Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), entre le coup d’État militaire de 2021 et le 20 août 2025, des sources crédibles ont confirmé le meurtre d’environ 7.100 personnes par l’armée, dont environ un tiers étaient des femmes et des enfants.

Le rapport, qui couvre les 14 mois précédant le 31 mai 2025, révèle que près de la moitié des décès de civils dans tout le pays (838 sur 1.811) seraient le résultat d’attaques aériennes militaires directes.

En outre, il identifie deux nouvelles tendances alarmantes : 26 allégations d’utilisation de produits chimiques, notamment des engrais, attachés à des engins explosifs, dans six États et régions ; et l’utilisation de paramoteurs armés, des avions tactiques volant à basse altitude qui sont utilisés pour larguer des munitions presque exclusivement sur des zones civiles.

Arrestations pour des raisons politiques

« Les vidéos et les photos montrent la mort, la destruction et le désespoir, qui ressemblent de manière affligeante aux images que nous avons déjà vues lors des atrocités commises par l’armée contre les Rohingyas en 2017. Cela me peine profondément de voir la même chose se reproduire », a déclaré dans un communiqué, Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

Le rapport examine en détail quatre incidents impliquant des violations graves, notamment le ciblage de maisons, de villages, d’écoles et de camps de personnes déplacées. Lors d’un de ces incidents, survenu le 12 mai 2025, une frappe aérienne a touché une école, tuant 24 civils, dont 16 filles, six garçons et deux enseignantes. Selon un témoin, les quatre salles de classe ont été détruites, à l’exception du toit de la dernière salle.

Selon le document, des sources indiquent que l’armée a régulièrement pris pour cible des sites administratifs publics, notamment des écoles, dans le but d’instiller la peur dans la population. Depuis 2021, on recense déjà plus de 640 cas d’attaques militaires contre des écoles.

Par ailleurs, au moins 29.560 personnes ont été arrêtées pour des raisons politiques et plus de 22.000 sont toujours en détention sans bénéficier d’un procès équitable et des garanties judiciaires dans les tribunaux contrôlés par l’armée.

Un garçon blessé par un engin non explosé dans l’État de Kayin, au Myanmar (archives)

Pour un renvoi du dossier devant la CPI

Bien que leur ampleur, leur portée, leur intensité et leur brutalité ne soient pas comparables à celles des violations commises par l’armée, le rapport soulève également des préoccupations concernant les abus perpétrés par des groupes antimilitaires.

Depuis qu’elle a pris le contrôle du nord de l’État de Rakhine, l’Armée d’Arakan a commis des meurtres, des recrutements forcés, des déplacements forcés, des disparitions, des arrestations, des incendies, des extorsions, des pillages et des occupations de propriétés, causant des centaines de morts et de souffrances.

« L’armée et l’Armée d’Arakan ont agi dans une impunité quasi totale, permettant la répétition des violations dans un cycle sans fin de souffrances pour la population civile », a insisté le chef des droits de l’homme de l’ONU, réitérant « ses appels précédents en faveur d’un renvoi complet de la situation au Myanmar devant la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité ».

Insécurité alimentaire et déplacements

Depuis l’escalade des hostilités dans l’État de Rakhine, des centaines de milliers de personnes supplémentaires ont été déplacées, selon le rapport. L’ONU estime qu’environ 150.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh depuis novembre 2023, rejoignant près d’un million de personnes qui s’y étaient déjà réfugiées.

Dans le même temps, l’insécurité alimentaire continue de s’aggraver dans ce pays de l’Asie du Sud-Est, en raison du conflit armé, de l’instabilité économique et des catastrophes naturelles. En 2025, on estimait que 15,2 millions de personnes, soit près d’un tiers de la population du pays, seraient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, ce qui représente une forte augmentation par rapport aux 13,3 millions de personnes touchées en 2024.

« Il est grand temps que la population voie enfin des mesures significatives prises pour mettre fin à cette violence gratuite à son encontre et que l’aide humanitaire soit fournie immédiatement, en particulier aux populations qui ont souffert de la violence, de la faim et du déplacement pendant des années et qui se sont vu refuser l’aide humanitaire par l’armée », a fait valoir M. Türk.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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