Pour ces familles, en majorité des femmes et des enfants, l’étau s’est brutalement resserré au cours des deux dernières semaines. Selon le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, la plupart des nouveaux arrivants ont fui les provinces du Loroum et du Sourou, dans le nord-ouest du Burkina Faso, après avoir reçu un ultimatum de groupes armés leur intimant de quitter leurs foyers, sous peine de représailles.
Cette région frontalière du Mali est l’un des épicentres de la crise sécuritaire qui secoue le pays. Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à une insurrection djihadiste menée par des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda – le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) – et à Daech. Ces derniers ont étendu leur emprise à près de 40 % du territoire national. Selon l’organisation Human Rights Watch, entre janvier et août 2024, le conflit a causé la mort d’environ 6.000 civils et forcé plus de deux millions de personnes à fuir leurs foyers.
Koro, capitale improvisée des exilés
À Koro, les autorités locales ont ouvert des bâtiments publics pour accueillir temporairement les nouveaux venus. La solidarité s’organise : associations et collectifs, comme la coordination locale de la jeunesse, ont offert des vivres.
Mais les besoins restent immenses – en abris, eau potable, nourriture, articles d’hygiène, soutien psychosocial. La ville abrite déjà la plus forte concentration de réfugiés au Mali – environ 60.000 personnes –, dans un pays qui en comptait fin juillet plus de 140.000, dont près des trois quarts sont issus du Burkina Faso voisin.
En raison de la dernière escalade, le HCR estime qu’entre le 7 et le 14 août, les réfugiés issus des villages du Loroum et du Sourou sont passés de 1.200 à 9.351 personnes à Koro – sept fois plus en exactement sept jours.
Une réponse humanitaire sous pression
L’agence onusienne a dépêché ses équipes sur place pour épauler les autorités maliennes dans l’enregistrement des réfugiés. Une étape indispensable pour garantir leur accès aux services de base et orienter les personnes vulnérables vers les mécanismes de protection.
Plus de 15.000 articles non alimentaires – moustiquaires, couvertures, lampes – sont en cours d’acheminement. Le HCR salue les engagements annoncés par ses partenaires humanitaires, tout en les exhortant à passer à l’action. Car la mobilisation se heurte, selon l’agence, à « une crise budgétaire sans précédent » qui frappe la plupart des organisations humanitaires et réduit fortement leurs capacités de réponse.
Dans cette ville enclavée du centre du Mali, où la poussière se mêle à l’inquiétude des nouveaux venus, l’urgence n’est pas seulement de survivre à l’exil, mais de préserver un semblant de dignité dans l’attente d’un avenir encore incertain.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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