L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Iran ont conclu mardi un accord ouvrant la voie à la reprise des inspections dans les sites nucléaires du pays. Suspendues depuis la conduite, cet été, par Israël et les États-Unis de frappes contre plusieurs installations iraniennens, ces inspections sont jugées cruciales alors que l’accord de Vienne arrive à expiration.
Signé au Caire entre le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, et le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, cet accord met fin à trois mois d’incertitudes et de spéculations concernant le futur de la coopération entre le gendarme nucléaire des Nations Unies et Téhéran.
Depuis le siège autrichien de l’agence, à Vienne, M. Grossi a salué mercredi ce « pas important dans la bonne direction ». Une nouvelle qui arrive à point nommé, à environ un mois de la date d’expiration de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien.
Un risque de rupture
Fruit de plusieurs semaines de consultations bilatérales, l’accord entériné dans la capitale égyptienne intervient après un gel total des inspections de l’AIEA, suite aux frappes lancées à la mi-juin par Israël et les États-Unis contre plusieurs installations nucléaires iraniennes.
Ces attaques avaient fait craindre un retrait de l’Iran du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), dont découle l’obligation du pays d’ouvrir les portes de ses sites aux inspecteurs de l’agence, afin de garantir le caractère strictement pacifique de son programme nucléaire.
Quelques jours après le bombardement américain, le 21 juin, de trois installations iraniennes à Fordo, Ispahan et Natanz, le parlement du pays avait adopté une loi limitant sa coopération avec l’AIEA, faisant ainsi planer la menace d’une rupture complète des obligations de Téhéran.
La nouvelle législation est venue entériner le déclin progressif des relations entre l’Iran et l’AIEA depuis le retrait de Washington, en 2018, du Plan d’action global commun. Cet accord, négocié il y a dix ans dans la capitale autrichienne, avait pour but d’assurer l’utilisation de la technologie nucléaire iranienne à des fins civiles sous la surveillance de l’AIEA, en échange d’un allégement des sanctions contre le pays. Le retrait américain, suivi du désengagement progressif de l’Iran, ont progressivement fait voler en éclat l’édifice de Vienne.
Au point que M. Grossi avait tiré, en début d’été, la sonnette d’alarme face au manque de visibilité de son agence, privée d’accès à certains sites iraniens depuis 2021. Une opacité d’autant plus inquiétante que, selon son directeur général, l’Iran dispose désormais de plus de 400 kilos d’uranium enrichi à 60 %, un seuil proche du niveau requis pour bâtir l’arme nucléaire. « Une telle accumulation ne peut s’expliquer par un usage civil crédible », avait averti M. Grossi.
Pressions diplomatiques
La nouvelle de la future reprise des inspections de l’AIEA en Iran est d’autant plus opportune qu’elle intervient dans un contexte diplomatique tendu. Le 28 août, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, tous trois signataires de l’accord de Vienne de 2015, ont saisi le Conseil de sécurité de l’ONU pour activer le mécanisme dit de « snapback » (retour en arrière), qui prévoit le rétablissement des sanctions internationales contre l’Iran en cas de violation par le pays des dispositions de l’accord.
La demande des pays européen n’est pas sans lien avec l’échéance à venir du 18 octobre, date à laquelle le Plan d’action global commun est censé expirer. Pour Paris, Londres et Berlin, il s’agit autant de sauver ce qui peut l’être de l’édifice que de contraindre Téhéran à revenir à la table des négociations.
Un signal encourageant
Dans ce contexte, le compromis du Caire prend toute sa portée. Le document signé par MM. Grossi et Araghchi prévoit des procédures claires de notification, d’accès et de suivi, couvrant l’ensemble des installations iraniennes, y compris « toutes les installations attaquées, ainsi que les matières nucléaires qui s’y trouvent ».
« La nature technique de ce document ne diminue en rien sa portée profonde », a insisté M. Grossi. Pour lui, la reprise des inspections doit être comprise comme « une indication que des accords et des ententes sont possibles, et que rien ne remplace le dialogue si l’on veut des solutions durables et pérennes aux défis internationaux tels que celui-ci ».
Reste à savoir si cette ouverture sera suffisante pour enrayer le compte à rebours enclenché à New York et empêcher l’effondrement définitif de l’accord de Vienne.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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