Revenant sur les frappes lancées en juin par Israël et les États-Unis contre les installations nucléaires de son pays, le président Masoud Pezeshkian a dénoncé une « grave trahison de la diplomatie », responsable de la mort « d’enfants, de femmes, de scientifiques et d’intellectuels ».
Ces attaques étaient d’autant plus injustifiées que, à l’en croire, « l’Iran n’a jamais cherché et ne cherchera jamais à construire une bombe nucléaire ». Pour preuve, a-t-il ajouté, les armes de destruction massive sont contraires à la religion musulmane.
Trump revendique l’annihilation des sites iraniens
À peine 24 heures plus tôt, c’est un tout autre discours qu’avait tenu Donald Trump, venu à l’ONU avec une rhétorique offensive. « Le premier sponsor du terrorisme au monde ne doit jamais être autorisé à posséder l’arme la plus dangereuse », a-t-il lancé.
Le président américain a affirmé avoir proposé à Téhéran, dès son arrivée au pouvoir, en janvier, une coopération « totale » en échange de l’arrêt du programme nucléaire iranien. « La réponse du régime a été de poursuivre ses menaces constantes », a-t-il dit.
Le 21 juin, après plusieurs jours d’échange de missiles entre Israël et l’Iran, des bombardiers furtifs américains ont largué 14 bombes anti-bunker de type GBU-57 sur trois installations nucléaires iraniennes à Fordo, Ispahan et Natanz, dans le cadre de l’opération Midnight Hammer (« Marteau de minuit »). Ces sites ont été « totalement anéantis » aux dires de M. Trump. « Nous possédons les armes les plus puissantes au monde. Nous détestons devoir les utiliser, mais nous avons accompli ce que, depuis 22 ans, beaucoup appelaient de leurs vœux ».
Selon Washington, le coup porté à la capacité d’enrichissement iranienne a permis d’obtenir rapidement un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, après 12 jours de guerre.
Le spectre du « snapback »
Ces deux visions irréconciliables s’inscrivent dans un moment critique. Le Conseil de sécurité a jusqu’au 27 septembre pour s’opposer au rétablissement automatique des sanctions qui frappaient Téhéran avant l’accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien.
Dans un courrier adressé au Conseil le 28 août, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont enclenché un mécanisme dit de « snapback », ou retour en arrière, qui autorise tout signataire de l’accord de Vienne à demander un retour aux sanctions dans un délai d’un mois, en cas de non-respect par Téhéran de ses obligations.
Négocié il y a dix ans dans la capitale autrichienne, l’accord avait pour but de garantir le caractère strictement pacifique du programme nucléaire iranien, sous la surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en échange d’un allégement des sanctions contre le pays.
Mais l’édifice, fragilisé depuis le retrait des États-Unis en 2018, s’est fissuré au fil des années, au point de paraître aujourd’hui à bout de souffle. Ses dispositions arrivent à échéance le 18 octobre prochain.
Inquiétudes de l’AIEA
Au mois de juin, le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, avait indiqué que l’Iran disposait de plus de 400 kilos d’uranium enrichi à 60 %, un seuil proche du niveau requis pour fabriquer l’arme nucléaire.
« Une telle accumulation ne peut s’expliquer par un usage civil crédible », avait-il averti. Les inspections de l’AIEA dans certains sites sensibles étant bloquées depuis 2021, l’agence avait reconnu avoir « perdu la continuité de sa connaissance » du programme iranien.
Le 10 septembre, M. Grossi a annoncé avoir conclu un accord avec l’Iran ouvrant la voie à une reprise future des inspections. Mais face à l’imminence du rétablissement des sanctions et à l’agonie annoncée de l’accord de Vienne, ce retour à la coopération apparaît bien fragile.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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