En 2023, près de 316 millions de personnes ont consommé une drogue – hors alcool et tabac –, soit 6 % de la population âgée de 15 à 65 ans, contre 5,2 % dix ans plus tôt. 

Le cannabis reste en tête (244 millions d’usagers), suivi des opioïdes (61 millions), des amphétamines (30,7 millions), de la cocaïne (25 millions) et de l’ecstasy (21 millions).

La multiplication des crises et des déplacements de populations pourrait encore faire grimper ces chiffres, avertit le rapport, qui souligne que de nouveaux groupes vulnérables sont exposés à la consommation ou au trafic de drogues.

Une criminalité en mutation

Si l’Amérique latine reste la région la plus touchée par la criminalité liée à la drogue, en particulier en raison du narcotrafic, l’Europe n’est pas épargnée. Le rapport note une intensification de la violence sur le vieux continent, portée notamment par l’essor des groupes criminels issus des Balkans occidentaux.

Le trafic de cocaïne, en particulier, déstabilise des économies entières, freine les investissements et fragilise les communautés locales. En 2023, la production mondiale, les saisies et la consommation de cocaïne ont atteint des niveaux inédits, faisant de cette substance la drogue illicite à la croissance la plus rapide.

La cocaïne bat tous les records

Selon l’ONUDC, la production illégale de cocaïne a dépassé 3.700 tonnes, en hausse de près de 34 % par rapport à 2022. Une explosion due en grande partie à l’expansion des cultures de cocaïer en Colombie, dont les zones de production à haut rendement se concentrent de plus en plus.

En Bolivie, la surface cultivée s’est stabilisée en 2023, tandis qu’elle a légèrement reculé au Pérou. Mais les saisies mondiales ont bondi, atteignant un record de 2.275 tonnes – une hausse de 68 % depuis la période 2019–2023. La consommation suit la même courbe : 25 millions d’usagers en 2023 contre 17 millions en 2013.

Les trafiquants élargissent leurs horizons : de nouveaux marchés émergent en Asie et en Afrique, même si les principaux flux restent orientés depuis la région andine vers l’Amérique du Nord et l’Europe.

L’Équateur pris dans la tourmente

L’impact de ce trafic est particulièrement visible en Équateur, où l’augmentation du flux de cocaïne en provenance de Colombie a déclenché une vague de violences meurtrières. Des groupes criminels locaux et transnationaux s’affrontent pour le contrôle des routes du trafic, aggravant l’insécurité dans tout le pays.

En Europe occidentale et centrale, les effets de la consommation sont également de plus en plus tangibles : hausse de l’intensité des usages, des hospitalisations, des demandes de traitement et du nombre de décès liés à la cocaïne.

Saisie de cocaïne dans le port de Kingston, en Jamaïque, en mars 2023.

Un lourd tribut environnemental

Au-delà des conséquences sanitaires et sécuritaires, le rapport souligne l’impact environnemental du trafic de drogue, y compris en Europe. La culture et la production de drogues contribuent à la déforestation, modifient l’usage des sols et polluent les écosystèmes. 

Les déchets issus de la fabrication de stupéfiants sont rejetés dans l’air, les sols et les eaux, accentuant la perte de biodiversité, les risques sanitaires et le changement climatique.

Les groupes criminels continuent d’exploiter les crises

Malgré des chiffres difficiles à évaluer, l’ONUDC estime que le trafic de drogue génère chaque année des centaines de milliards de dollars pour les groupes criminels. Ceux-ci investissent dans la technologie pour crypter leurs communications, optimisent leurs circuits logistiques et cherchent en permanence de nouvelles routes et de nouveaux débouchés.

« Cette édition du Rapport mondial sur les drogues montre que les groupes criminels se livrant au trafic de drogues continuent de s’adapter, d’exploiter les crises et de cibler les populations les plus vulnérables », déclare la directrice exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly.

Cartographier ces réseaux permettrait, selon l’agence, de repérer leurs failles, d’identifier les acteurs-clés et de cibler les intermédiaires. Les autorités judiciaires et policières doivent, pour cela, investir dans des technologies de pointe et renforcer la formation spécialisée.

Un demi-million de morts évitables

Le coût humain et social de l’inaction est vertigineux. En 2021, les troubles liés à la consommation de drogues ont causé près d’un demi-million de décès et entraîné la perte de 28 millions d’années de vie en bonne santé (AVAD), du fait de maladies et de décès prématurés.

Pourtant, seule une personne sur douze souffrant d’addictions a eu accès à un traitement en 2023.

« Nous devons investir dans la prévention et nous attaquer aux causes profondes du trafic de drogues à tous les stades de la chaîne d’approvisionnement. Nous devons renforcer les réponses, en tirant parti de la technologie, en renforçant la coopération transfrontalière, en offrant des moyens de subsistance alternatifs et en prenant des mesures judiciaires pour lutter contre les responsables qui alimentent les réseaux illicites de trafic de drogues », exhorte Mme Waly.

Et de conclure : « Grâce à une approche coordonnée et globale, nous pouvons démanteler les organisations criminelles, renforcer la sécurité mondiale et protéger nos communautés ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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