Sur place, aux côtés d’unités civiles chargées des questions de genre, la défenseure militaire pour l’égalité des sexes au sein de la mission de paix onusienne a rencontré des membres de la communauté locale. Au cours de la rencontre, elle s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas.

« Les femmes ne parlaient pas. Elles étaient très silencieuses », a-t-elle raconté lors d’un entretien à ONU Info.

C’est alors qu’elle s’est souvenue que les normes culturelles locales interdisent aux femmes de parler en public et a convoqué une deuxième réunion, n’invitant que les femmes.

« Nous sommes des femmes comme vous. Nous voulons vous aider, mais nous ne savons pas comment », leur a-t-elle dit. « Pouvez-vous nous dire quels sont vos problèmes afin que nous puissions voir comment nous pouvons vous aider ? » Les femmes lui ont alors confié leurs préoccupations, notamment le mariage précoce et la mutilation génitale.

C’est pour ce type de travail, fondé sur la création d’une relation de confiance avec la communauté et une conviction inébranlable de l’importance des perspectives de genre et de l’autonomisation dans le maintien de la paix, que l’ONU a rendu hommage ce jeudi à deux femmes exceptionnelles engagées dans le maintien de la paix, au cours de la Journée internationale des Casques Bleus.

Mme Syme est la lauréate du prix 2024 de l’ONU récompensant les défenseures militaires de l’égalité des genres.

« Le dévouement [de Mme Syme] a non seulement amélioré l’efficacité des opérations de la FISNUA, mais a également permis à la mission de mieux refléter et répondre aux besoins des communautés qu’elle sert », a déclaré le chef des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix.

L’autre lauréate est la commissaire principale Zainab Mbalu Gbla, de la Sierra Leone, nommée Policière de l’année pour son travail au sein de la FISNUA.

« La commissaire principale Gbla incarne le travail des Nations Unies pour améliorer les conditions de vie et façonner l’avenir », a déclaré M. Lacroix.

La Commissaire principale Zainab Gbla, de la Sierra Leone, Prix de la policière de l’année (à gauche) et la Commandante d’escadrille Sharon Syme, du Ghana, Prix militaire de la défense de l’égalité des genres.

Le genre et le maintien de la paix

Le prix de la Policière de l’année des Nations Unies a été créé en 2011 alors que le prix de la Défenseure militaire de l’égalité des genres de l’année des Nations Unies a été décerné pour la première fois cinq ans plus tard.

Ces deux prix récompensent les femmes Casques bleus dont le travail fait progresser considérablement l’intégration des perspectives de genre et l’autonomisation dans le maintien de la paix.

Ils reflètent les efforts menés pour intégrer pleinement la perspective de genre dans le maintien de la paix, depuis que le Conseil de sécurité a adopté une résolution affirmant le rôle essentiel que jouent les femmes dans la consolidation de la paix, le maintien de la paix et les interventions humanitaires, en 2000. 

Selon Mme Syme, l’application de la perspective de genre devrait être une « tâche quotidienne » pour tous les Casques bleus.

« Nous devons comprendre la dynamique de genre dans notre zone d’opération, sinon nous risquons de ne pas être en mesure d’intervenir de la manière appropriée ou de mener les bonnes actions », a-t-elle déclaré.

« Soutenir à son tour »

Mme Gbla a elle-même fait l’expérience de l’impact du maintien de la paix en tant que civile en Sierra Leone, au lendemain d’une guerre qui a ravagé son pays.

« J’ai vu des gens venir de différentes parties du monde uniquement pour apporter la paix dans mon pays… C’est pourquoi je me suis dit qu’un jour, j’aimerais devenir membre des forces de maintien de la paix, afin d’aider d’autres personnes et soutenir à mon tour », a expliqué Mme Gbla à ONU Info.

En tant que responsable des questions de genre à la FISNUA, elle a non seulement créé un programme scolaire et un réseau de mentorat féminin là où il n’en existait aucun, mais elle a également travaillé avec diligence pour rendre l’apprentissage ludique, en y intégrant les arts du spectacle et des supports visuels.

« Les femmes d’Abyei sont prêtes à travailler, elles sont prêtes à agir par elles-mêmes si la paix le leur permet. Les enfants sont prêts à aller à l’école, si la paix le leur permet », a-t-elle expliqué.

Une campagne de santé à Abyei

La rencontre de Mme Syme avec les femmes du secteur nord d’Abyei a marqué le début d’une campagne de santé réussie dans la région, abordant les pratiques néfastes identifiées par les femmes de la communauté, le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines.

La campagne a mobilisé à la fois les hommes et les femmes. Mme Syme s’est dite profondément impressionnée et émue par la réaction des dirigeants masculins qui, grâce à cette campagne, ont pris conscience des dommages causés par ces pratiques.

« Les dirigeants ont promis de revoir ces coutumes afin de ne plus les reproduire », a déclaré Mme Syme.

Cette campagne, qui s’est déroulée en juin 2024, a motivé son travail, y compris dans la formation de plus de 1.500 fonctionnaires de la FISNUA à la paix et à la sécurité sensibles au genre.

L’avenir du maintien de la paix

Mme Syme et Mme Gbla ont recu toutes deux leur prix lors de la Journée internationale du maintien de la paix, placée cette année sous le thème de « l’avenir du maintien de la paix ».

Pour les deux femmes Casques Bleus, l’avenir du maintien de la paix et de la sécurité ne peut être dissocié des perspectives de genre et de l’autonomisation.

« Si vous ne connaissez pas la dynamique de genre d’une région, si vous ne savez pas qui est responsable, si vous ne savez pas ce qui profitera à qui, vous pouvez penser que vous assurez la sécurité, mais ce n’est pas vraiment le cas », a précisé Mme Syme.

En évoquant son prix, Mme Gbla a rendu hommage à toutes les femmes qui portent l’uniforme des Nations Unies, soulignant leur travail inlassable dans la poursuite de la paix.

« Chacune d’entre nous est confrontée à des défis uniques dans le cadre de nos missions respectives, mais notre objectif commun reste le même : promouvoir la paix et protéger les personnes vulnérables ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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