et difficiles, ce qui augmente souvent le risque de séparation familiale.
La majorité des habitants ayant déjà été déplacés à plusieurs reprises, les plus vulnérables, en particulier les enfants comme Layan et les personnes âgées, sont les plus touchés par les difficultés, notamment le risque de déshydratation pendant le voyage.
Des tentes de fortune le long de la plage
Une fois ce long et fastidieux périple achevé, les déplacés ne sont pas au bout de leur peine. Sur place, dans le sud de Gaza, la situation est alarmante, selon l’ONU.
En effet, les familles sont obligées de s’entasser dans des tentes de fortune le long de la plage, dans des écoles surpeuplées, ou de dormir à la belle étoile, ou au milieu des décombres de leurs maisons détruites. « Les services sont saturés et ne peuvent répondre aux besoins des personnes déjà présentes, sans parler des nouveaux arrivants ».
La majorité des personnes déplacées arrivent sans tente, et celles-ci restent rares et inabordables, selon le groupe sectoriel chargé des sites. Le prix sur le marché peut même atteindre environ 1.000 dollars, « ce qui est bien au-delà des moyens de la plupart des familles ».
Familles déplacées dans les zones côtières de Gaza.
Une moyenne quotidienne de 9.700 mouvements de déplacés
À Deir al-Balah et Khan Younis, les agences onusiennes rapportent qu’il existe actuellement environ 64 sites de déplacement, dont 25 abris d’urgence désignés par l’UNRWA et de nombreux autres sites dispersés le long de la plage, avec une population totale d’environ 460.000 personnes déplacées, dont environ 20.000 personnes récemment arrivées du nord de Gaza.
Par ailleurs, les agences de l’ONU notent que la forte surpopulation dans les sites de déplacement dans le sud augmente les risques de violence, d’abus et d’exploitation de tous les groupes, avec un risque particulier de négligence pour les enfants. La congestion dans les sites expose également les femmes et les filles à un risque accru de violence sexiste.
Près de 390.000 mouvements de déplacés ont été enregistrés entre le 14 août et le 23 septembre, soit une moyenne d’environ 9.700 mouvements par jour. La majorité de ces déplacements provenaient de la ville de Gaza, la plupart des personnes se dirigeant vers Khan Younis et Deir al Balah, des zones qui, selon Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), devraient être confrontées à la famine d’ici la fin septembre 2025.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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